Chez nous au Sahel, la campagne agricole s’annonce cette année déficitaire et crée déjà un sentiment d’inquiétude motivé au sein de nos populations, qui ne voient pour le moment d’autres alternatives que l’assistance étrangère comme d’habitude». C’est le président de l’Assemblée nationale du Niger qui s’exprimait ainsi le lundi dernier à l’ouverture de la session budgétaire de l’Assemblée nationale du Mali.
L’honorable Hama Amadou, non moins ancien Premier ministre du Niger voisin s’insurgeait contre le manque de moyens, l’aridité des terres qui poussent nos populations à une forme de commisération de la communauté internationale. «Mais cette vie fondée sur la dépendance, la résignation et le fatalisme est un déshonneur à notre avis qu’il faut impérativement transcender», a-t-il déclaré. Avant de souligner la nécessité pour nos gouvernements de «revoir nos politiques agricoles et cesser de compter sur l’aide et la pluie incertaine, en privilégiant le savoir et le savoir-faire, en ayant confiance en nos capacités et en faisant du travail une vertu, et non une activité désagréable dont il faut se débarrasser dès qu’on peut». L’hôte de l’Assemblée nationale du Mali n’a pas hésité à relativiser la place de l’aide étrangère. C’est au pouvoir exécutif de mettre tout en oeuvre pour qu’il n’y ait plus la hantise de la faim dans nos pays. «Si nous n’avons aucune maîtrise sur la pluie fortement dépendante d’un climat désormais imprévisible, nous disposons cependant de quantités énormes d’eaux souterraines comme de surface pour produire en quantité et en qualité suffisantes, et ce, 12 mois sur 12», a martelé le parlementaire nigérien. Et l’orateur de conclure sur ce point en rappelant que se nourrir soi-même est l’un des défis majeurs que nos Etats doivent relever; le credo du nouveau président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou étant le programme des 3 N : «Les Nigériens nourrissent les Nigériens»
Pour sa part, le titulaire du Perchoir malien, Pr Dioncounda Traoré, sonnera le tocsin d’avertissement. «Au regard de la pluviométrie de cette année et en attendant l’évaluation des services techniques, il convient que le Gouvernement soit vigilant et envisage, d’ores et déjà, des dispositions visant à assurer un approvisionnement correct des populations en denrées de première nécessité, et à prévenir toute pénurie alimentaire», a-t-il lancé.
Bruno SEGEBDJI