Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) est-il un parti sérieux et responsable ? Telle est la question qui taraude les esprits à la nouvelle Assemblée Nationale. Si le RPM réaffirme son ancrage antérieur dans l’opposition parlementaire conformément à une déclaration de feu Kadari Bamba , au parlement on ne comprend pas l’attitude des responsables du parti du Tisserand. Mais au lieu d’oser, ce parti a préféré s’auto-exclure de l’opposition parlementaire qu’il revendique depuis le 14 octobre 2005. Chronique d’une trahison à titre posthume dont serait victime feu Kadari Bamba, ancien président du groupe parlementaire.
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“Le Rassemblement Pour le Mali reste tout entier dévoué à la cause de notre peuple dans la droite ligne tracée devant l’Assemblée Nationale en cette séance mémorable du 14 octobre 2005, au cours de laquelle notre regretté camarade Kadari Bamba a lu la déclaration patriotique conséquente qui reste le socle de notre engagement parlementaire. Entre autres, il disait clairement : <<RPM inscrit désormais son action dans l’opposition parlementaire>>
C’est en ces termes que le Bureau Politique Nationale du RPM s’est exprimé dans une déclaration datée du 25 septembre 2007, rapportée par la presse. Par cette déclaration, ce parti donne l’impression de faire l’avocat du diable pour les deux partis de l’opposition en dénonçant ce qu’il appelle l’exclusion du groupe parlementaire PARENA-SADI de la composition du bureau de l’Assemblée. Une exclusion qui serait contraire, à son avis, “au respect scrupuleux du fait majoritaire”.
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C’est dire que le parti du Tisserand tente de rester fidèle à une ligne tracée devant l’Assemblée Nationale en cette séance mémorable du 14 octobre 2005. Au cours de laquelle feu Kadari Bamba, alors président du groupe parlementaire RPM, avait lu une déclaration expliquant que le “RPM inscrit désormais son action dans l’opposition parlementaire”.
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Pourtant cette déclaration de Bamba avait mécontenté certains au RPM, lesquels accusaient leur président de groupe parlementaire d’avoir engagé le parti sans consulter les autres. Comme pour dire qu’il “était trop tôt de dire que le parti va à l’opposition”. Mais par la suite, on ne constatera aucune variation dans la position du parti qui se mit à tout boycotter à l’Assemblée et même le bureau.
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C’est pourquoi, bien que le RPM détenait la présidence du parlement par l’entremise d’IBK, le parti n’a plus jamais accepté d’être dans un autre bureau pour le reste de la législature sortante. D’aucuns avaient expliqué cette prise de position par une volonté du RPM de respecter la mémoire de l’infatigable Kadari Bamba, tué après dans un accident de la circulation, en refusant toutes les propositions faites à lui d’être dans un bureau.
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ALORS QUESTIONS : S’il est vrai que le groupe parlementaire PARENA-SADI a été exclu du bureau, pourquoi le RPM se constitue volontairement en avocat défenseur pour eux ? Lorsque le parti d’IBK faisait acte de candidature pour la 6ème vice-présidence dans le bureau, avait-il prévenu le duo PARENA-SADI ?Abdramane Sylla le seul candidat déclaré à ce poste, a-t-il fait acte de candidature à l’insu du groupe parlementaire RPM et du BPN-RPM ? Dans les agissements du RPM, y a-t-il une volonté surnoise de court-circuiter les deux partis qui ont osé se déclarer de l’opposition parlementaire parce que IBK et camarades hésitaient ?
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Après sa double débâcle à la présidentielle et aux législatives, il restait au RPM une seule alternative pour entrer par la grande porte dans le nouveau marigot politique, via l’Assemblée Nationale. Pour ce faire, il devait mettre en pratique la ligne tracée par le parti en octobre 2005, date à laquelle le RPM a annoncé qu’il est désormais de l’opposition parlementaire. Malheureusement, le respect de cet engagement pris par l’entremise de feu Kadari Bamba a été une occasion ratée. Et à l’Assemblée, on s’interroge si les camarades de l’ex-président du groupe parlementaire RPM ne seraient pas des propres sans rien politiques.
