Le Président de la République IBK, après une bataille politique gagnée haut la main, se trouve dans l’œil du cyclone. Ses détracteurs, à dire vrai, n’ont plus d’autres chats à fouetter que de modifier son slogan de campagne : « le Mali d’abord » en : « la famille d’abord ». Tous les ingrédients sont suffisamment présents pour peser de tous leurs poids, dans le plat de la critique et de l’analyse politiques. Tous les moyens sont également bons pour remettre en cause le choix de la majorité présidentielle qui a porté son choix le 22 janvier dernier sur l’Honorable Issaka SIDIBE pour présider aux destinées de l’Assemblée Nationale. Au Mali, est-ce désormais un crime d’avoir une fille qui épouse le fils du Président de la République ?
C’est sur lui en effet, qu’une majorité écrasante de députés ont jeté leur dévolu en vue de diriger pour les 5 ans à venir les débats au sein de l’hémicycle.
Dans le milieu politique, Issaka SIDIBE brille de mille feux pour avoir une fille qui a épousé le fils de l’actuel Président de la République (C’est le beau père de Karim Keita, lui-même élu en Commune II et fils du Président de la République, IBK).
Ce lien qui existe entre le Président de la République et le tout nouveau Président de l’Assemblée a dû choquer plus d’un. Partout au Mali, l’élection du nouveau Président de l’Assemblée Nationale se fait inviter dans les débats. Que ce soit dans les familles, les rues, les bureaux, les grins etc, il s’agit du même thème de conversation et à chacun de prêcher pour sa chapelle. Sur la question, les avis demeurent partagés.
Les uns pensent qu’il y a une volonté manifeste de la caporalisation du pouvoir pour le bonheur de la famille présidentielle et non pour le bonheur des Maliens qui souffrent depuis et qui croyaient pouvoir tirer leur épingle après avoir porté au mois d’août dernier le candidat Ibrahim Boubacar KEITA au sommet de l’Etat.
Les autres ne croient en aucune manière à la manifestation d’un népotisme quelconque. Cet argument ne tient point. Pour eux, « Le Président I.B.K élu sur la base de la fermeté sait mieux que tout le monde que le favoritisme et le laxisme sont les plaies béantes de la gouvernance politique du régime d’Amadou Toumani Touré», rétorquent-ils.
Difficile Présidence
Il y a lieu d’abattre un travail herculéen pour séduire la grande majorité de Maliens qui restent calfeutrés dans une méfiance sans nom face au pouvoir législatif. Certains vont jusqu’à le qualifier de fantôme pour s’être totalement vidé de son contenu.
Face à une crise de confiance entre les citoyens et les députés depuis le vote du Code des personnes et de la Familles en 2008, le nouveau Président est tenu de faire de cette Institution celle qui représente véritablement le peuple et non celle qui agit en acceptant tout comme si les députés étaient des moutons de panurge.
En effet, la 5ème législature de l’ère démocratique amorcée en 1992, intervient peu ou proue dans une atmosphère politique plus que jamais lourde après la chute du régime d’Amadou Toumani Touré (le 22 mars 2012).
Ainsi, la présence massive de 145 députés sur les 147 que compte l’A.N pourrait apparemment justifier la volonté manifeste des uns et des autres à jouer pleinement leur rôle. Le Président Issaka SIDIBE est élu haut la main avec 115 voix contre 11 pour son opposant Oumar Mariko.
Prenant la parole, le Président a une conscience claire des multiples tâches qui l’attendent. Il s’agit en effet d’une législature aux antipodes de tout repos. «Le peuple attend de nous un comportement honorable et digne. Nous ne pouvons être que porteurs de la souveraineté nationale. C’est dans cette logique que nous devons abonder pour sortir de la crise. Nous avons, en outre, l’obligation de résultat, l’obligation de défendre l’intérêt supérieur de la Nation», a déclaré le Président élu de l’Assemblée Nationale.
Le nouveau Président de l’Assemblée Nationale est un Inspecteur de Douanes en retraite de son état, mais est-il compétent pour prendre les rênes de notre hémicycle enrhumé par des années de léthargie ? Aura -t-il le courage et le ses de responsabilités de ses prédécesseurs pour diriger les débats à l’Assemblée ? L’Avenir nous le dira.
Moussa Welé DIALLO