Après plusieurs tentatives, le bureau de l’Assemblée nationale a enfin été renouvelé le mardi dernier même si les négociations et autres conciliabules ont été longs dans les coulisses. La redistribution des cartes, annoncée grâce à l’honorable Bafotigui Diallo, porte-parole d’une vingtaine de ses collègues députés du Rassemblement Pour le Mali (RPM), lors de la plénière du lundi 02 novembre 2015, n’a pas eu lieu. Et pourtant, les députés frondeurs du RPM ne sont pas sortis bredouilles. A l’arrivée, il n’y a pas eu presque de changement. Le bureau mis en place le mardi 3 Novembre reflète bien la configuration politique de l’Assemblée Nationale, si chère au président de l’institution, l’honorable Issaka Sidibé.
L’on se rappelle que le lundi 05 Octobre dernier, dans son discours d’ouverture solennelle de cette session budgétaire, le président de l’Assemblée Nationale avait exprimé le vœu que le nouveau bureau qui sera mis en place reflétera la configuration politique du parlement, conformément à son règlement intérieur. C’est ce qui est arrivée. Le nouveau bureau est presque la copie conforme du précédent. Le Rpm, avec ses 76 députés sur les 147, garde toujours sa majorité. Il est suivi par ses alliés de l’APM (Alliance Pour le Mali) composée du MIRIA, de l’ADP-Maliba, du parti Yèlèma, de l’UM-RDA-Faso jigui, de la Codem entre autres.
Avec 21 députés, le groupe parlementaire de l’opposition (Vigilance Républicaine Démocratique) formé autour de l’URD (Union pour la République et la Démocratie), avec le Parti Pour la Renaissance Nationale (PARENA) et un élu du parti FARE (Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence), est la troisième force parlementaire. Le groupe ADEMA-ASMA est la quatrième force parlementaire avec une vingtaine d’élus.
A côté de ces quatre groupes parlementaires, il ya les cinq députés du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) du Dr Oumar Mariko. Ces cinq élus plus six autres du parti FARE ((Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence), avaient fondé le groupe parlementaire FARE/SADI. Suite à des divergences d’idéologies, cette union s’est cassée. Cinq députés FARE ont regagné la majorité RPM tandis que les cinq députés SADI sont désormais des non inscrits. Pour former un groupe parlementaire, il faut au minimum une union de dix (10) députés.
Une répartition équitable des postes entre les forces
Il faut rappeler que le précédent bureau de l’Assemblée nationale été mis en place le 30 0ctobre 2014 avec comme président, l’honorable Issaka Sidibé, élu pour 5ans la durée d’une législature. Il est aidé dans ses tâches par dix (10) vice-présidents, dix (10) secrétaires parlementaires, et à côté dix (10) autres commissions. Le RPM, avec ses 76 députés, détient cinq vice-présidences sur dix (5/10). Le parti au pouvoir garde la 1èrequesture ainsi que 5 secrétaires parlementaires sur dix (5/1O).
Les alliés du RPM : APM (Alliance Pour le Mali), ont 3 vice-présidents/10, la 2ème questure et 1 secrétaire parlementaire.
Quand à l’ADEMA, un autre allié du Rpm, il détient la 4ème vice-présidence, le poste de 3ème secrétaire parlementaire et de 10ème secrétaire parlementaire, soit au total trois postes au sein du bureau, le même nombre de poste que l’an passé.
Le groupe parlementaire de l’opposition : Vigilance Républicaine Démocratique (VRD), a la 3ème vice-présidence, les postes de 2ème et 9ème secrétaire parlementaire.
Les députés frondeurs du Rpm n’ont pas totalement perdu, au contraire. Le 1er vice-président de l’institution parlementaire, l’honorable Mamadou Tounkara élu à Kita, a conservé son fauteuil, tandis que son collègue de Dioïla, Yiri Keita devient le nouveau président de la Commission des Travaux Publics à la place de Yacouba Traoré.
L’honorable Zoumana N’tji Doumbia devient le président de la commission des lois.
Pour le reste, il ne s’agit que de permutations entre les élus d’un poste à un autre.
Daba Balla Keita