Des informations persistantes faisaient état, dans les coulisses de l’Assemblée nationale, de l’imminence de la création du groupe parlementaire du Parti pour le développement économique et la solidarité. Selon nos sources, des débauchages d’hommes politiques, en l’occurrence, à l’Urd et dans d’autres partis politiques étaient craints, pour renforcer ce groupe parlementaire. Une visite effectuée, hier, à l’hémicycle, nous a convaincu que le chamboulement annoncé par certains n’inquiète aucunement les députés.
En effet, des députés rencontrés, hier, à l’Assemblée nationale nous ont fait savoir qu’ils étaient informés de la création du groupe parlementaire du Pdes, dès la prochaine rentrée parlementaire, mais qu’ils restaient tout à fait sereins. D’une part, ont-ils déclaré, le Pdes n’est pas en mesure de débaucher des hommes politiques, si ce ne sont les Indépendants.
Or, ont-ils ajouté, leur nombre est connu. En fait, le groupe parlementaire indépendant comprend 17 députés. Même si le nombre n’est pas négligeable, d’autant plus qu’il peut être renforcé par des députés du groupe parlementaire de l’Alliance pour la consolidation de la majorité (Acm), qui sont au nombre de 9, il n’en demeure pas moins que le groupe parlementaire de l’Adéma-Pasj reste majoritaire à l’Assemblée nationale, avec 53 députés. Les Indépendants, qui peuvent néanmoins accroître leur potentiel, ont affirmé certains députés, ne peuvent pourtant pas chambouler la configuration politique de l’hémicycle.
En réalité, même si des députés de certains partis politiques ne le déclarent pas officiellement, ils souhaiteraient, nous ont-ils confié, dans les coulisses de l’Assemblée, que la configuration politique du gouvernement soit revue dès le prochain remaniement ministériel, en tenant compte du poids politique de chaque formation. En effet, un parti comme la Convergence pour la démocratie au Mali (Codem), qui comprend 6 députés, fait prévaloir sa progression sur le terrain politique et souhaiterait rentrer au prochain gouvernement.
C’est pourquoi, ont affirmé des élus, les postes de ministres au gouvernement reflètent une position précaire qui peut, du jour au lendemain, peser sur l’influence politique d’un parti. C’est à ce titre qu’ils n’ont pas interprété le nombre des ministres du Pdes comme une puissance politique capable de créer des chamboulements. Il faut toutefois rappeler que l’Alliance pour la démocratie et le progrès (Adp), l’Acm, les indépendants et le Pdes appartiennent tous à la mouvance présidentielle. De ce fait, ils soutiennent le programme du président de la République, Amadou Toumani Touré. La création du groupe parlementaire du Pdes ne saurait donc être une menace pour la mouvance présidentielle, majoritaire au parlement.
Baba Dembélé