La session ordinaire d’avril de l’Assemblée nationale a eu lieu le lundi dernier dans la salle de Modibo Keïta. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président de l’auguste Parlement, l’honorable Dioncounda Traoré, en présence du tout nouveau Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, à qui les députés ont réservé un accueil chaleureux. Rappelons que l’ouverture de la session du Parlement survenait quelques heures après la passation des services entre le Premier ministre sortant Modibo Sidibé et son successeur à la Primature, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Dans son allocution d’ouverture, Dioncounda Traoré a tout d’abord salué la nomination de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé à la tête du gouvernement. Il a rendu hommage à ses qualités avant de relever la première que constituait la nomination d’une femme à ce poste dans notre pays. Le président de l’Assemblée nationale a ensuite noté que la session se tenait quelques jours après celles du Parlement des jeunes (28-31 mars) et du Comité interparlementaire de l’UEMOA, ouverte le 29 mars. Dioncounda Traoré a souligné les efforts déployés afin de restituer aux citoyens la substance des travaux de la session précédente. En attendant d’éventuels nouveaux dépôts, 59 textes sont aujourd’hui sur la table de l’Assemblée, a-t-il annoncé. Dioncounda Traoré a signalé que deux commissions ont effectué des missions sur le terrain. L’une a sillonné les régions de Kayes, Sikasso, Ségou et Koulikoro pour évaluer le processus de décentralisation et l’état du développement local. La seconde mission s’est inclinée sur l’état du système carcéral dans notre pays. “Ces sorties ont permis aux députés d’appréhender sur place les réalités du pays profond et d’échanger avec les populations et les services techniques”, a précisé le président de l’Assemblée nationale. La décentralisation est un acquis, a-t-il constaté, en souhaitant moins d’ingérence des tribunaux et de l’administration dans le choix des représentants des populations.
Le président de l’Assemblée nationale a examiné les principales préoccupations du pays : l’approvisionnement correct des populations en denrées de première nécessité, les problèmes de sécurité, de l’école, la protection de l’environnement, les reformes politiques et la bonne gouvernance. Il n’a pas manqué d’invoquer la bonne pluviométrie de l’hivernage passé et la hausse des prix de certaines denrées de grande consommation. Dioncounda Traoré a aussi rappelé la situation sécuritaire du fait de l’action de bandes armées et des trafiquants de drogue au nord de notre pays Sur un autre plan, le président de l’Assemblée nationale appelle à faire face aux perturbations climatiques et à protéger l’environnement. Evoquant la situation guère reluisante de l’école, Dioncounda Traoré a appelé à bâtir une école digne de notre avenir et garante de l’avenir de nos enfants : « Au nom du bureau de l’Assemblée nationale, l’ensemble des députés lancent un appel pressant au gouvernement, aux enseignants de tous les ordres, singulièrement ceux de l’enseignement supérieur, aux syndicats des enseignants, aux parents d’élèves, aux élèves et aux étudiants en vue d’un sursaut patriotique et salvateur pour la réhabilitation de l’école malienne, jadis fierté de notre pays”.
Pour les élections générales de 2012, Dioncounda Traoré dira que leur crédibilité dépend de l’existence d’un fichier électoral fiable et leur respectabilité de la représentativité sociale des candidats. Dans le même ordre d’idées, il s’est interrogé sur la nécessité d’avoir plus de 100 partis et a invité à imaginer un processus de regroupement des formations politiques pour donner plus de consistance à la chose politique. Au plan africain, il a salué le succès des élections au Niger et en Guinée et s’est inquiété de la situation au Gabon, au Bénin, en Côte d’Ivoire et en République Centrafricaine. Le vent de contestation qui a soufflé sur le Maghreb traduit, de son point de vue, une volonté populaire de changement et d’instauration d’un nouvel ordre fondé sur la démocratie, l’État de droit et la justice sociale. Il a déploré à ce propos le fait que l’Afrique ne soit pas associée à la gestion de la crise libyenne. “L’Afrique doit faire entendre sa voix sur les grands problèmes de l’heure et les organisations africaines doivent exiger leur place partout où le destin de l’Afrique se joue”. Dioncounda Traoré a marqué sa solidarité avec le Japon récemment frappé par un séisme et un tsunami et appelé à une solution au conflit israélo-palestinien.
Boubèye Maïga