Avec le verdict sans pitié des urnes-en attendant la proclamation officielle des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle, les locaux de l’Assemblée nationale s’apprêtent à accueillir ses nouveaux locataires pour un bail de cinq (5) ans. Pour l’heure, les supputations vont train sur la composition du bureau du prochain Parlement. Et la question qui brûle toutes les lèvres est : Qui sera le nouveau Président de l’Assemblée nationale, en remplacement de Ibrahim Boubacar Kéïta du Rassemblement pour le Mali (RPM) ?
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Au regard du nombre de sièges de député obtenus par les partis politiques mais aussi des candidats indépendants, en lices pour les deux tours des législatives (1er et 22 juillet 2007), les prétendants au fauteuil de président de l’AN s’affichent peu à peu. Et c’est à juste titre que des partis politiques comme l’ADEMA PASJ (55 députés), l’URD (36), le RPM (11), le CNID, ayant engrangés le plus grand nombre de sièges, sont en train de se positionner pour la bataille du perchoir.
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Chez les Abeilles, Dioncounda Traoré, le Président de Parti, élu à Nara, est sur la ligne de départ. A l’URD, le parti de la poignée des deux mains, l’ancien Premier ministre Younoussi Touré, nouveau député de Niafunké, a déjà affiché ses prétentions au fauteuil. Que dire aussi du Président sortant Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM (reconduit en Commune IV) qui se verrait mal dans la toge d’un simple député. N’oublions pas Me Mountaga Tall du CNID, le 1er vice-président du bureau sortant, qui est loin de cracher sur le poste de Président. Outre ses légitimes prétendants, l’élu du RND à Mopti, Me Kassoum Tapo s’imagine aussi Président. Radioscopie des différents prétendants
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Dioncounda Traoré de l’ADEMA PASJ
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Chef d’un Parti par défaut ayant dirigé notre pays durant dix ans (1992-2002), le Président de l’ADEMA PASJ est de ceux qui ont toujours « roulé » pour le Président ATT. Selon ses détracteurs, il a sacrifié les intérêts des Abeilles au profit de l’actuel Président, ce qui les a empêchés de former un essaim solide dans leur ruche derrière un candidat à la dernière Présidentielle. « Il n’a de satisfaction que lorsqu’il voit que nous sommes en train de nous diviser », témoigne un responsable du parti ADEMA. L’allégeance du professeur de mathématiques à l’actuelle locataire de Koulouba serait-elle suffisante ? Véritable chef de clan au sein de sa propre formation politique, Dioncounda Traoré est un personnage sans carrure, sans vision politique. Chef du plus grand parti politique du pays, Dioncounda Traoré n’en ai pas moins un piètre dirigeant, manipulable et corvéable à souhait, témoignent-on dans certains cercles politiques. Il n’a jamais réussi à en imposer aux autres dinosaures du bureau politique de l’ADEMA PASJ.
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Sa faiblesse avérée conduit son parti dans une instabilité constante. A preuve : lors des dernières législatives les consignes de la direction du Parti ont été foulées au pied par nombre de responsables et candidats. Au diable l’ADP, ce regroupement de parti politique censé donner une majorité confortable au Président ATT. En comme III du District de Bamako, comme ailleurs, l’ADEMA n’a daigné aider le PCR, proche de ATT, au second. Elle a plutôt voté pour le RPM, membre du FDR opposé à la politique de ATT. Dioncounda n’a aucun poids politique. Il n’est qu’un figurant. Un tel homme, « lige », peut-il prendre les rênes de la nouvelle Assemblée nationale ?
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Younoussi Touré de l’URD
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Il est, on s’en souvient, le 1er Premier ministre du Président Alpha Oumar Konaré qui venait d’accéder à la magistrature suprême en 1992. Econduit par ce dernier pour son « incapacité » à diriger le gouvernement d’alors, l’actuel Président de l’URD est le paravent idéal pour Soumaila Cissé, le Président de la Commission de l’UEMOA, qui rêve sûrement de Koulouba en 2012. Peu bavard, considéré comme intègre, il se verrait bien dans le fauteuil de la nouvelle Assemblée nationale du Mali. Lui qui, on le sait, ne nourrit aucune ambition présidentielle. Son cadet Soumaîla Cissé, vrai et unique patron de son parti l’URD, lorgnant depuis Ouagadougou (siège de la commission de l’UEMOA) le Palais de Koulouba en 2012. Respecté par l’ensemble de la classe politique, Younoussi Touré-c’est lui qui s’est exprimé au nom de l’ensemble des partis politiques du Mali lors des funérailles du Pr. Mohamed Lamine Traoré, peut valablement succéder à Ibrahim Boubacar Kéïta.
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Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM
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Le chef Tisserands Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) peut bien se succéder à lui-même. Certaines sources jurent qu’il y a déjà un deal entre le Président ATT et lui. Son silence inexpliqué au lendemain de l’élection au premier tour de ATT à la Présidence de la République justifie-t-il cela ? Véritable homme d’Etat, doté d’une très forte personnalité, IBK est crédité d’une bonne cote à l’Assemblée nationale. Malgré les différences, les oppositions, aucun parti politique ou chef de parti ne verrait d’un mauvais œil le maintien du « gros Maninka » à la tête du Parlement. Mais contrairement à la dernière législature, sa formation, le RPM, se trouve très fragilisée puisque n’ayant eu qu’une dizaine de députés.
