Mise en place du bureau de l’Assemblée nationale : Une réunion de crise pour désamorcer la guerre des postes

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Le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale est à l’ordre du jour à l’hémicycle. La guerre des postes est aujourd’hui  rude et l’éternel Assarid Imbarcaouane est au centre de la contestation. Le président de l’Assemblée nationale a tenu hier une réunion pour éviter la crise.

Pour éviter de nouvelles guéguerres à l’Assemblée nationale, le président, Pr. Dioncounda Traoré et les présidents des différents groupes parlementaires ont tenu hier une réunion dans les locaux de l’institution. Ce conciliabule a été provoqué à la suite de rumeurs de vive tension à la veille du renouvellement du bureau du parlement dont tous les postes sont annuellement remis en jeu à l’exception de celui du président. La guerre aux postes est particulièrement rude cette année car  chaque formation politique voulant se tailler la part du lion à quelques 17 mois des élections générales de 2012. Les principaux animateurs de cette foire d’empoigne seraient issus des rangs de l’Adéma/PASJ et ses alliés, l’URD et le CNID Faso Yiriwa Ton.

Le parti de Dioncounda Traoré est accusé de vouloir imposer un partage à la proportionnelle aux autres. Nantie de ses 53 députés, la ruche voudrait voir sa représentativité revue à la hausse au sein du bureau. De 5 dans le bureau sortant, la ruche court derrière 8 postes cette année. Naturellement, inutile de dire que cela se fera au détriment des autres alliés auxquels elle compte attribuer une portion incongrue. Selon donc la vision des abeilles, sur les 19 postes que compte le bureau de l’AN, l’Adéma voudrait se tailler 8, affecter 4 à l’URD au lieu de 5 dans le bureau sortant, 1 au lieu de 2 au MPR et 0 au lieu de 1 au CNID Faso Yiriwa Ton de Me Tall. Ces alliés quelque peu offusqués ne l’entendent de cette oreille et ont commencé à hausser le ton dans les couloirs du parlement.

On ne sait pas si la rencontre d’urgence convoquée par le maître des lieux hier mardi 12 octobre a pu désamorcer la bombe, mais toujours est-il que les difficultés rencontrées dans la mise en place du bureau ne se limitent pas à ce niveau. Il y a aussi cette guerre à l’interne des partis pour désigner les représentants. C’est le cas par exemple au sein de la ruche elle-même. Des voix s’élèvent pour dénoncer le fait que les renouvellements de l’instance dirigeante se font chaque année avec les mêmes figures. Le cas du 2e vice-président du bureau sortant, Assarid Ag Imbarcaouane, est fréquemment cité. Depuis des lustres, ce député élu à Gao est toujours bombardé d’un poste dans le bureau de l’AN, alors que l’Adéma compte plus d’une cinquantaine de députés. Ces détracteurs souhaitent que le parti de l’Abeille prenne l’exemple sur le CNID quand l’année dernière,  Fanta Mantchini Sissoko a volontairement cédé son poste de 7e vice-présidente au jeune Hadi Niangado. Et selon de nombreuses sources, beaucoup de groupes parlementaires se sont inscrits dans cette logique de renouvellement annuel de ses représentants, à l’exception de  l’Adéma. Jusqu’à hier encore, le blocage courait encore car la direction du parti majoritaire maintenait toujours la candidature d’Assarid Imbarcaouane au poste du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. 

Abdoulaye Diakité

 

 

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