Législatives de 2012 : Des députés dans la tourmente

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Ils sont nombreux les députés déjà très préoccupés par le renouvellement de leurs mandats à l’Assemblée nationale. Une situation qui s’explique pour certains par des tensions internes à leurs partis et pour d’autres par la colère de leurs populations qui se disent aujourd’hui avoir été abusées par des élus qui n’ont pensé qu’à leurs seuls profits. Des figures comme  Assarid Ag Imbarcaouane, Mamadou Awa Gassama voire Niaga Tembely et Tidiane Guindo ne savent plus de quoi sera fait leur avenir politique.

Les élections législatives de 2012 sont prévues dans 8 petits mois. Moment crucial donc pour nos élus de la    Nation de remettre en jeu leurs mandats. Si pour certains, les choses se passent dans les conditions souhaitées, pour beaucoup d’autres de nos députés, c’est déjà  la croix et la bannière. Comme à chaque législative depuis l’instauration de la démocratie, une très large majorité des actuels locataires de l’hémicycle risquent de ne plus y retourner.  Les uns seront sans nul doute victimes des contestations internes dans la mesure où des voix s’élèvent déjà pour réclamer que les mandats électoraux au sein des partis politiques doivent être attribués de façon rotative. Une règle qui ne fera pas l’affaire du  2e vice-président de l’Assemblée nationale, Assarid Ag Imbarcaouane déjà contesté dans  sa section Adéma de Gao. Aussi vieux que les bâtiments de l’hémicycle, ce membre influent de l’Adéma/PASJ, député depuis 1992, est confronté à une fronde dont les animateurs  pensent que le temps est venu pour lui de tirer sa révérence pour laisser la place à de nouvelles têtes comme l’avait si bien fait Aly Nouhoum Diallo en son temps. Une vérité que l’intéressé, selon nos sources, n’a pas pour l’instant envie d’admettre.

 

Le cas des députés ‘’casseurs’’ et migrants

L’honorable Mme Camara Saoudatou Dembélé du MPR est aussi déjà dans la tourmente dans sa Commune VI où son candidat pour la présidence de la section, Ténémakan Koné, a été battu avec la complicité  d’un proche de Choguel Kokalla Maïga, un certain Djibrilla Maïga, qui aurait usé  d’espèces sonnantes et trébuchantes pour tenter de compromettre  ainsi la réélection de la vaillante présidente de la commission loi de l’actuelle législature. Heureusement que face à la menace de démission de Saoudatou, la direction du MPR s’est mobilisée pour éteindre le feu à travers la garantie de son second mandat. Mais toujours est-il que la tempête suscitée par la situation va laisser des traces pour longtemps, ne serait-ce que la méfiance par exemple.

D’autres députés font face à la colère de leurs populations qui leur reprochent d’avoir profité de leur immunité parlementaire pour commettre des crimes contre leurs propres électeurs ou  d’avoir migré dans d’autres partis au gré de leurs intérêts ou en abandonnant leurs circonscriptions électorales. Le très sulfureux député élu de Yélimané, Mamadou Awa Gassama, aux frasques multiples comme l’agression d’une bonne dame dans sa circonscription et l’incitation à la violence contre madame  le maire de la commune 1, ou encore la tentative d’assassinat d’un pauvre paysan pour une affaire de terrain à Magnambougou, doit se faire des soucis pour sa réélection.

Quant aux députés migrateurs, comme Deydi Ag Sidimo, Tidiane Guindo, Niaga Tembely et tant d’autres, ils auront cette fois-ci du mal à convaincre  leurs populations qui ne veulent plus être baladés de gauche à droite comme par le passé. Des associations de ressortissants de différentes localités envisagent même de donner des consignes pour barrer la route aux élus indélicats dont certains feront également les frais des choix d’alliances de leurs partis ou de leurs propres choix lors des présidentielles. Déjà à l’Adema-PASJ, on jure de faire la peau à tous ceux et toutes celles qui soutiendraient un candidat  autre que celui investi par le parti. Comme quoi, après 4 ans de farniente, le réveil risque d’être brutal pour nombre de nos élus de la Nation.

 

Abdoulaye Diakité

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