" Le pro jet de loi portant abolition de la peine de mort est renvoyé à la prochaine session ordinaire ". C’est en ces termes que le président de l’Assemblée nationale, le Pr. Dioncounda Traoré a, une ènième fois, renvoyé hier 17 juin, l’examen de ce texte pour, dit-on, complément d’information.
En ouvrant le débat sur l’abolition de la peine de mort, pour accompagner la séance de l’Assemblée nationale prévue hier, L’Indépendant avait vraiment vu juste : ce projet de loi nécessite un large débat, ouvert à tous les groupes sociaux du pays. C’est, en effet, ce que les députés ont compris en décidant de renvoyer son examen à une date ultérieure, le temps d’écouter plusieurs personnes ressources et leaders d’opinion, avant de le faire passer de nouveau devant les législateurs.
"Prudence est mère de sûreté", a-t-on coutume de dire. Surtout s’il s’agit d’un sujet aussi sensible que l’abolition de la peine de mort. La présidente de
Ce projet de loi, notons-le, constitue, à côté de celui relatif au Code des personnes et de la famille, deux repères importants de la deuxième mandature du président ATT. D’une part, ces deux dossiers, au cas où ils ne trouveraient pas une issue consensuelle, représenteraient deux écueils majeurs, au chapitre des grandes réformes initiées par l’actuel régime. Mais, prenant le problème par un autre bout, les mêmes dossiers pourraient servir de symbole fort du Mali démocratique, en ce sens qu’ils auront prouvé que les populations sont libres d’exprimer, haut et fort, en toute liberté, leur désaccord par rapport à un quelconque aspect de la vie nationale.
Il semble bien que ce dernier aspect ait été accrédité pour le dossier relatif au Code des personnes et de la famille, auparavant passé comme lettre à la poste devant les députés. En effet, le président de
Puisque celui qui a été mordu par un serpent a peur d’une simple corde, l’Assemblée nationale entend éviter les déboires vécus avec le projet de Code des personnes et de la famille. Là gît tout le bien-fondé du renvoi d’hier, pour écouter des groupes sociaux influents et très représentatifs de la société malienne, à propos d’une éventuelle abolition de la peine de mort au Mali.
Signalons que la plénière d’hier a permis aux représentants du peuple d’adopter trois textes majeurs. Il s’agit de la loi portant création de
Bruno D SEGBEDJI