Les deux groupes parlementaires de l’opposition à l’Assemblée Nationale ont déposé, le 16 décembre dernier, une motion de censure contre le Gouvernement du Premier Ministre Modibo Kéïta.
« Nous soussignés venons, par la présente en application des articles 78 et 80 de la Constitution du Mali, en vigueur et conformément à l’article 96 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, déposer une motion de censure contre le Gouvernement du Premier Ministre Modibo Keïta pour les motifs suivants :
– consentement du Gouvernement à autoriser l’Union Européenne à refouler des maliens de l’extérieur ;
– incapacité à assurer la sécurité dans le pays notamment en accusant un retard injustifié pour la préparation et l’adoption d’une loi d’orientation sur la sécurité et au demeurant en ne dotant pas conséquemment les forces de sécurité pour leur permettre de faire face au péril sécuritaire ;
– incapacité à organiser des élections communales crédibles et sur toute l’étendue du territoire nationale ». Voilà la teneur de la motion de censure déposée, le 16 décembre dernier, par les deux groupes parlementaires de l’Opposition (Vigilance Républicaine et Démocratique-VRD, SADI-ADP Maliba) à l’Assemblée Nationale contre le gouvernement dirigé par le Premier ministre Modibo Kéïta.
Ils sont au total 18 députés à signer cette motion de censure. Curieusement, on ne retrouve pas les noms des honorables Soumaïla Cissé et Oumar Mariko.
« L’Assemblée Nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée Nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée. Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session », dispose l’article 78 de la Constitution du 25 février 1992.
Sans doute, la réunion du bureau de ce lundi 19 décembre se planchera sur la motion de censure. L’article 80 de la Loi fondamentale est clair : « La clôture des sessions ordinaires ou extraordinaires est de droit retardée pour permettre, le cas échéant, l’application des dispositions de l’article 78 ».
En termes clairs, le Premier ministre Modibo Kéïta sera à la barre. Une analyse des forces politiques à l’Assemblée Nationale donne peu de chance à l’adoption de cette motion.
La majorité ne fera pas un cadeau de Noel à l’opposition. Mais, la politique a ses raisons que la raison elle-même ignore.
La liste des signataires de la motion de censure
- Mody N’DIAYE VRD
- Alkaïdi Mamoudou TOURE VRD
- Adama KANE VRD
- Seydou DIAWARA VRD
- Abdoul Malick DIALLO VRD
- Bréhima BERIDOGO VRD
- Cheik Oumar KONATE VRD
- Abibou SOFARA VRD
- Amadou CISSE VRD
- Bakary Woyo DOUMBIA VRD
- Bakary DIARRA ADP-Maliba/SADI
- Kalilou OUATTARA ADP-Maliba/SADI
- Soiba COULIBALY ADP-Maliba/SADI
- Mamadou DOUMBIA ADP-Maliba/SADI
- Adama Paul DAMANGO ADP-Maliba/SADI
- Nanko Amadou MARIKO ADP-Maliba/SADI
- Amadou THIAM ADP-Maliba/SADI
- Mamadou Alpha DIALLO ADP-Maliba/SADI
Boy Siby