Former un élu à l’Assemblée nationale du Mali pour qu’il parle parfaitement au nom du peuple, n’est pas un mal en soi. Surtout que sans un bagage politique consistant, il ne pourra que raconter des ragots à l’Hémicycle et qu’il ne pourra pas être efficace pour sa formation politique.
Ceci dit, le principe de formation des députés élus est une bonne chose. Mais, convenez avec nous qu’un député, avant d’être élu, doit connaître les B.A.BA de la chose politique et que s’il aspirait à parler au nom du peuple avant son élection, il devait avoir une idée de ce qui l’attend à l’Assemblée nationale.
En outre, comment comprendre que c’est après avoir obtenu leurs tickets pour l’Hémicycle qu’on outille les élus sur la vie de leurs partis respectifs ? Ne connaissaient-ils pas parfaitement leurs formations politiques ? Et que font donc ces partis politiques qui ont pourtant le financement de l’Etat pour assurer la formation continue de leurs militants et sympathisants et pour animer correctement la scène politique ?
S’il y a donc des députés qui ont été élus, mais qui ne connaissent pas parfaitement leurs partis politiques et ne savent pas ce pourquoi ils ont été élus, que vont-ils alors foutre à l’Assemblée nationale ? Si ce n’est qu’être de simples additif sou compléments d’effectif pour bouffer l’argent des sessions extraordinaires et ordinaires de l’Assemblée nationale et pour profiter des avantages liés à leur fonction que l’Etat leur accorde.
Autant dire que notre classe politique doit se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard. Au sortir de cette crise multidimensionnelle et de la guerre que notre pays a connues, il faut travailler pour retrouver notre notoriété d’antan et la place qui était la nôtre dans le concert des grandes Nations. Cela passe impérativement par des institutions fortes et solides à l’instar de l’Assemblée nationale.
Bruno LOMA