Une loi électorale, qui doit être fondée sur l’équité et la justice, comprend des dispositions législatives et réglementaires fixant des critères relatifs à l’organisation des élections et la désignation des candidats. Mais celle du Mali ne favorise pas la promotion de la démocratie.
La nouvelle loi électorale du Mali, concernant le parrainage d’élus, est injuste, dans la mesure où la plupart des élus ne sont pas représentatifs des citoyens et veulent toujours avoir les faveurs du pouvoir en place.
Le parrainage pour une élection est un mode de sélection où une candidature est validée lorsqu’un certain nombre de citoyens ou d’élus donnent leur accord à cette candidature. Cela peut être normal, s’il est fondé sur le principe d’équité et de justice.
Pour les élections politiques, il existe deux sortes de parrainage: le parrainage citoyen et le parrainage d’élus. Le parrainage citoyen est plus démocratique.
La France est le seul pays de l’union européenne qui pratique le parrainage d’élus.
En France, le candidat doit avoir recueilli au moins 500 parrainages d’élus répartis dans un certain nombre de départements français. Le système français a été souvent dénoncé par plusieurs candidats qui demandent plutôt le parrainage citoyen.
Aux États-Unis, pour être candidat, il faut entre autres conditions, passer par les primaires de partis. Une sorte de parrainage citoyen.
Au Sénégal, la nouvelle loi électorale concerne le parrainage citoyen, et le candidat doit avoir au moins deux mille (2000) parrainages ou signatures dans au moins 7 régions.
L’objectif de tout parrainage électoral vise normalement à limiter des candidatures fantaisistes et régionalistes. Mais celui du Mali consiste à renforcer les pouvoirs présidentiels et empêcher l’alternance.
Avoir les parrainages des élus “corrompus” dans toutes les régions du pays est très difficile voire impossible pour certains candidats, car selon la nouvelle loi électorale, un candidat à l’élection présidentielle doit recueillir, au moins, la signature légalisée de dix (10) députés ou de cinq (05) conseillers communaux dans chacune des régions et du district de Bamako.
A.Diallo