Depuis vendredi, les femmes du Mali jubilent. Elles dansent pour un (vieux) rêve, enfin réalisé. Elles chantent pour un (dur) combat, gagné de haute lutte. Elles applaudissent pour une (grande) victoire (sur le sort ?) qui n’est que justice. Les femmes du Mali rendent grâce à Dieu pour l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Une loi votée par 115 voix pour, 22 contre et 3 absentions. L’avenir est tout simplement en rose.
Mais, il est fort à craindre que cette joie ne s’estompe, transformant la réalité d’aujourd’hui en un rêve de demain. Ce scénario est d’autant plus probable que les leaders religieux musulmans sont déjà sur le pied de guerre pour empêcher le président de la République de promulguer cette loi. Les musulmans du Mali entendent user de tous les moyens de pression possibles pour parvenir à leurs fins.
Dans le lot des actions d’envergure annoncées dans les coulisses, figure une marche de protestation au cours de laquelle les fidèles musulmans entendent battre le pavée sur les artères de Bamako pour dénoncer une loi qu’ils jugent abominable.
Ils ont déjà donné le ton de leur détermination à aller jusqu’au bout de leur lutte, comme ils l’avaient fait pour le Code des personnes et de la famille (mais qui a fini par être promulgué). En effet, le jour même du vote de la loi (vendredi 13 novembre), plusieurs heures avant la fin des débats, une vaste campagne de prêche anti-genre était engagée dans les mosquées de Bamako à l’heure de la grande prière. A l’image de la mosquée de Quinzambougou où plusieurs confrères du monde des médias, membres du gouvernement et d’institutions de la République s’étaient retrouvés pour rendre un dernier hommage à Chouaïdou Traoré, directeur de publication des quotidiens « Nouvel Horizon » et « Soir de Bamako ». Des prêches extrêmement virulents ont été véhiculés çà et là pour dire tout le malheur que représente la promotion de la femme pour un pays et son premier responsable. Pour les prêcheurs anti-genre, « Dieu même a délimité la place des femmes dans la société. Si un chef veut les élever plus haut qu’il ne le faut, alors, il doit s’attendre à la colère du Tout puissant…. ». Les leaders musulmans prédisent des lendemains durs, voire fatals pour le pays si cette loi sur le genre venait à être appliquée. Parce que, justifient-ils, toute entreprise qui emploie un grand nombre de femmes est une entreprise habitée par Satan.
La lutte des religieux n’a pas commencé maintenant. Tout au long du processus de l’adoption de la loi, ils ont agi et réagi pour faire échec au projet. A titre de rappel, le Mouvement religieux pro-IBK, Sabati 2012, avait demandé (exigé ?) et obtenu en février dernier, lors d’une session extraordinaire, le report du vote du projet.
Au cours d’une conférence de presse, animée le 25 février, Moussa Boubacar Bah, président de Sabati 2012, l’a formellement confirmé : «La loi instituant des mesures pour promouvoir le genre pour l’accès aux fonctions nominatives et électives en faveur des femmes n’est pas une nécessité pour le confort de la démocratie malienne, car on n’impose pas une démocratie, mais on la construit. Lorsque ce projet de loi est adopté dans sa version actuelle, il peut être source de problèmes dans sa partie nominative. Et c’est la raison pour laquelle le mouvement Sabati-2012 a demandé et obtenu le report du vote à la session extraordinaire afin de trouver un consensus autour d’une formule commune pour son adoption ». Cette recherche de consensus cachait en fait un combat déguisé contre l’adoption du projet.
Qu’est-ce que les musulmans reprochent à cette loi sur la promotion du genre ? Tous les observateurs indexent notamment trois passages du texte.
Dans le premier, il est dit : « À l’occasion des nominations dans les institutions de la Républiques ou dans les différents services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion de personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30% ».
Le deuxième passage incriminé stipule: « A l’occasion de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, des membres du haut conseil des collectivités ou des conseillers des collectivités territoriales, aucune liste d’au moins trois (3) personnes, présentée par parti politique, groupement de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants, n’est recevable si elle présente plus de 70% de femmes ou d’hommes ».
Enfin, les frondeurs pointent du doigt un autre article : « les listes de candidature aux élections locales doivent respecter l’alternance des sexes de la manière suivante : si deux candidatures du même sexe sont inscrites, la troisième doit être de l’autre sexe ».