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En effet, dans l’entendement de tous, notamment les honorables députés à l’Assemblée dans leur écrasante majorité, c’est le RPM qui ira dans l’opposition avec comme IBK son seul chef de cette opposition. D’ailleurs, l’homme qui était dit non partant pour les législatives, serait revenu sur sa décision à cet effet. Mieux, les déclarations post-électorales du parti allaient aussi dans ce sens.
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C’est ainsi que dans le projet de règlement intérieur du parlement dirigé par le Pr Dioncounda Traoré, le représentant du RPM dans la commission ad hoc, avait exigé la création d’un poste de 3ème questeur confié à l’opposition. Mais lors des débats, cette proposition ne sera pas retenue. Avec le rejet de cette proposition, c’est le tour au Dr Oumar Mariko du parti SADI d’introduire une nouvelle doléance. Selon cette proposition, la présidence de la commission de contrôle de l’Assemblée doit revenir à l’opposition qui aura un oeil sur la gestion faite de l’argent du contribuable par le parlement. Ce qui fut accepté par la plénière.
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En accédant à cette demande, la majorité écrasante des députés pensaient que c’est le RPM qui ira dans l’opposition puisque son seul ministre a démissionné du gouvernement. Pour eux, Mariko ne roulait que pour le RPM. Car le président du parti SADI, Cheick Oumar Sissoko, était en train de cumuler deux postes dans le gouvernement (Culture et Education Nationale). Rares étaient ceux qui prenaient son secrétaire général qui annonce que le parti se constitue opposant à l’Assemblée.
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Qu’à cela ne tienne, lors de la Constitution des groupes parlementaires avec la lecture des déclarations de politiques en plénière, à la surprise générale, et dans la salle, le PARENA et SADI ont décidé d’animer l’opposition. Contrairement aux sept autres, ce groupe, après avoir désigné Me Hamidou Diabaté comme président, promettait de faire sa déclaration de politique le 24 septembre.
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Avec la décision de former l’opposition, les deux partis devaient s’attendre aux conséquences de leur option. Dans les concertations en amont pour la formation du bureau, des postes étaient prévus pour le PARENA et SADI, séparément, en tout cas, au moment où aucun d’eux n’avait officiellement déclaré vouloir animer l’opposition. C’est pourquoi, les postes qui leur étaient prévus seraient revenus au CNID et au MPR. Le RPM, quant à lui, avec ses 11 députés s’était installé à la 6ème vice-présidence du bureau. Pourquoi le parti d’IBK qui avait refusé un seul poste pendant les deux dernières années de la législature sortante, a accepté un seul poste dans l’actuel bureau ?
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Néanmoins, conformément à une recommandation du règlement intérieur de la 4ème législature stipulait que la présidence de la commission de contrôle de l’Assemblée Nationale doit revenir à l’opposition, beaucoup de députés dans la salle ce jour 26 septembre, souhaieraient que le poste revienne au RPM.
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Avec la polémique qui s’installa, Dioncounda Traoré, pour trancher la question, décida de mettre le sujet aux voix. C’est en ce moment que Moriba Keita, président du groupe parlementaire RPM serait intervenu, déclarant que son parti n’est pas demandeur du poste de président de la commission de contrôle et que ce n’était pas nécessaire de voter si oui ou non cela devait revenir au RPM.
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C’est ainsi que le poste est revenu à Mme Mariko Minata Sidibé du PARENA au nom de l’opposition. Me Hamidou Diabaté du même parti est devenu le chef de cette opposition parlementaire, un siège que IBK a refusé donc. Le RPM s’est-il rendu compte de son erreur lorsqu’il est revêtu de son manteau d’opposant en claquant la porte du bureau de l’Assemblée ?
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