L’Assemblée nationale et la collaboration paisible entre institutions :Le collectif des députés de Kita à l’avant-garde de la culture de la paix

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La culture de la paix, les attributions des services déconcentrés de l’Etat et des collectivités territoriales, les relations entre elles, le nouveau citoyen et ses responsabilités dans le contexte de la démocratie : relations entre l’administration et les administrés, les organisations de la société civile face à leurs responsabilités d’encadrement, de sensibilisation et de défense des populations. Ce sont là les principaux sous-thèmes exposés par plusieurs spécialistes, parmi lesquels l’ancien ministre Ousmane Oumarou Sidibé, l’honorable Me Amidou Diabaté, Dr Mariam Maïga, le magistrat Mamadou Diakité, lors du séminaire interinstitutionnel organisé à Kita par l’Assemblée nationale, du 6 au 8 avril 2011.

Nous avons été inquiets quand nous avons appris que nos enfants sont descendus dans la rue. Nous avons été inquiets quand nous avons appris que les forces de l’ordre ont mis la ville en état de siège. Nous avons été inquiets quand nous avons appris que 50 de nos enfants ont été arrêtés et déportés à Kayes pour les mettre en prison”. L’auteur de ces propos est l’honorable Me Amidou Diabaté, élu à Kita et non moins 1er vice-président du Parti pour la Renaissance nationale (PARENA). Il a fait ces déclarations à l’occasion du séminaire interinstitutionnel de Kita du 6 au 8 avril 2011 à Kita, son fief électoral qui avait connu de regrettables échauffourées en 2009, suite à quelques bavures policières. Aujourd’hui, même si la capitale de l’arachide a retrouvé la paix, il semble que les violences successives qui ont marqué les populations, ont laissé dans leur subconscient, sinon des séquelles, du moins quelques réminiscences. C’est pourquoi l’Assemblée nationale, le collectif des députés de Kita, des experts dont des fils du Cercle ont tenu à semer, à travers ce séminaire de 3 jours, ” une graine vivifiante de la culture de la paix “.

Pour le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Dioncounda Traoré, le thème central de la encontre, “Le renforcement des institutions républicaines et le dialogue avec les communautés à la base et la société civile” est plus approprié que jamais au regard des épreuves que Kita a traversées.

Les derniers événements en date ont été marqués par la révolte d’un groupe de jeunes avec saccages et incendies d’édifices publics et par une altercation entre certains éléments des forces de l’ordre. Il n’est pas indifférent de relever que ces événements ne sauraient être détachés du contexte dans lequel ils sont survenus. On peut en effet comprendre la colère des populations lorsqu’une simple opération de levée d’impôt donne lieu à un homicide “, a-t-il souligné.Tous ces événements, rappelle le Pr Dioncounda Traoré, traduisent incontestablement un malaise profond qui interpelle à propos de la gouvernance de la cité. «Pour la levée d’impôts et taxes, on n’a pas besoin d’actes d’homicide sur les citoyens imposables. Pour une activité de maintien d’ordre, il n’est nul besoin d’actes de violence sur un représentant de l’autorité, en l’occurrence celui-là même sous l’autorité duquel doit s’exercer le maintien d’ordre», a martéle le président de l’Assemblée nationale.

L’honorable Amidou Diabaté a rappelé aux participants les droits et devoirs des populations et des administrations telles la police, les impôts. Il a expliqué que la démocratie n’exclut pas les contrôles de maintien d’ordre et de perception d’impôts et taxes; mais tout cela doit se faire dans le respect des textes. Il a insisté sur le respect des textes, le respect du droit des usagers de l’administration d’être informé par rapport aux démarches administratives.

Parlant de la culture de la paix, le magistrat Mamadou Diakité a indiqué que «la décentralisation ou démocratie locale, impliquant la participation pleine et entière des citoyens à la gestion des affaires publiques de sa localité est le cadre idéal d’apprentissage et d’exercice de la culture de la paix. Lorsque tous les acteurs de ce processus jouent et assument correctement leur rôle et leurs responsabilités, exercent leurs droits et s’acquittent de leurs devoirs, mieux on prévient les conflits, on cultive la paix, la tranquillité et la recherche du bien-être social».

Pour Mamadou Diakité et d’autres orateurs, la culture de la paix intéresse les collectivités locales au premier plan. Elles doivent l’utiliser comme un outil de gouvernance et de gestion locale. C’est pourquoi, a-t-il insisté, tous les acteurs locaux doivent s’approprier la culture de la paix. Cette appropriation implique deux étapes: la connaissance des textes et les expréiences en la matière; la mise en oeuvre des textes et expériences qui exige l’identification des potentialités (culturelles, administratives, politiques et humaines) du cercle de Kita, sans oublier le partage d’expériences et de bonnes pratiques avec d’autres localités du pays ou d’ailleurs.

A signaler qu’un programme local d’action pour la culture de la paix pourrait intégrer ces éléments et d’autres. Sa conception exigera une large concertation entre toutes les parties interessées. Sa mise en oeuvre efficiente nécessitera la mise en place d’un cadre formel et la synergie dans les actions des différents intervenants.

Bruno D SEGBEDJI

Envoyé spécial à Kita

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