L’Opposition parlementaire renaît !

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Le Groupe Parena et Sadi a pris sur lui la noble et honorable tâche de driver l’opposition. Un espoir de vitalité parlementaire qui a manqué à Bagadadji pendant la législature précedente. Pourvu qu’elle soit constructive et positive.

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Monsieur le Président,

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Honorables députés,

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Le groupe parlementaire PARENA-SADI commence par remercier tous les électeurs Maliens grâce à la mobilisation desquels, nous tous députés sommes aujourd’hui présents au sein de l’Assemblée. A vous tous aussi nous adressons nos sincères félicitations.

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En ce mois béni de Ramadan, nous adressons à toutes nos soeurs et à tous nos frères Musulmans nos voeux de bonheur et de paix.

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A toutes les populations victimes des inondations, nous exprimons notre solidarité et exhortons le gouvernement à amplifier les mesures d’aide d’urgence qu’il a déjà commencé à mettre en oeuvre.

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De même nous exprimons notre solidarité avec les soldats et les civils victimes des enlèvements et autres s mines anti-personnel dans le Nord et exigeons sans condition et sans délai la libération de tous les otages encore détenus entre les mains des ravisseurs.

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Monsieur le Président, Honorables députés,

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Le groupe parlementaire PARENA-SADI rend hommage à tous les martyrs du 26 mars 1991 dont le sacrifice nous  nous vaut aujourd’hui de prendre la parole dans une Assemblée démocratique avec majorité et opposition.

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En cette heure pour nous nous pleine de symbolique, nous nous inclinons devant leur mémoire. Cette mémoire dont le respect et la défense resteront pour nous un point d’honneur.

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Monsieur le Président, Honorables députés,

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Cette déclaration est l’occasion pour nous de prendre date avec l’histoire a travers le rappel d’un certain nombre d’engagements que nous avons pris vis-à-vis de notre peuple.

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L’engagement mère consiste pour nous à assurer dans cet hémicycle la représentation de notre peuple et de tout notre peuple comme il est dit dans la Constitution. A cet effet, nous serons les porte parole de tous les composantes de notre  société,  victimes à quelque titre que ce soit d’arbitraire ou d’abus d’où que cela vienne.

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C’est pourquoi, à l’entame de notre propos nous réaffirmons que nos langues, les langues nationales, doivent figurer au côté du français comme langues de communication des députés en conformité avec la Constitution et les lois, notamment la loi n° 96-049 portant modalités de promotion des langues nationales, l’ordonnance n° 01-044/PRM du 19 septembre 2001 portant création de l’Institut des langues et la loi n°99-046 du 28 Décembre 1999 portant loi d’orientation sur l’éducation.

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Nous serons les porte-voix des paysans qui constituent près de 80% de la population et qui recèlent le taux de pauvreté le plus élevé ainsi que celui de l’extrême pauvreté.

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Qu’il s’agisse des paysans de l’Office du Niger,  de la CMDT, des opérations de développement ou des zones non encadrées qui ploient sous le coût des redevances et des prix hors proportion des intrants agricoles,  les produits de leur travail ne sont pas rémunérés de façon équitable, et leurs prix sont payés avec des retards qui induisent forcément une dépréciation monétaire.

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Nous serons les porte- voix de tous les travailleurs, en particulier les ouvriers des mines d’or de Morila, Siama, Loulo, Sadiola etc. qui voient leurs droits régulièrement méconnus; parfois sanctionnés pour l’exercice de leur droit de grève constitutionnel. Parmi ceux-ci, il faut citer le cas de tous les partants volontaires à la retraite, de tous les déflatés du fait des privatisations sauvages qui ont frappé notre économie sur injonction des politiques néolibérales de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. Les centaines de milliers de chômeurs dont les familles (femmes et enfants) sont souvent réduites à la mendicité.

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Nous condamnons ces privatisations sauvages telles que : ITEMA, HUICOMA,  CMDT, RCFM qui dans bien des cas ne s’imposaient pas d’un point de vue strictement économique et demandons au gouvernement de réviser les privatisations et les contrats d’exploitation minière.

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Pour tout le monde du travail, le niveau très bas des salaires face à la hausse des prix des produits de première nécessité demeure le principal problème. Pourtant les solutions existent.

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C’est pourquoi, nous demandons à l’Etat d’ouvrir une réflexion sérieuse et approfondie qui explore toutes les voies par lesquelles les revenus sont extraits en vue de réaliser un relèvement du niveau de vie qui passe par le relèvement des traitements et salaires sans que cet effort soit annihilé par l’inflation. C’est à ce prix seulement qu’un niveau de vie décent sera assuré aux travailleurs et fonctionnaires.

