En effet, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 93 stipule : « Durant les questions d’actualité et interpellations, le banc du gouvernement est occupé par le Premier ministre ou son intérimaire, accompagné des ministres concernés. ».
Absent le jeudi, le Premier ministre Modibo Keita s’est présenté devant les députés le vendredi, non sans faire des mises au point.
Selon lui, l’article 93 du régiment intérieur de l’Assemblée nationale sur lequel les députés se basent pour exiger sa présence est tiré du rapport de la commission Daba Diawara dans le cadre des reformes institutionnelles que le président Amadou Toumani Touré voulait entreprendre. Pour le PM, cette disposition n’est aucunement constitutionnelle car ces reformes n’ont pas encore eu lieu. Mieux, le Premier ministre n’est obligé de se présenter à l’Assemblée nationale que lors de sa déclaration de politique générale ou pour répondre à une motion de censure.
A l’en croire, le règlement intérieur de l’assemblée nationale découle de la organique alors que ses fonctions relèvent de la loi fondamentale.
En réaction, les députés se sont succédé au micro pour indiquer que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale est sanctionné par la Cour constitutionnelle qui en juge sa conformité avec la constitution.
Et Modibo Kéita de maintenir que le règlement intérieur de l’AN est une loi organique approuvée par la Cour constitutionnelle pour régir le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Néanmoins, il a promis aux députés d’être à leur disposition, lui et son gouvernement, chaque fois que l’Assemblée nationale aura besoin d’entendre le gouvernement sur un dossier.
Rapport entre le ministre de la Sécurité et le DG de la police
« J’ai une totale confiance au DG de la police Hamidou Kansaye »
A l’annonce de l’interpellation du ministre de la Sécurité, General Sada Samaké par les députés de l’Assemblée nationale sur les questions sécuritaires et de pénurie de cartes d’identité et passeports, nombreux sont ceux qui avaient prédit un clash entre le ministre et son préposé Hamidou Kansaye, DGPN. Surtout après la sortie médiatique très controversée que ce dernier a fait quelques jours plus tôt pour indiquer qu’il n’ya pas de pénurie de passeports au Mali.
Interpellé par les députés à travers des questions d’actualité sur les questions sécuritaires et de pénurie de cartes d’identité et de passeports, Sada Samaké, contrairement à ce que beaucoup croyaient a plutôt réitéré sa confiance au DG de la police pour le travail qu’il abat.
« J’ai demandé au DG de la police d’assainir la police et c’est ce qu’il est en train de faire. », a-t-il laissé entendre et de poursuivre « ce qui se dit aujourd’hui sur nos relations est fait à dessein pour déstabiliser la police et le ministre que je suis ». Une déclaration qui clôt les allégations qui faisaient croire que le ministre Sada Samaké et le DG de la police Hamidou Kansaye ne mangeaient pas dans le même râtelais.
Sada Samaké nie toute pénurie de passeports et de cartes d’identité : « 17.000 passeports et 50.000 cartes d’identité sont en stock au Mali »
Devant les députés, vendredi dernier, le ministre de la Sécurité, général n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour nier catégoriquement toute idée de pénurie de cartes d’identité et de passeports au Mali. Mais auparavant, il a tenu à présenter ses excuses aux personnes victimes des agissements déviants et errements de certains éléments de la police nationale lors du processus d’acquisition de ces documents administratifs.
Selon lui, le passeport fait 50.000 F au Mali et la carte d’identité nationale 1700 F. Pour le passeport, le délai pour le retrait est de 21 jours et pour la carte d’identité, c’est le même jour.
A en croire le ministre, la moyenne annuelle de passeports confectionnés au Mali est de 108.000 passeports par an. Et d’indiquer que 13.000 passeports ont été établis pour le seul mois de mars dernier. Ce qui fait une moyenne de 500 passeports établis par jour au Mali.
Pour le ministre, après une visite inopinée à la direction de la police des frontières, les agents véreux ont été relevés et remplacés.
Aussi, depuis que lui et le DG de la police ont commencé à assainir la police, 242 policiers ont été sanctionnés et 44 placés sous mandat de dépôt ou en voie d’être révoqués.
Le député Bakary Diarra, élu à Sikasso indiquera qu’en 2002, le même problème s’est posé avec le même ministre et le même Hamidou Kansaye à la police des frontières. Avant de se demander s’il ne s’agit pas d’une question de compétence ou une complicité entre les deux hommes.
L’honorable Mamadou Coulibaly, élu en commune VI expliquera que dans les commissariats, les cartes d’identité sont cédées entre 7500 et 10000 F.
Pour lui, il y a une pénurie organisée autour de la carte d’identité et des passeports car quand l’offre n’est pas proportionnelle à la demande, la marchandise devient chère.
Et l’honorable Zoumana N’tji Doumbia d’indiquer qu’il y a une véritable mafia autour de la carte d’identité nationale et des passeports. Et le prix de la carte d’identité nationale varie selon que les populations se rendent chez le préfet, le sous-préfet, à la gendarmerie ou à la police.