Sur la base de ces articles, il y aurait dans le gouvernement actuel, 9 femmes ministres au lieu de 5 sur 31 ; 44 femmes députées contre 14 sur 147 ; et 3 232 conseillères communales au lieu de 927 sur 10 774. Alors, bonjour les dégâts, selon l’entendement des religieux.
Pourtant, le ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, s’est montrée très convaincante dans ses motivations sur la nécessité de prendre des mesures concrètes de nature à corriger la faible représentation des femmes dans les instances de prise de décisions. Pour, Mme Sangaré Oumou Ba, les femmes (qui représentent plus de la moitié de la population malienne) sont très actives dans la vie économique et sociale du Mali. Cependant, elles restent encore très peu représentées au niveau du Gouvernement, dans les postes de décision de l’Administration, à l’Assemblée Nationale et dans les organes élus des collectivités.
Cette sous-représentation de la femme est, selon elle, également visible au niveau de plusieurs autres instances de décision malgré l’existence d’un grand nombre de femmes qualifiées et répertoriées notamment dans le répertoire des femmes cadres du Mali. « Elle est en déphasage avec l’engagement politique des autorités et de plusieurs instruments nationaux et internationaux visant à défendre et à promouvoir les droits des femmes », argumente la ministre. Et c’est sur la base de ces arguments que l’Assemblée nationale a voté cette loi sur la promotion du genre dont les musulmans du Mali veulent bloquer la promulgation.
Aux dernières nouvelles, les organisations et associations de femmes auraient entamé des démarches auprès des leaders religieux pour les amener à être à leurs côtés.
Chérif Ousmane Madani Haïdara de Ansardine et Mahmoud Dicko du Haut Conseil islamique serait en tête de liste des personnalités suggérées aux femmes.
Sékou Tamboura
Merci FASSAKEME je viens d’aller dans le même sens que toi sur Facebook.Merci mon frère
au nom de Dieu le clément le misericordieux.
« Abstenez-vous de causer du tort aux musulmans, de les condamner et d’epier leurs fautes. »
«O Gens! Vous qui n’avez embrassé l’Islam que par la langue et dont les coeurs sont vides de foi (Imane) ! Ne medisez pas des musulmans et ne vous tenez pas a I’affût de leurs fautes. Car celui qui est aux aguets des fautes de son frere Musulman, les siennes seront devoilees par Allah. Et celui dont Allah recherche les fautes, sera deshonore même dans son foyer. »
« Malheur à tout calomniateur diffamateur ! »
Ie fait de medire des musulmans car cela ne peut etre sinon l’oeuvre des hypocrites et non des Musulmans.
Depuis l’indépendance du Mali, seuls les hommes ont occupés les responsabilités.
La consequence ?
Le Mali est l’un des derniers pays au monde en terme de développement humain.
Les femmes ne pourront pas faire pire.
Le comble du mal est déjà atteint par nos braves Hommes.
Les Obscurantistes qui rejettent les Femmes aujourd’hui ont tous été malheureusement mis au monde, élevés et bercés par ces mêmes femmes qu’ils qualifient d’inferieure
Voilà ce que cela fait de mettre au monde des ingrats incultes et bornés.
Que Dieu protège le Mali contre les fanatiques imbéciles qui font la honte de notre pays.
Le Mali nouveau n’a rien à faire des idées retrogrades.
Nous voulons avancés.
pour cela, nous avons besoin de tous les Maliens sans distinctions. Peu importe le sexe, la réligion, la couleur ou l’ethnie.
On ne développe pas un pays en laissant de coté la moitié de sa population.
On ne développe pas un pays en instaurant une discrimination qui ne fait honneur à personne.
Un réligieux est un homme éclairé.
Ces abrutis pseudos musulmans qui pullulent à bamako sont des ignorants qui ignorent jusqu’au principe élementaire du respect de la personne humaine.
Ils sont aveuglés par leur fanatisme.
Ils sont une plaie pour le monde moderne, une plaie purulente avec laquelle nous sommes obligés de vivre. Mais une plaie que nous ne sommes pas obligés de montrer à la face du monde parce que c’est pas beau et ça pue…
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