Le Président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, a mis à profit la session budgétaire de l’Assemblée nationale, ouverte le lundi 4 octobre, pour parler du Code de la famille et des personnes, renvoyé en seconde lecture par le Président de la République. Et, sans ambages, le chef de l’institution parlementaire a déclaré: «le Code sera voté et le mariage religieux reconnu». Du coup, Dioncounda Traoré surprend ses collègues députés, qui n’ont même pas commencé l’examen du projet de loi. Comment, d’avance, peut-il annoncer le vote d’un texte dont le contenu n’a pas fait, pour l’instant, l’objet de consensus?
Quel Code sera donc voté par les députés? Celui qui a déjà été adopté mais non promulgué et renvoyé devant eux. La reconnaissance du mariage religieux n’est pas le seul point de discorde. Encore que, sur cette question, les députés n’aient pas tranché. Le pouvoir non plus n’a pas encore donné son accord.
Me Mountaga Tall avait plaidé pour la reconnaissance du mariage religieux, avec des propositions précises. Il a été combattu par la majorité de ses collègues et, surtout, par le gouvernement. Aujourd’hui, au lieu, pour le Président de l’Assemblée nationale, de formuler un vœu, il s’est exprimé avec certitude. Ce qui constitue un faux pas, puisqu’au stade actuel des débats, la conviction des élus, du reste très manipulable, n’est toujours pas faite sur le Code. Et que le gouvernement Modibo Sidibé, jusqu’à preuve du contraire, reste opposé à la légalisation du mariage religieux.
Chahana Takiou