Le président de l’Assemblée nationale, le PR Dioncounda Traoré, à l’ouverture du séminaire interinstitutionnel de réconciliation de Kita :Des institutions coupées des populations n’ont aucune durabilité”

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Institution d’un dispositif permanent de concertation entre les différentes parties prenantes de la gouvernance locale ; lutte contre l’insuffisance de la culture démocratique de masse ; le citoyen au centre des préoccupations des institutions ; une institution judiciaire garante des libertés et des droits fondamentaux de l’Homme. Voilà, selon le président de l’Assemblée nationale, le Pr Dioncounda Traoré, des ingrédients nécessaires à la paix sociale et à la convivialité entre forces de l’ordre et populations dans les différentes localités. Il a fait ce diagnostic à l’occasion de l’ouverture du séminaire interinstitutionnel qu’organise l’Assemblée nationale à Kita du 6 au 8 avril 2011.

Après les douloureux événements qui ont récemment endeuillé la ville de Kita à partir des affrontements sanglants entre populations et forces de l’ordre, il était nécessaire d’expliquer à chaque acteur de la collectivité locale et aux représentants des institutions et aux élus locaux le concept de la culture de la paix en démocratie.

C’est dans ce cadre que se tient, à Kita, ce séminaire interinstitutionnel de 3 jours sur “Le Renforcement des institutions républicaines et le dialogue avec les communautés à la base et la société civile“.

Près d’une quinzaine de députés représentant tous les groupes parlementaires, plusieurs élus locaux des communes du cercle de Kita, dont le maire de Kita, des représentants des autorités administratives, de la société civile et une forte délégation d’experts du monde judiciaire et du Commissariat au développement institutionnel, venus de Bamako et de Kayes, ont fait le déplacement de Kita pour cet important rendez-vous du donner et du recevoir.

Le thème de ce séminaire est “Le Renforcement des institutions républicaines et le dialogue avec les communautés à la base et la société civile“.Les travaux, qui se sont déroulés à la Mission catholique de la cité de l’arachide, ont été ouverts par le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Dioncounda Traoré.

Dans son discours, le Pr Dioncounda Traoré a indiqué que cette rencontre est un séminaire test dont les conclusions devront servir pour des expériences similaires dans d’autres régions du pays. “Ce pays se caractérise aujourd’hu par un fort déficit de dialogue entre les services publics de l’Etat et les populations d’une part et entre les services déconcentrés de l’Etat et les collectivités locales d’autre part“, a-t-il déploré.

Pour le président de l’Assemblée nationale, l’institution d’un dispositif permanent de concertation entre les différentes parties prenantes de la gouvernance locale pourrait fournir une piste qui donnerait sens à la nouvelle citoyenneté qui sied à un Etat démocratique. “L’insuffisance de la culture démocratique de masse est un facteur entravant du processus de renforcement des institutions républicaines. Les institutions, pour leur pérennité, ont besoin de correspondre à une représentation culturelle dans l’esprit des citoyens. Des institutions coupées des populations n’ont aucune chance de durabilité si ce n’est par le moyen de la force ; toute chose entrainant une rupture dans l’ordre démocratique“, a-t-il indiqué.

Pour l’honorable Dioncounda Traoré, «le citoyen doit être au centre des préoccupations de nos institutions et de tous les services qui en sont les émanations. C’est seulement ainsi que le citoyen réalisera l’importance et l’intérêt des institutions pour son vécu réel ; c’est-à-dire la défense de ses droits», a-t-il expliqué.

Le président de l’Assemblée nationale n’a pas manqué de tendre un doigt vers l’institution judiciaire. Elle est, a-t-il souligné, garante des libertés et droits fondamentaux de l’Homme. Cette formule n’aura de sens pour le citoyen que lorsque les procureurs et les juges veilleront à mettre un terme à toutes les exactions dont il peut être victime tant de la part des services de répression en amont (police, gendarmerie, douane, eaux et forêts, etc) que de la part des services proprement dits de la justice. Et Dioncounda Traoré d’ajouter que l’Etat de droit, c’est d’abord ce respect des règles d’éthique et aucune construction démocratique ne pourrait se concevoir sans ce socle de base et de solidification de l’Etat de droit. «C’est dire toute la place qu’occupent les agents de la justice dans la cité ; par ces temps de judiciarisation de toutes les relations entre les citoyens et l’Etat d’une part et entre les citoyens eux-mêmes d’autre part».

Avant le titulaire du perchoir, d’autres intervenants comme le maire de la commune urbaine de Kita, Sory Ibrahim Dabo, le représentant du président du Conseil de cercle de Kita, Mamadou M’Ba Siby, le préfet du Cercle, Kalifa Traoré et le porte-parole du Collectif des députés de Kita, l’honorable Me Amidou Diabaté ont pris la parole pour se réjouir de l’initiative salutaire de l’organisation de ce séminaire dans la capitale de l’arachide. Nous y reviendrons.

Bruno D SEGBEDJI

Envoyé spécial à Kita

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