La future Assemblée Nationale qui sera installée à partir du mois d’août, ne sera ni légale ni légitime eu égard aux conditions illégales et illégitimes dans lesquelles tous les députés, sans exception, sont en train de se faire élire. Avec des tonnes de céréales par ci et de grosses enveloppes de billets de banque par là, rien ne semble être négligé par ces fossoyeurs de notre jeune démocratie pour parvenir à leurs égoïstes ambitions qui ne sont autres que de parachuter à l’Hémicycle pour dépouiller le pauvre peuple de ses maigres ressources.
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Après avoir échoué à faire adhérer les populations à l’expression de leurs suffrages, les politiciens du pays n’ont pas trouvé meilleure alternative que l’adoption de pratiques bannies dans la loi électorale. La situation a aujourd’hui atteint des proportions inquiétantes qui ne peuvent laisser personne indifférent, si peu qu’on ait un sens démocratique. Partout dans le pays, l’achat de consciences des électeurs est devenu le jeu favori des politiciens, en butte à une chute de popularité vertigineuse. Tout se passe comme si cette pratique faisait désormais partie des moyens normaux de s’attacher la confiance du peuple pour se faire élire député. Ainsi, dès le premier tour, des cas de vénalité avaient été signalés en Commune V où la liste PDR-MPR, drivée par le richissime président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Jeamille Bittar, a été prise en flagrant délit d’achat de conscience, à raison de 2000 FCFA par personne. Leurs taupes ont été prises la main dans le sac au quartier Mali et à Sabalibougou. En Commune III, on a aussi signalé cette corruption chez certains concurrents qui ont pu ainsi accéder au second tour. Des cas de fraude on aussi été relevés à Gao où les Abeilles, qui ont réussi à enlever les trois sièges, ont été accusées par les autres compétiteurs d’avoir usé de fausses procurations.
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Pour le second tour, les choses s’annoncent pires car, après le quitus de la Cour Constitutionnelle, qui a cautionné toutes ces fraudes restées impunies du premier tour, les protagonistes sont maintenant convaincus que les billets de banque sont la dernière solution pour la victoire. C’est pourquoi, actuellement en Commune IV où le chef des Tisserands est mis à rude épreuve par un indépendant jusque-là inconnu du public, le jeune Moussa Mara, on procède dans un camp comme dans l’autre à la distribution de tonnes de céréales et de lourdes enveloppes. De même en Commune VI, les partis politiques éliminés dès le premier tour, se livrent actuellement à une prostitution électorale qui consiste à prendre de l’argent des deux camps. La preuve, c’est que lundi dernier des partis ayant signé un protocole d’accord avec le camp l’Adema-MPR-UDD, se sont retrouvés le lendemain à la signature d’un autre protocole d’accord avec le camp URD, dirigé par le jeune et populaire député Maître Demba Traoré.
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Aussi, en commune V où la liste Adema-CNID-URD est aux prises avec celle du PDR-MPR, les différents protagonistes font actuellement des démonstrations de force à travers des dons de céréales, de sac de sel et bien des enveloppes difficilement portables par un enfant de trois ans. Tout se passe comme si nous étions en ploutocratie où l’argent est le seul moyen pour gravir les échelons politiques.
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Mais le plus écoeurant, c’est que malgré le constat patent de ces pratiques qui, du reste se font maintenant à découvert, la Cour constitutionnelle, aux décisions sans appel, ne se donne même plus la peine de sévir contre leurs auteurs. Ce qui, à la longue, va enraciner ces pratiques dans notre culture démocratique. Ce sera vraiment dommage.
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Abdoulaye Diakité
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