Pour le président de l’Assemblée nationale, le Pr Dioncounda Traoré, «2012 se profile à l’horizon avec de plus en plus d’insistance, mais les contours en restent encore désespérément flous». Il a exprimé cette inquiétude à l’Assemblée nationale, hier, lundi4 avril 2011 à l’occasion de l’ouverture solennelle de la session d’avril de l’institution, en présence du nouveau Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. L’honorable Dioncounda Traoré a également brossé le tableau peu reluisant de la situation socio-politique nationale et internationale.
C’est en présence du nouveau Chef du Gouvernement, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, des membres du Gouvernement sortant du Premier ministre Modibo Sidibé, des représentants du corps diplomatique et consulaire et de plusieurs personnalités que le président de l’Assemblée nationale, le Pr Dioncounda Traoré, a procédé, hier, Place de la République, à l’ouverture de la session d’avril de l’institution parlementaire nationale. Pour l’honorable titulaire du Perchoir, «2012 se profile à l’horizon avec de plus en plus d’insistance, mais les contours en restent encore déséspérément flous». Il s’est alors dit convaincu que «la crédibilité de nos élections dépend essentiellement de l’existence d’un fichier électoral fiable. Quant à leur respectabilité, elle est liée à la représentativité sociale de ceux qui veulent briguer le suffrage du peuple. Le nombre actuel des partis politiques au Mali, supérieur à cent, ne semble pas de nature à les crédibiliser».
Et l’honorable Dioncounda Traoré de souligner que le multipartisme intégral, arraché de haute lutte, semble révéler, sinon des limites, du moins des dérives, suscitant chez plusieurs acteurs politiques, des réserves, voire des vélléités de remise en cause. «La question qui se pose alors est de savoir s’il est possible de proposer aux Maliens plus de cent projets de société et s’il n’est pas temps pour la classe politique d’imaginer un processus de regroupement des partis politiques qui donneraient plus de consistance à la chose politique? Cela apparaît en tout cas comme une véritable alternative qui mérite d’être envisagée», a-t-il indiqué.
Le président de l’Assemblée nationale a également évoqué des sujets comme la décentralisation, la situation sécuritaire, l’école, la cherté de la vie, et la situation troublante de contestations et conflits postélectoraux dans la sous-région et en particulier le drame ivoirien. Le Pr Dioncounda Traoré n’a pas manqué de s’attarder sur les soubressauts dans le Maghreb mais aussi la tragédie qu’a connue récemment le peuple japonais.
A noter qu’à l’entame de son discours, le président de l’Hémicycle a salué la nomination d’une femme au poste de Premier ministre, allant jusqu’à comparer cette nomination à l’élection du président Obama aux USA.
Il a, en outre, rendu un vibrant hommage aux disparus que le peuple a enregistrés par l’Assemblée nationale, les victimes du drame du Maouloud et le regretté Baba Titi Niaré.
Bruno Djito SEGBEDJI