Lors de la remise de son rapport 2009 à l'Assemblée nationale : Sidi Sosso Diarra requinqué par Dioncounda Traoré au sujet du dossier HUICOMA

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Après avoir remis son rapport annuel au président de la République le 3 août dernier, comme le veut la tradition républicaine, le Vérificateur général a rendu visite, pour la même cause, au Premier ministre dès le lendemain, puis au président de l’Assemblée nationale vendredi dernier, 8  août. Si au niveau de Koulouba et de la Primature l’événement a donné un air de déjà vu, à l’institution parlementaire le passage du Vérificateur général a une toute autre portée. En effet, suite à une saisine de l’Assemblée nationale qui veut y voir plus clair à propos de la cession de HUICOMA à un opérateur économique, en l’occurrence Alou Tomota, le rapport du Vérificateur général était alors très attendu par l’institution parlementaire dont son président, Dioncounda Traoré, a requinqué à l’occasion Sidi Sosso Diarra, en reconnaissant l’utilité du travail de ce dernier pour l’institution parlementaire, en dépit des  difficultés rencontrées.

Le Vérificateur général Sidi Sosso Diarra, qui annonçait dans l’hebdomadaire Jeune -Afrique que son rapport va faire beaucoup de bruit cette année, n’avait peut-être pas tort, si l’on sait déjà qu’il se doit d’apporter de la lumière au ténébreux dossier de la cession de l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) par l’Etat à Alou Tomota, un opérateur économique multicartes, présent dans tous les grands segments de l’économie nationale.  Révélation en a été faite à l’occasion de la remise du rapport du Vérificateur général au président de l’Assemblée nationale.

Au sujet de ce dossier HUICOMA, tout le monde se rappelle la passe d’armes entre le député Oumar Mariko et le ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, lors d’une séance d’interpellation du gouvernement sur la question. Ce jour-là, le ton avait monté et les mots avaient volé  au ras des pâquerettes, tellement le dossier HUICOMA sait produire des passions.

Les éclairages du ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo s’étaient heurtés à l’intransigeance du député, par ailleurs patron du parti d’opposition SADI, qui a fait de l’affaire HUICOMA la clef de voûte de son action parlementaire. Son engagement en ce sens est, par ailleurs, prouvé par une contribution à la résolution du problème, que lui et ses alliés de l’opposition parlementaire, dont le RPM et le PARENA, ont remis au président ATT qui les avait reçus à cet effet.

La séance d’écoute du ministre Diallo n’ayant pas donné suffisamment de lumière aux députés, pour leur permettre d’exercer, comme il le faut, leur droit de contrôle de l’action du gouvernement, précisément sur cette question de la cession de Huicoma à un privé malien, l’institution parlementaire a préféré différer ses positions et actions éventuelles, en attendant les conclusions et recommandations du Vérificateur général qu’elle avait officiellement saisi de la question. C’est là où gît toute l’importance particulière que l’Assemblée nationale a accordé à la cérémonie de remise du rapport annuel du Vérificateur général, vendredi dernier.

Il faut rappeler que, selon les dispositions légales en vigueur, toute personne qui serait en connaissance d’acte de mauvaise gestion des ressources publiques par quelque organisation que ce soit peut en saisir le Vérificateur Général. Il doit, cependant, donner toutes les informations utiles pour permettre au Vérificateur d’apprécier le bien-fondé. Cependant, le Vérificateur reste libre de donner ou de ne pas donner une suite à ces saisines car celui-ci reste maître de son programme et ne reçoit d’instruction de qui que ce soit pour effectuer tel ou tel contrôle.

 La saisine du Vérificateur ne demande aucune formalité particulière, sauf celle que lui-même viendrait à mettre en place pour des raisons d’efficacité.

L’on comprend, dès lors, la portée des propos de Sidi Sosso Diarra, s’adressant au président de l’Assemblée nationale : " Même si les saisines ne donnent pas toutes lieu à des missions de vérification, leur nombre devient de plus en plus élevé ". C’est pour signifier que le Vérificateur général est de plus en plus sollicité et que Sidi Sosso Diarra et ses collaborateurs sont assaillis par des sollicitations de toutes sortes. Ce qui, par ailleurs, expliquerait le bien-fondé de la création de ce bureau.

En tout cas, le passage de Sidi Sosso Diarra à l’Assemblée nationale, le vendredi 6 août, dans le cadre de la remise de son rapport était " très attendu ", pour reprendre les termes du président Dioncounda, qui a bien requinqué le Vérificateur général par des termes  élogieux : " Je voudrais vous remercier,  particulièrement, pour la sollicitude par laquelle vous avez réagi à notre saisine concernant l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA). Nous savons les obstacles que vous avez rencontrés, nous demeurons convaincus que cette mission permettra de mieux appréhender la réalité de cette unité industrielle et de trouver, par voie de conséquence, les moyens de sortie de crise au bénéfice du Mali et de nos concitoyens directement concernés ". 

                                 Amadou Baba N IANG

 

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