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En rempilant de nouveau à la tête de l’AN, IBK peut-il rebondir en 2012. Lui qui a filé, durant tout le mandat de ATT, du mauvais coton. Ayant perdu son « approximatif » latin grec avec lequel il ne cessait de tympaniser, dans un passé récent, les Maliens, le « bourgeois » de Sébénikoro, véritable gourou du Rassemblement pour le Mali (RPM), a plus que déçu ses partisans.
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Sa myopie politique, son manque évident de courage l’ont empêché de rejoindre l’opposition, notamment lorsque son Parti, une des formations politiques les plus importantes du pays, a été sciemment privé des postes essentiels du bureau de l’Assemblée Nationale. Connu pour son goût immodéré du luxe, du pouvoir, il s’était contenté de son poste de Président du parlement.
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Jamais, le « gros Maninka », n’a osé endosser la toge d’un leader politique digne de ce nom. Sa naïveté l’a aussi perdu. Entouré de « requins », « d’arrivistes », l’ancien Premier ministre de Alpha Oumar Konaré, très généreux, n’a jamais su que beaucoup de personnes le suivaient non pas par conviction mais par pur intérêt.
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Me Mountaga Tall du CNID Faso Yiriwa Ton
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Avec son regard de « méchant loup », le président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID) est aussi sur la ligne. Lui que les mauvaises langues, parmi lesquelles le défunt Maribatrou Diaby (l’ex dindon de la farce politique malienne), ont prédit qu’il ne sera jamais Président de ce pays pour les raisons que vous savez. Au regard de son parcours en dent de scie, l’on est en droit de s’interroger réellement sur le cas Me Tall. Vaillant troisième lors de la présidentielle en 1992 avec 11,41% des voix derrière Alpha Oumar Konaré et feu Tiéoulé Mamadou Konaté, Me Mountaga Tall est aujourd’hui tombé dans le puits de l’oubli.
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Peut-être à cause de sa trop grande allégeance à l’actuel Président Amadou Toumani dont il est pratiquement le griot. Il a eu même le courage de ne pas faire acte de candidature lors de la dernière élection PrésidentielleDevenu presque méconnaissable, l’ancien animateur du COPPO (Collectif des partis politiques d’Oppositions sous l’ère Alpha), a mis en péril tout le crédit de respect dont il jouissait auprès des Maliens. Le jeune avocat qui avait tenu tête avec courage au général Moussa Traoré s’est vite ramolli comme un agneau.
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Son parti, le CNID, est en proie perpétuellement à de véritables saignées. Le cas Me Demba Traoré, qui a rejoint l’URD au pied levé lors des dernières législatives, en est une illustration parfaite. Les militants de son parti, désœuvrés par la mollesse du premier responsable de leur formation politique, savent que seuls Me Tall, N’Diaye Bah (ministre de l’Artisanat et du Tourisme) et quelques rares responsables se sont « beurrés » durant les cinq premières (5) années de règne de Amadou Toumani Touré (ATT). Le Premier vice-président de l’ancien bureau de l’Assemblée nationale peut-il être Président ? Lui dont on dit profondément rancunier avec des attitudes de dictateur.
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Me Kassoum Tapo du RND
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Elu député dès le 1er tour, l’ancien bâtonnier croit cette fois-ci en son étoile. En 2002, il pensait que le courant d’estime et de succès dont il jouissait auprès du Président de la République, soutenu par une frange très importante de députés indépendants, allait l’entraîner vers le perchoir. Mal lui en pris, l’élu de Mopti a complètement disparu dans le tsunami RPM de Ibrahim Boubacar kéïta, qui a mis tout le monde aux ordres. Pour cette nouvelle législature, Me kassoum Tapo, dont on dit fier, à la limite « arrogant », aura du mal à faire l’unanimité. Craint dans le monde de la justice, Me Kassoum Tapo a été pendant de nombreuses années le souffre-douleur d’une frange très importante de la classe politique malienne.
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L’ancien Président de la CENI n’a pas que des amis au sein de l’hémicycle et même au dehors. Rappelez-vous les volées de bois vert des hommes politiques comme Me Mountaga Tall, Choguel Maïga, Mohamedoun Dicko (ex Miria, aujourd’hui ADEMA) à l’encontre de l’avocat, accusé alors d’avoir tripatouillé les élections au profit de Alpha Oumar Konaré en 1997. Beaucoup étaient alors les hommes politiques à en vouloir aveuglement à l’homme. Homme politique par pure coïncidence (il est parmi ceux qui ont conseillé ATT de revenir au pouvoir), Me Kassoum Tapo sera difficilement élu Président de la Nouvelle Assemblée nationale. Son ton, souvent discourtois et belliqueux, joue en sa défaveur.
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Par Igré Tolo
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