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C’est le lieu de fustiger la corruption et la délinquance financière qui demeurent un véritable fléau pour notre économie. La lutte doit être menée de façon résolue et soutenue contre ces fléaux en vue de faire entrer l’Etat dans ses fonds par des remboursements conséquents et créer ainsi les conditions financières de l’amélioration de la situation de l’ensemble des travailleurs. Des mécanismes de prévention adaptés doivent aller de paire avec la répression judiciaire dans le respect des droits de la personne humaine. L’obligation de rendre compte pour les agent publics doit être désormais la règle et c’est Pourquoi le vérificateur général doit être renforcé et soutenu dans son rôle.

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Nous serons, les porte-voix des femmes, des enfants, des jeunes et des couches vulnérables pour appeler au respect de leurs droits constitutionnels.

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En particulier, le chômage des jeunes est devenu endémique et les chiffres actuels n’indiquent aucune amélioration en dehors de la création d’emplois précaires, toute chose ne constituant que des solutions provisoires.

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La question de l’aide aux femmes paysannes, ouvrières, chefs d’entreprise, chefs de famille ne trouve évidemment pas sa réponse dans la seule politique de microfinance en cours, si une politique volontariste n’est pas mise en oeuvre par l’Etat, passant entre autres par la transformation des produits agricoles et de cueillettes.

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Nous saluons très objectivement ici la décision du chef de l’Etat d’adopter enfin le code de la famille et de la personne qui, nous l’espérons, corrigera quelques uns des abus dont les femmes sont victimes.

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En tant que groupe parlementaire de l’opposition, nous travaillerons à une meilleure représentation des femmes dans les instances de décision à commencer par l’Assemblée Nationale et à l’adoption d’une foi sur les quotas en leur faveur.

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En tant que groupe parlementaire de l’opposition. nous saluons l’adoption par le gouvernement de la convention des Nations sur les droits des personnes handicapées et des couches vulnérables et soutiendrons toute action de protection et de promotion de leurs droits.

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Quant aux enfants, Monsieur le Président leur place n’est pas la rue et les carrefours des feux de signalisation où ils se livrent à la mendicité. Leur place naturelle se trouve dans les écoles et les medersas. L’Assemblée a un rôle majeur à jouer pour remettre les choses à l’endroit.

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Monsieur le Président, trois domaines majeurs dans lesquels sont intervenus trois programmes importants retiennent notre attention en raison des résultats largement en deçà des attentes : C’est l’éducation, la santé et la justice.

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En effet, dans leur conception, le PRODEC, le PRODES, et le PRODEJ, fruits d’un consensus et d’une mobilisation de toutes les Classes et couches sociales avec l’appui de nos partenaires au développement, devaient s’attaquer aux maux qui minaient l’éducation, la santé et la justice. pour ensuite Planifier et mettre en oeuvre des solutions radicales. Mais l’éducation va toujours mal, la santé va toujours mal  et la justice va toujours mal. Il est temps d’évaluer ces programmes en vue d’en identifier les goulots d’étranglement et les résorber pour le bonheur de tous.

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Pour notre part, en tant que groupe parlementaire de l’opposition, nous serons les porte-voix de tous les partenaires de l’école (enseignant, élèves et étudiants, parents d’élèves, administration) dans le but d’avancer vers des solutions saines et durables dans un esprit de dialogue franc et constructif. D’ores et déjà, nous renouvelons  l’appel que le Docteur Oumar MARIK0 a adressé au Président de l’Assemblée Nationale pour qu’une réponse urgente soit trouvée dans la concertation aux difficultés qui paralysent la FMPOS.

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Au-delà de la FMPOS des solutions existent et à notre portée pour résoudre les gros problèmes qui affectent aujourd’hui l’éducation et la santé. Et en tant que groupe parlementaire de l’opposition, nos propositions ne vous feront pas défaut Monsieur le président, s’agissant de panser les blessures de notre société.

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Les opérateurs économiques vivent aujourd’hui la situation d’un « marché bloqué» où rien ne marche, un marché où l’argent a disparu. . Bon nombre d’entre eux sont victimes de situation de concurrence  déloyale, certains Commerçants bénéficiant d’avantages octroyés par l’Etat en violation des règles du Code des marchés  Publics, notamment les exonérations rompant le jeu normal du Marché, au détriment des autres.

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Les commerçants détaillants et les artisans sont doublement frappés. Au-delà des problèmes d’éthique que cela pose, il y a violation de la loi et affaiblissement de la liberté du marché. Le sens de notre combat est aussi de restaurer l’équilibre rompu dans le respect de la loi de façon à mettre tous les opérateurs à égalité face à l’Etat.

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Monsieur le Président, le nord de notre pays connaît un regain de tension avec cette fois prise d’otages civils et militaires et pose de mines anti-personnel. Notre groupe condamne sans réserve ces actes qui s’apparentent davantage au banditisme classique qu’à la rébellion. Nous nous félicitons de ce que le gros de l’ancienne rébellion n’ait pas désavoué l’Accord d’Alger et encourageons le gouvernement à explorer toutes les voies pouvant garantir une paix juste et durable, sur la base du respect des engagements issus du Pacte National et de l’Accord d’Alger.

