Mise en œuvre de la feuille de route de la transition : Cinq ministres face aux parlementaires

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Le mardi 30 avril 2013, cinq  ministres du gouvernement Django Cissoko étaient à l’Assemblée nationale pour faire le point de la mise en œuvre de la Feuille de route de la transition. Présidée par le président par intérim de l’Assemblée, cette séance plénière de mardi comportait deux points à son ordre du jour. Il s’agissait de faire l’état des lieux de la situation sécuritaire et l’organisation des élections.

 

L'Assemblée nationale
L’Assemblée nationale

Quelles sont les raisons de l’absence de l’armée malienne à Kidal ? A quand la libération de cette région ? Quel est  l’état actuel de la sécurisation des zones libérées ?     Quel est l’état des lieux de l’organisation des élections (le fichier électoral ; le retour de l’administration et  les ressources financières et logistiques) étaient les principales préoccupations des parlementaires. Pour répondre à ces questions, les ministres Yamoussa Camara de la Défense, Moussa Sinko Coulibaly de l’Administration territoriale, Tiefing Konaté de la Sécurité intérieure, Tienan Coulibaly de l’Economie et des Finances et Mamadou Namory Traoré de la Fonction publique étaient chargés d’apporter des éclaircissements, en l’absence du Premier ministre.

Dès l’ouverture des travaux par le président de l’Assemblée, le président de la Commission de Défense, l’Honorable Bouréma Dicko, a mis à rudes épreuves le ministre de la Défense, Yamoussa Camara, dans sa note introductive.

Face aux députes, le ministre de la Défense n’a pas fait mieux que son interpellation la semaine dernière par l’Honorable Oumar Bouri Touré dit Billy, député élu de Goundam sur la situation sécuritaire. A la question pourquoi l’armée malienne n’est pas arrivée à Kidal, Yamoussa Camara a expliqué qu’après le coup d’arrêt infligé aux terroristes à Konna, la situation sécuritaire s’améliore de plus en plus au nord. Selon lui, l’absence de l’armée malienne à Kidal s’explique par l’incapacité opérationnelle de suivre les manœuvres  de l’opération Serval et les troupes tchadiennes. Incapacité ou mauvaise foi de donner plus de précisions, en tout cas Yamoussa est resté dans une logique de secret militaire, pour divertir les députés avec des réponses approximatives, voire évasives. «Sur le théâtre au nord, le seul but est de sécuriser totalement les personnes et leurs biens et défendre jusqu’au sacrifice suprême l’intégrité du territoire national. Nous sommes tenus également de tenir compte des préoccupations de nos partenaires sur le terrain. L’opération Serval a mis en scelle le Mnla.  De toutes les façons, il y a d’autres voix de recours, mais l’armée intervient en ultime recours». Ces propos en disent long sur la complexité de la question Mnla.

Contrairement au Ministre Yamoussa, son homologue de la Sécurité intérieur, Tiefing Konaté, a édifié les parlementaires sur le processus de sécurisation des zones libérées avec  le déploiement de plus de 200 éléments de la police, de la protection civile et de l’Office central des stupéfiants. Selon lui, avec la libération des grandes villes du Nord, il est indispensable que les services de sécurité reviennent en vue de contribuer à la consolidation du processus de reconquête et de stabilisation. Avant de déplorer l’état de délabrement des bâtiments abritant les services et logements des forces de sécurité saccagés par les occupants terroristes et les narcotrafiquants.

Pour réaliser donc le redéploiement, il conviendrait de : dégager les moyens financiers en vue d’assurer la prise en charge de l’alimentation des éléments affectés à Gao et à Tombouctou ; doter les éléments redéployés en armement individuel ; acheminer rapidement par la route les moyens roulants des différentes unités et surtout les moyens de communications.

«Les élections se tiendront à date indiquée», selon le Ministre Moussa Sinko Coulibaly

Faisant l’état des lieux de l’organisation des élections, le Ministre Moussa Sinko Coulibaly a été on ne plus clair : «Les élections se tiendront à la date indiquée». Cette affirmation du Ministre en charge des élections a suscité des inquiétudes et beaucoup d’interrogations chez les parlementaires. Car a deux mois de la tenue de la présidentielle, les députes s’interrogent sur la capacité de l’Etat d’apporter des réponses à un certain nombre de préoccupations  qui taraudent l’esprit des Maliens. Il s’agit notamment du choix du fichier électoral ; le retour de l’Administration dans les zones libérées ; la disponibilité des ressources humaines, financières et logistiques ainsi que le vote des déplacés internes et externes.

Maitrisant bien son sujet, le Ministre Moussa Sinko Coulibaly a donné toutes les précisions sur la démarche du gouvernement à trouver des réponses à ces préoccupations pour la tenue des élections  dans le temps imparti. Il précisera que cette volonté du gouvernement se traduit par la convocation du collège électoral en ce mois de mai et l’utilisation des données du Ravec  pour l’élaboration du fichier électoral.

C’est avec certitude qu’il a dévoilé  aux députés que la carte NINA qui servira de carte d’électeur sera disponible dès ce mois avec une durée de validité de 10 ans. Avant d’ajouter que l’expérience de la carte NINA est une première au Mali. «Nous ne pouvons pas certifier que c’est un système performant et sans faille. Mais, nous allons essayer de faire le maximum afin que les élections puissent être crédibles et transparentes».

Pour plus de facilité dans le processus du vote, l’Administration territoriale envisage d’autres options pour la reconnaissance de bureau de vote, comme l’usage du téléphone portable à travers un système en expérimentation. «Avec le système que nous envisageons de mettre en place pour faciliter la reconnaissance des bureaux de vote, la carte NINA facilitera beaucoup la tache dans la mesure où elle est dotée d’un système multifonctionnel. D’abord, les électeurs connaîtront leur bureau de vote au plus tard 10 jours avant le scrutin».

Parlant du vote des déplacés et des réfugies, le Ministre a coupé court aux spéculations : «Il ne faut pas tomber dans la logique du retour des réfugiés. Ceux qui rentreront avant les élections voteront. Mais  ceux resteront dans les pays voisins, voteront sur place. C’est pourquoi, le gouvernement envisage d’autres stratégies pour leur faciliter la tâche».

Nouhoum DICKO

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