Le respect du fait majoritaire : Comment IBK a voulu piéger le PARENA et le SADI

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            Décidément, il y a rien de surprenant en politique, où des amis d’il y a seulement quelques mois peuvent se transformer en adversaires redoutables. C’est le cas aujourd’hui, entre le RPM et le PARENA, à l’exception près que ce dernier s’est découvert un allié sûr -pour l’instant-, à la faveur de la mise en place du bureau parlementaire: le parti SADI du Dr Oumar Mariko.rn

             En effet, l’extrême et la soudaine magnanimité manifestée  par le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta à l’endroit du groupe parlementaire PARENA-SADI recèlerait des non-dits, aux yeux de Me Hamidou Diabaté et ses camarades. Aussi ont-ils poliment, mais fermement repoussé l’offre.

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            Pourtant, rien que pour plaider la cause du groupe parlementaire PARENA-SADI, le RPM était allé jusqu’à suspendre sa participation au bureau de l’Assemblée nationale. Mais en fait, Me Hamidou Diabaté et le Dr Oumar Mariko ont compris que le RPM, loin de supporter le duo PARENA-SADI, se bat plutôt pour ses intérêts.

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             Le respect du fait majoritaire brandi aujourd’hui par les Tisserands comme arme de guerre serait loin d’être non intentionnel. Car c’est avec cette intention cachée qu’IBK et ses affidés pourraient réparer les“gâchis” qu’ils ont commis par leur indécision par rapport à la position de leur parti dans le landerneau politique malien.

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             IBK et les siens ne manquent cependant pas d’arguments. Aussi, toute leur stratégique est basée sur le passé du parti. Lors de la législature 2002-007, le RPM et ses alliés d’Espoir 2002 étaient parvenus à donner un contenu au fait majoritaire, grâce auquel on aura vu le CNID occuper la 1ère vice-présidence, et le MPR la questure.

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            Il semble donc évident que ce principe défendu mordicus  par les Tisserands ne tenait plus la route depuis 2005. En effet, c’est à partir de cette date que le RPM s’est vu marginalisé -ou s’est volontairement isolé à l’Assemblée nationale, après son divorce d’avec ses alliés d’Espoir 2002 et la construction, autour de l’Adéma, d’un axe dit de majorité présidentielle.

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             Pour le RPM, le danger aura  du reste été, à l’époque, de vouloir à tout prix se faire valoir d’une majorité numérique, malgré l’existence de cet axe majoritaire créé autour de l’Adéma.

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            Comme pour s’enfoncer davantage, les Tisserands décidèrent de s’auto exclure du bureau de l’Assemblée nationale en 2005. La suite est connue: le parti est étiqueté à l’opposition, quand bien même il était encore présent dans le Gouvernement“Pinochet”.

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             Deux ans après, c’est- à- dire en 2007, ce atypisme politique du RPM allait entraîner le fiasco du parti à l’élection présidentielle d’avril dernier. Pire, aux dernières législatives, de 44 députés, le parti est retombé à 11, dont seul IBK est l’ ancien élu, tous les autres étant des “bleus”.

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            Aujourd’hui  le parti est en voie de commettre la même bourde, toujours sous la conduite du même IBK. Aussi, se demande-t-on, le président du RPM serait-il en train d’user de son statut d’ancien député pour induire ses camarades néophytes en erreur, quitte à semer la division au sein du parti?…

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             Dans cette campagne, il serait épaulé par certains anciens du parti, aussi omnibulés par ce même désir de sortir de la coupe des éminences grises du parti recalés lors des législatives pour la députation.

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            C’est ainsi que le secrétaire à la communication, Boubacar Touré -qui serait aujourd’hui presque en rupture avec le Mandémansa-, se voit coopté de son poste par un de ses adjoints.

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             Conjuguerait-on déjà Bou Touré au passé? Toujours est-il que l’obsessionnelle plaidoirie du président du RPM pour le respect du fait majoritaire ne viserait qu’une chose : s’accaparer du statut d’opposition,… après maintes hésitations.

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Les attentes d’IBK

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            Pourquoi IBK et son parti se trouvent-ils aujourd’hui dans cette impasse, bien que tout les destinait à l’animation de l’opposition? Bien avant la déclaration présidentielle de doter l’opposition d’un statut digne de ce nom, des hommes du  président du Rassemblement  Pour le Mali lui conféraient déjà le statut de futur leader de l’opposition.

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             Mais coup de théâtre: dès l’annonce présidentielle, en date du 8 juin, de donner à l’opposition tout son rang, IBK et ses amis se sont rétractés. L’ex-Premier ministre de Alpha Oumar Konaré semble ne plus savoir quel comportement adopter face à la perspective de l’animation de l’opposition.

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            Dans les coulisses du parti, les lieutenants d’IBK l’auraient dissuader de sauter sur l’occasion. ET la raison invoquée: le régime est en train de lui tendre un piège.

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            Face à cet éternel recommencement fait d’hésitations et de fuite en avant et de dépaysement politique, ce qui devait arriver arriva : le RPM d’IBK est supplanté par le duo PARENA-SADI.

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            Pour rattraper le coche, IBK s’est subitement découvert des qualités d’avocat, allant jusqu’à mettre la majorité présidentielle en demeure de réparer l’injustice commise: l’exclusion du groupe parlementaire PARENA-SADI dans la composition du bureau parlementaire. Et tout cela, au nom du fait majoritaire.

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            Si cette demande d’IBK venait a être exaucée -ce qui, à ce stade, relève de l’utopie-, le RPM pouvait ainsi brandir la même arme pour s’imposer au groupe parlementaire PARENA-SADI, dans le giron de l’opposition parlementaire.

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            Ainsi, le RPM ayant 11 députés à son compte  n’aurait donc aucune peine à s’arroger le statut de leader de l’opposition. Ce qui, apparemment, n’arrange nullement le PARENA, désormais bien parti pour occuper ledit statut.

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            On comprend alors aisément le refus poli de Me Hamidou Diabaté à l’endroit du RPM, qu’il prie, par la même occasion, de rester dans le bureau de l’Assemblée Nationale.

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             Au stade actuel, le PARENA, qui comptabilise 5 députés au sein de l’opposition parlementaire -contre 4 pour son compagnon du parti SADI-, se ferait berner par le RPM si le duo l’accueillait dans ses rangs.

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             Or, il se trouve que, malheureusement, c’est le seul combat qui vaille aujourd’hui au RPM. D’où son refus d’entrer dans le Gouvernement. Un refus imposé par IBK qui risque ainsi d’exposer le parti à l’implosion. Cette perspective est d’ailleurs envisagée par IBK et ses lieutenants. Est-ce à dire qu’IBK serait aujourd’hui prêt à sacrifier son parti pour son seul intérêt ?

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             Dans tous les cas, des voix commenceraient à s’élever au sein du parti pour la tenue d’un congrès extraordinaire, en vue de “remettre les pendules détraquées à l’heure”.  Toute chose qui ne serait pas du goût d’IBK.

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            Pour l’instant, le Mandémansa doit prendre son mal en patience, car sa tentative de conquête du statut de l’opposition ne passera pas devant un duo PARENA-SADI non seulement plus que jamais méfiant, mais…aux aguets.

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Adama S DIALLO

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