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Monsieur le Président, les problèmes de migration sont plus que jamais préoccupants. De plus en plus on voit intervenir en Europe des lois d’exclusion frappant les Africains. La dernière en date dite « immigration choisie « avec test d’ADN à la clé est une véritable insulte à l’histoire commune qui nous lie à la France. mais aussi, une insulte à notre honneur national. Notre groupe, solidaire de nos frères Maliens et de tous nos frères Africains lance un appel à nos collègues parlementaires Français et à tout le peuple de France dont nous connaissons les sentiments humanistes pour que ce projet de loi soit abandonné parce que faisant de nous ni plus ni moins que du bétail.

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Or faut-il le rappeler les immigrés sont des hommes avec des droits et pas du bétail bon à abattre. Nous serons aux côtés des immigrés quoi qu’il arrive. C’est le lieu de demander à l’Assemblée d’organiser un grand débat sur la question pour que jaillissent de nouvelles pistes de solutions. Ce sera la contribution de notre Assemblée qui regorge aujourd’hui de hautes personnalités et de grandes compétences, ainsi que quelques anciens immigrés dont l’apport sera fort appréciable. Mais déjà le gouvernement doit assumer ses missions classiques de protection de nos nationaux de leur personne et de leurs biens où qu’ils se trouvent.

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Nous serons les porte-voix des journalistes, en particulier quand leur droit constitutionnel à la liberté se trouve violé. Nous sommes contre les emprisonnements arbitraires dont certains journalistes ont été victimes. La dernière en date est l’arrestation arbitraire au mois de juin 2007 de : Alexis KALAMBRY des Echos. Birama FALL du Républicain, Sambi TOURE et Séydina Oumar DIARRA dit SOD) de Info-Matin, Mahamane Hamèye CISSE du Scorpion.

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Nous déposerons  une proposition de loi pour la dépénalisation des délits de presse. Mais déjà nous demandons l’abandon de toutes les poursuites contre eux. Cette demande vaut pour Bassirou MINTA, l’enseignant qui était mis en cause en même temps qu’eux. Dans le souci de            renforcer la liberté de la presse, nous demandons aussi au gouvernement l’indexation de l’aide publique à la presse sur le budget d’Etat.

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Monsieur le Président,

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Honorables députés,

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Sur le plan  des grandes réformes institutionnelles, le groupe de l’opposition salue la décision du chef de l’Etat d’aller à une réforme du système électoral dans le but d’améliorer le taux de participation. Pareillement nous saluons sa décision de faire adopter une loi sur l’abolition de la peine de mort.

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Mais les réformes doivent s’étendre en profondeur à nos institutions républicaines en vue de les consolider. Le pouvoir judiciaire a besoin de voir son indépendance renforcée et garantie face à la toute puissance de l’exécutif.  Les magistrats, greffiers, secrétaires de greffes et parquets, personnels pénitentiaires ont aujourd’hui besoin de la protection accrue, de la loi face aux menaces qui pèsent sur leur fonction. Le citoyen lui aussi a besoin d’être protégé contre les abus de l’appareil judiciaire avec un bon système de recours et de réparation des dommages subis.

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C’est le lieu de demander aux autorités de la justice de mettre un terme à toutes les détentions provisoires illégales, c’est-à-dire celles qui se trouvent prolongées en violation du Code de Procédure Pénale. Elles doivent veiller aussi à mettre un terme à tous les cas de traitements inhumains et dégradants dans les prisons et autres lieux de détention.

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La Cour Constitutionnelle a besoin de voir révisée la procédure applicable devant elle en matière de contentieux électoral pour lui permettre de mieux appréhender le phénomène.

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En fin, les membres de la Cour- Suprême et de la Cour Constitutionnelle doivent bénéficier des mêmes avantages en matière de traitements et salaires que les députés eu égard à l’importance et à la gravité des mi5aiorns yu’il5 assument pour le plus grand bien de tous les citoyens.

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Le parlement lui-même a besoin d’être revisité en vue de renforcer son rôle, en particulier par l’adoption de la suppléance dans la loi organique. et le renforcement de son administration.

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Ces réformes prendront appui sur un système électoral rénové faisant une bonne place au scrutin proportionnel avec une inscription sur les listes électorales donnant immédiatement droit à une carte d’électeur infalsifiable avec photo incrustée tenant lieu de carte d’identité.

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Monsieur le Président,

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Honorables députés,

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Les grandes lignes de cette déclaration sont en désaccord avec la politique qui est en cours par le Gouvernement. C’est pourquoi, notre groupe inscrit son action dans une opposition républicaine dont l’arme de combat sera la constitution et la loi dans le seul intérêt des Maliennes et des Maliens.

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Maïtre Amidou Diabaté

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