En réponse, le ministre Sada Samaké assurera qu’il n’y a pas de pénurie de passeports, encore moins de cartes d’identité. Et de conclure qu’il n’a aucune raison de s’accrocher à son fauteuil car il a eu à démissionner d’un autre poste dans d’autres circonstances.
Recrutement de plus de750 policiers: Sada Samaké annonce que tous les dossiers de candidatures étaient faux
Il y a quelques mois, à la faveur d’une tournée qu’il a avait effectuée dans les différentes régions du Mali pour s’enquérir du déroulement des opérations d’achèvement du RAVEC, Sada Samaké, alors ministre de l’Intérieur et de la Sécurité avait annoncé le recrutement très prochain de plus de 700 policiers pour renforcer les effectifs de la police.
Pour matérialiser ce recrutement, le dépôt de candidatures avait été lancé. Et depuis quelques semaines, les uns et les autres se demandaient ce qui se passait. Eh bien ! devant les députés, vendredi dernier lors de son interpellation sur les questions sécuritaires et de pénurie de cartes d’identité et de passeports, Sada Samaké a rompu le silence. Selon lui, la police ne sera plus un dépotoir. Mieux, les recrutements se feront désormais dans les normes. C’est pourquoi, tous les dossiers de candidatures ont été minutieusement examinés. Coup de théâtre : tous les dossiers de candidature se sont avérés faux. Le ministre ajoutera même qu’il y a un candidat dont l’âge réel dépasse le sien. Mon œil !
Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre de la réconciliation nationale: « Le Mali doit prendre l’exemple sur la Mauritanie »
Lors de l’interpellation du gouvernement par les députés sur les questions sécuritaires et de pénurie de cartes d’identité et de passeports, le ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed a demandé à ce que les Maliens ne tombent pas dans le piège que certains tendent au Mali. Selon lui, l’insécurité a été transportée du nord vers le sud. D’où les attaques répétitives de Ténenkou, Dioura, Boni, Nampala…
Pour le ministre de la Réconciliation nationale, il s’agit d’une stratégie mise en place pour faire croire que le gouvernement est incapable de faire face à la situation d’insécurité que traverse le Mali. Car dans l’accord d’Alger qui doit être prochainement paraphé, il est prévu le cantonnement des groupes armés 60 jours après la signature.
Le ministre Zahabi se dit convaincu que la sécurité dépend de l’accompagnement des populations civiles. A titre d’exemple, il citera les auteurs de l’attentat de la Terrasse qui se sont fondus dans la population pendant un bon moment avant de commettre leur forfait.
C’est pourquoi, il demande de prendre l’exemple sur la Mauritanie où sont mis en place des comités qui sont chargés de recenser systématiquement les étrangers. Aussi, selon lui, dans ce pays, tout chef de famille qui reçoit un étranger chez lui est obligé de le déclarer avec son identité à l’appui. C’est aux populations de dénoncer les voisins dont elles doutent des comportements. Toute chose qui constitue une manière pour elles d’aider le gouvernement à les sécuriser, a conclu le ministre Zahabi.
Après une altercation verbale entre Oumar Mariko et Alkeidy Touré,
L’opposition opte pour la politique de la chaise vide
Après une prise de bec entre le député Alkeidy Touré du groupe parlementaire Vigilance Républicaine (VRD) et le député Oumar Mariko de la majorité, Soumaïla Cissé et ses collègues de l’opposition ont choisi de sortir de la salle pour ne pas participer au reste des travaux de cette journée de vendredi dernier dédiée aux questions d’actualité sur les questions sécuritaires et de pénurie de carte d’identité et de passeports.
Tout est parti du fait qu’avant son intervention, le député Alkeidy Touré a demandé l’arbitrage du Premier ministre sur la gestion du temps par le président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a poussé l’honorable Oumar Mariko à demander une motion est la critique qu’il a faite sur les évènements survenus à Kidal après la visite de l’ancien Premier ministre Moussa Mara dans la capitale des Ifoghas.
L’honorable Oumar Mariko a pris la parole pour lui signifier qu’en tant qu’homme de droit, il doit savoir que le PM ne peut pas faire d’arbitrage à l’Assemblée nationale. Mieux, qu’il y a une commission d’enquête parlementaire qui est toujours en train de travailler sur le dossier des évènements de Kidal et qui n’a pas encore rendu son rapport. Avant d’indiquer que l’opposition est représentée dans cette commission. L’honorable Zoumana N’tji Doumbia abondera dans le même sens.
Cette mise au point de l’honorable Oumar Mariko et de Zoumana N’tji Doumbia a mis le député Alkeidy Touré dans tous ses états. Le poussant jusqu’à laisser entendre à Oumar Mariko qu’il n’a rien à apprendre de lui. Des propos discourtois qui ont poussé le président de l’Assemblée nationale à ne pas accepter sa motion lorsqu’il voulait réagir aux propos d’Oumar Mariko. Dans une colère bleue qui lui est propre, il s’est mis à crier dans la salle. C’est ainsi que Soumaila Cissé est sorti de la salle avant que ses camarades de l’opposition ne le suivent.
Rassemblés par D. Diama
Des voleurs
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