Suite aux problèmes récurrents que traverse l’Université de Bamako, Mme le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Siby Ginette Bellegarde, a été interpellée à l’Assemblée Nationale, le jeudi 19 mai. Lors de cette interpellation, elle s’est défendue tant bien que mal en déclarant que chacun fait ce qu’il veut maintenant à l’université de Bamako. Ce qui n’est pas normal.
De nos jours, la crise universitaire ne laisse personne indifférent. La plupart de nos établissements universitaires n’ont pas entamé la nouvelle année académique. Pour en savoir plus sur les raisons de cette situation, les Députés ont interpellé Mme le Ministre de tutelle, Siby Ginette Bellegarde. En réponse aux différentes questions, elle, a sans détour, décrié le laisser-aller dans notre Université et grandes écoles. Pour elle, les retards du démarrage des cours sont globalement dus à l’administration scolaire. Car, sans la décision de passage et de redoublement rien n’est possible. Mais, l’on constate que celle-ci accuse souvent 3 mois de retard. «L’année académique compte 9 mois divisée en trois séquences. Du 15 au 30 novembre, les inscriptions doivent s’effectuer ; ensuite, la période des cours, et enfin, les examens. Toutes les autres séquences sont intimement liées à la dernière, à savoir la décision de passage et de redoublement. Mais malheureusement, nous constatons que l’Université prend plus de temps pour la proclamation des résultats que pour les cours. Il y a des années où elle met 3mois pour rendre la décision de passage et de redoublement», a expliqué Mme Siby.
C’est cette attitude qui perturbe les inscriptions. Une fois les inscriptions retardées, les trousseaux et les bourses le seront également. Souvent impatients de toucher leurs sous, les étudiants partent en grève. A cela, s’ajoutent les grèves sectorielles et souvent générales des enseignants. Aux dires de Mme Siby, d’autres raisons du retard sont le nombre pléthorique d’étudiants et l’étouffement. L’Université de Bamako compte 83.000 étudiants pour environ 1000 professeurs, alors que le besoin s’estime à 2000. A en croire Mme le Ministre, la FLASH et la FSJP comptaient 20.000 étudiants, alors qu’une Faculté ne doit pas dépasser 10.000 étudiants ; d’où l’impérieuse nécessité de créer un Centre. Trois ans après la création du Centre d’Etudes Supérieures de Bamako (CESB), il compte 16.000 étudiants. Ce qui commence à causer des problèmes. Selon Mme le Ministre, ce Centre connaît des cas d’omissions et des doubles inscriptions sur les dossiers des boursiers.
Au titre de l’année 2009-2010, l’Etat est redevable aux étudiants du CESB à hauteur de 250.millions.
Parlant de l’insécurité et de l’instabilité en milieu universitaire, Mme le ministre soulignera que la situation est alarmante. Il y a au Campus de la FAST plus de 2500 personnes qui ne sont pas tous des étudiants.
Pour redonner à l’enseignement supérieur ses lettres de noblesse, le Ministre a indiqué que le Gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions. Il s’agit entre autres de la revalorisation du corps enseignant, l’augmentation de 10% sur les salaires, un programme de formation de 150 professeurs pour un coût total de 16 milliards sur 10 ans. Des actions se multiplient pour désengorger l’Université. Il s’agit de la création des nouveaux Centres et Universités dont celle de Ségou qui sera bientôt fonctionnelle ; la transformation du CESB en Université et l’homologation de diplômes de plusieurs Universités privées. Pour l’épanouissement des étudiants, la gestion des Campus sera désormais assurée par le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU). En outre, des projets sont en cours pour faciliter la restauration des étudiants. Pour Un accent particulier sera mis sur la formation des enseignants.
Oumar KONATE