Oumar Mariko accuse le bureau de l’AN: « Ces gens-là ne sont pas des démocrates »

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Après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale où son groupe parlementaire n’a été représenté, la réaction du bouillant député de Sadi, Oumar Mariko, ne s’est pas fait attendre et ses petites phrases non plus. « Ces gens-là ne sont pas des démocrates, nous sommes mieux élus que la plupart d’entre eux », lance-t-il à l’endroit des groupes majoritaires à l’Assemblée nationale. Résolument inscrit dans l’opposition, le groupe Sadi-Parena s’inscrit contre la « politique néo-libérale » du gouvernement.rn

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« L’enseignement qu’on peut tirer de cette histoire-là est que, malheureusement, ces gens ne sont pas des démocrates ». Telle est la réaction du député de Sadi Oumar Mariko, quelques heures après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale sans son groupe parlementaire.

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Il a tenu à décortiquer le terme démocrate pour ses pairs, qui l’ignorent encore. « Etre démocrate ne veut pas dire que quand on est majoritaire, qu’on dicte sa volonté aux autres sans respect, sans être le plus proche possible des textes. Etre démocrate, c’est tenir compte du fait minoritaire et de l’expression du fait minoritaire » .

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Malheureusement, fait-il remarquer, « la démarche de ceux qui sont aujourd’hui majoritaires, une majorité dont on sait la manière avec laquelle elle a été constituée, je vous renvoie aux élections législatives, a été de marcher sur le règlement intérieur. Le règlement intérieur dit que dans la constitution du bureau de l’Assemblée nationale, l’Assemblée doit s’efforcer de faire en sorte que le bureau reflète les différentes structures au niveau de l’hémicycle » . Pis, a déploré l’honorable de Kolondiéba, « il se trouve aujourd’hui que tous ceux qui sont ensemble ont déclaré une politique conforme au néolibéralisme, conforme donc à la politique appliquée aujourd’hui par le gouvernement de la République du Mali ».

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Le malheur du groupe parlementaire Sadi-Parena semble être d’avoir soufflé dans une direction autre, en fustigeant « la politique néo-libérale actuelle du gouvernement ATT ». Pour le secrétaire général de Sadi, cette opposition devrait être en réalité un élément de plus pour qu’il y ait beaucoup plus d’égard vis-à-vis de son groupe. Malheureusement, dit-il, « les jeux de coulisse se sont passés, les intentions cachées ont fait leur travail à telle enseigne qu’ils sont arrivés à ignorer que nous avons été constitué le même jour que les autres comme groupe parlementaire. Il y a eu un jeu d’exclusion qui s’est fait ».

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Une dictature

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Un fait récurrent au sein de l’hémicycle, car, rappelle Mariko, ce n’est pas la première fois que l’AN du Mali se comporte ainsi. « On se souvient qu’il y a eu plusieurs fois des tentatives qui ont été faites pour liquider le RPM à la constitution du bureau. En réalité, c’est une dictature pour empêcher l’expression libre des gens parce qu’il y a une épée de Damoclès que l’on pend au-dessus de votre tête pour que vous puissiez aller dans le sens du courant majoritaire ».

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Désormais, le bureau de l’AN, tout comme le nouveau gouvernement, devra faire à une opposition musclée conduite par le groupe parlementaire, Sadi-Parena avec des ténors comme Mariko, Me Amidou Diabaté, Konimba Sidibé et bien d’autres.

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« Nous ne leur ferons pas la cour. Loin de là, nous avons été bien élus, très bien élus et mieux élus que la plupart d’entre eux. Nous ne sommes pas prêts à ouvrir une quelconque hostilité sur les questions de bureau parce que les débats de fond viennent et au cours desquels nous allons exprimer nos points de vue. Ils feront ce qu’ils veulent faire, nous dirons ce que nous avons dans la tête et exprimerons ce que nous pensons bon pour notre pays. Un bureau ne peut pas nous empêcher de faire le travail que nous avons envie de faire » , prévient l’ancien leader estudiantin.

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Parlant de l’alliance Sadi avec le parti de Tiébilé Dramé, le Parena, Mariko a affirmé que ces deux formations ont des prises de position qui s’apparentent. D’où leur amour. « Nous avons compris qu’on peut faire des choses ensemble, ne serait-ce que pour la lutte contre les privatisations sauvages, l’expropriation des paysans de leurs terres, la préservation de l’école malienne, l’accessibilité de la santé… ».

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Au surplus, les deux formations ne cachent pas leur ambition de constituer un bloc de patriotes, de nationalistes, de progressistes pour, disent-elles, sauver la nation malienne.

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Sidiki Y. Dembélé

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Sur la FMPOS, Mariko attaque ATT

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Après la cérémonie de réconciliation entre étudiants et professeurs à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS), tous s’attendaient à la clémence du chef de l’Etat pour gracier les étudiants détenus.

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« Malheureusement, ce geste fort du président vient plus facilement quand il s’agit de la guerre au nord où des soldats et la population civile se font massacrer. Ce geste fort manque quand il s’agit de ses amis, les enfants et les jeunes. C’est bien dommage que cette attitude perturbe la quiétude dans les écoles et bloque l’évolution normale des choses » , déplore l’honorable Oumar Mariko qui avait lancé un SOS à l’AN avant même la constitution du bureau.

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Aux dernières nouvelles, les examens ont été boycottés, le comité AEEM ayant posé comme préalable à leur tenue la libération des huit étudiants de médecine détenus à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour y purger des peines allant de 3 mois à 2 ans d’emprisonnement ferme.

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« C’est Me Diabaté qui a refusé »

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« Contrairement aux allégations des membres du groupe Parena-Sadi, ils n’ont pas été exclus, mais ce sont eux-mêmes qui se sont mis à l’écart. Des propositions ont été faites à Me Diabaté qui a promis d’aller consulter ses alliés. Il n’est plus revenu. Cela, il ne peut pas le nier », déclare un député de la majorité qui, tout en saluant la naissance (enfin) d’une opposition parlementaire, ne comprend pas pourquoi le groupe tient « un tel langage ».

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S. Y. D.

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