A l’ouverture de la session ordinaire d’octobre, le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, a passé en revue les cinquante ans du Mali indépendant, tout en mettant entre parenthèses les 23 ans du règne de Moussa Traoré. En effet, selon le président de l’Hémicycle: "Durant cinquante ans, le Président Modibo Kéïta et ses compagnons, après avoir conduit notre pays à la souveraineté politique, ont procédé à de très grandes reformes telles celles de l’Education nationale, ont créé de nombreuses unités industrielles et ouvert de nombreux chantiers économiques, sociaux et culturels pour assurer les premiers pas du Mali indépendant.
Vingt trois ans après la première République, le président Alpha Oumar Konaré et ses camarades, après quatorze mois d’une transition conduite par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, se sont vu confier par le peuple malien, la redoutable mission d’organiser la troisième République, de conduire notre processus de démocratisation et de créer un Etat respectueux des droits fondamentaux et de la dignité de l’Homme ".
Ecrire l’histoire du Mali de cette manière est plus qu’une erreur. C’est une faute grave que le président de l’Assemblée nationale ne devait point commettre. Et cela dans l’Hémicycle censée traduire la réalité de la Nation.
Dioncounda Traoré a parlé plutôt en qualité de président de l’Adema-PASJ, son parti, qu’en celui de ses pairs députés. Il se doit de corriger cette tentative de réécrire l’histoire du Mali à travers le prisme de sa seule vision. Durant les 23 ans du règne de Moussa Traoré, le peuple malien était là, la Nation aussi. Personne ne pourra faire l’impasse su ce pan de l’histoire du peuple malien.
C’est dire que la réconciliation tant prônée par le président ATT va rencontrer beaucoup d’embûches sur son chemin. Dorénavant, il serait quand même mieux que le bureau de l’honorable institution jette un coup d’œil aux discours, prononcés au nom de l’ensemble des députés, avant qu’ils ne soient lus à la tribune par le président de l’institution. En ville, tout le monde ne parle que de ce discours du Cinquantenaire du président Dioncounda Traoré, dont le " contenu est une vraie catastrophe " aux dires d’une multitude de gens qui l’ont suivi à la télé.
Mamadou FOFANA
Ouverture de la session budgétaire de l’Assemblée nationale :
Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal salue les succès de l’Initiative Riz
En dehors de l’intervention du président de l’Assemblée nationale, le Pr. Dioncounda Traoré, les chefs des délégations étrangères à la rentrée parlementaire, le lundi 4 octobre 2010, ont livré des messages aux élus de la nation. Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Mamadou Seck s’est, dans son allocution, réjoui des succès enregistrés par le programme agricole du gouvernement malien, notamment l’Initiative Riz.
Si le Pr. Dioncounda Traoré a donné un bref aperçu de l’état de la nation en omettant volontairement la 2 ème République, conduite par le Général Moussa Traoré, les présidents de l’Assemblée nationale du Gabon et du Sénégal ont tenu à féliciter le peuple malien pour les éclatantes festivités du Cinquantenaire.
«Pour le cinquantenaire que le Mali vient de célébrer, nous vous renouvelons nos plus chaleureuses congratulations et vous adressons nos sincères compliments pour la dignité et la grande prestance des festivités officielles», a déclaré Mamadou Seck de la représentation nationale sénégalaise.
Pour lui, un regard rétrospectif sur le chemin parcouru depuis 1960 permet de se rendre compte que les efforts fournis par le peuple malien n’ont pas été vains. Mais, a-t-il poursuivi, ces efforts ont été couronnés de succès éclatants et ont donné lieu à des performances remarquables, tant au plan politique qu’en ce qui concerne le développement économique et social. "Je ne m’étendrai pas outre mesure sur les réalisations du Programme de développement économique et social (PDES) de votre pays, mais je voudrais particulièrement me réjouir des succès enregistrés par le programme agricole du Gouvernement malien, notamment en ce qui concerne l’Initiative Riz ", a souligné l’honorable Mamadou Seck. C’est de cette façon que l’Initiative Riz fait des émules au-delà des frontières maliennes. Les efforts du Premier ministre Modibo Sidibé dans la gestion de cette initiative ont permis de rendre suffisamment disponible sur le marché, le riz, céréale de forte consommation au Mali.
Le patron des députés sénégalais a tenu à réserver une mention spéciale au programme agricole du gouvernement malien parce que, a-t-il expliqué, il est admis,depuis très longtemps que nos pays n’ont pas d’avenir en dehors d’un développement soutenu et accéléré de leur agriculture. "C’est là une vision que partagent le Sénégal et le Mali. Comme vous le savez, le Gouvernement du président Abdoulaye Wade a mis sur pied un programme intitulé Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA) dont les objectifs ressemblent, à bien des égards, au programme agricole du Mali ", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale gabonaise, Guy N’zouba Dama a mis un accent particulier sur la coopération parlementaire entre le Mali et le Gabon. "Nous devons multiplier les occasions de contact, pour mieux nous connaître et confronter nos analyses concernant les préoccupations qui nous tiennent en haleine. L’influence collective de nos idées serait une précieuse locomotive pour l’Afrique. Errata mathemata. Nos erreurs sont nos leçons", a-t-il déclaré.
Parlant de ces erreurs, le représentant du parlement gabonais a dit qu’ "elles sont instructives, mathématiques, l’occasion d’abandonner les actes et les choix que nous avons opérés autrefois et qui sont apparus contestables". Car, a-t-il indiqué, c’est autour de ce partage d’expériences ratées que devrait aussi s’articuler le processus qui vise à changer le cours précaire du destin politique, économique et social de ces deux pays.
Bruno D SEGBEDJI
