Les députés redeviennent aphones

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Bien qu’ayant bénéficié  d’une prorogation de leur mandat, les députés maliens entretiennent un silence assourdissant face aux décisions impopulaires, prises par les autorités de la transition.

L’Assemblée nationale

Les députés, bien que tenant leur légitimité du peuple, ont entretenu  un silence incompréhensible sur certaines questions qui touchent, directement, la vie des populations. A telle enseigne que certains, à tort ou à raison, qualifient cette Institution de « passoire », de  « boite d’enregistrement » ou encore de n’être qu’à la merci des  autorités en place.

Les populations ont eu l’occasion de le constater à plusieurs occasions.

Face à cette situation, nombreux sont les Maliens qui  estiment « inutile » de proroger le mandat de ces députés qui selon eux, ne pourront rien changer à la donne. Car,  disent-ils, ils resteront toujours derrière le pouvoir en place. Même si, certaines décisions qui sont prises par les autorités de transition vont à contre-courant de la volonté populaire.

La crise du nord et sa gestion par nos autorités de transition, la question des déserteurs de l’administration, la levée de l’immunité parlementaire des députés touaregs qui ont rejoint les rangs du MNLA….Autant de sujets sur lesquels les Maliens  souhaitent entendre les députés.

Mais, au lieu que ces dignes représentants du peuple fassent le travail pour lequel le peuple leur a donné mandat, à savoir  le contrôle de l’action gouvernementale, la défense des intérêts du peuple, l’hémicycle se mure dans un silence assourdissant.

Pendant ce temps, les autorités de transition sont là, à longueur de journée, à prendre des décisions, dont certaines sont jugées inacceptables par une frange importante du peuple.

Par exemple, concernant les négociations que le gouvernement de transition est  en train d’ouvrir avec les islamistes, nombreux sont les Maliens qui se demandent ce qu’il faut négocier avec les rebelles.

A part quelques uns d’entre-eux, à l’image de l’honorable Assarid Ag Imbarcawane, Lanceni Balla Keita, qui a ouvertement manifesté son opposition à la tenue de la rencontre de la confrérie Dawa, les députés sont redevenus aphones.

 « Je ne comprends rien  aux décisions prises par nos autorités. Au lieu que ce soit elles qui ouvrent les négociations avec les islamistes, en envoyant des délégations au nord, elles devraient d’abord renverser le rapport de force et amener les islamistes à réclamer  des négociations », explique cet enseignant, ressortissant du nord qui se dit confus et inquiet.

Et cet autre d’ajouter  que les députés devraient interpeller le gouvernement sur cette décision. Afin que le peuple soit informé de ce qu’il entend négocier avec les islamistes. Car dit-il, il ne voit pas ce qui peut être négocié avec ces terroristes.

Dieudonné Diama

 

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