Réuni en conseil extraordinaire, le gouvernement a adopté le 25 janvier 2013 le projet de feuille de route pour la transition qui a été voté à l’unanimité par les députés à l’Assemblée Nationale. Le vote a eu lieu le 29 janvier 2013 à l’hémicycle à la fin de la journée lors d’une cession extraordinaire : 139 voix pour, 0 contre, 0 abstention. Lors des débats, les députés ont fortement marqué leur intérêt par les nombreuses interventions qui ont permis à tous les groupes parlementaires de faire des remarques et surtout des contributions allant dans le sens de l’enrichissement du document dont ils ont salué la grande qualité.
Il faut rappeler que le financement de ladite feuille de route s’élève à hauteur de 174 milliards de nos francs, tributaire du budget de l’Etat et des acquis extérieurs.
En adoptant ce document, le gouvernement répond non seulement à une attente forte du peuple malien, mais aussi à une exigence de la communauté internationale. Cette dernière en fait du reste une condition sine qua none pour une coopération franche avec notre pays.
C’est ainsi dire que la feuille de route est d’autant importante pour notre pays. Une fois votée par les députés, elle devrait servir de bréviaire à l’action gouvernementale pour la période de la transition. Mieux, le document contribuera à donner un souffle nouveau à la coopération entre le Mali et ses partenaires extérieurs.
Le nouveau projet de feuille de route s’articule autour des deux missions essentielles qui ont été assignées au gouvernement de transition par l’accord-cadre conclu entre l’ex-junte et la Cedeao en avril 21012: le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays par la reconquête du Nord et l’organisation d’élections générales, transparentes et crédibles.
Ainsi, dans le cadre du rétablissement de l’intégrité du territoire, la feuille de route pour la transition de l’équipe de Diango Cissoko se propose, comme objectifs, la libération des zones occupées avec l’appui de la communauté internationale dont la France en première ligne; la restructuration de l’armée, la formation du personnel militaire et la mise à niveau des équipements ; l’organisation de discussions avec les groupes armés qui ne mettent en cause ni la laïcité, ni l’intégrité du territoire ; la mise en place d’une Commission nationale de dialogue et de réconciliation ; le retour volontaire des réfugiés et déplacés des régions du Nord et la prise en charge de leur insertion socioprofessionnelle et la lutte contre l’impunité.
Le Gouvernement se félicite du soutien de l’ensemble de la communauté internationale pour la reconquête du Nord et le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali. Dans le cadre de la Résolution 2085 du 20 décembre 2012 du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’appui de l’Armée française et des forces africaines de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) aux forces nationales de défense et de sécurité permet d’envisager, à brève échéance, la libération totale du territoire national
En ce qui concerne sa seconde mission, le gouvernement de transition de Diango Sissoko, dans sa feuille de route, s’est fixé d’importants objectifs en vue d’élections apaisées et crédibles au Mali. Ainsi, il entend assurer la neutralité des organes de transition, notamment le président de la République et les membres du gouvernement. Pour cela, ni le président de la République par intérim, ni le premier, ni les membres du gouvernement ne pourront être candidats aux prochaines élections présidentielles et législatives qui doivent se tenir sur toute l’étendue du territoire national.
Aussi, le gouvernement se propose la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante, l’établissement du fichier biométrique en cours et d’un chronogramme indicatif. Le Gouvernement de transition est déterminé à assurer la transparence et la crédibilité des prochaines élections générales et à permettre à toutes les maliennes et à tous les maliens en âge de voter de jouir de leur droit d’exprimer librement et équitablement leurs suffrages.
Sur ce dernier point, le document souligne que le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, en rapport avec les partis politiques, examinera l’importante question de la révision de la composition de la CENI.
L’établissement du fichier biométrique et des cartes d’électeurs est en cours selon le calendrier suivant : établissement du fichier biométrique : décembre 2012-février 2013 ; confection des cartes électeurs : décembre 2012-avril 2013. Les élections présidentielles et législatives : avril 2013- juillet 2013.
Paix et sécurité physique pour tous les citoyens ; paix sociale ; redémarrage économique ; Etat de droit ; rétablissement des relations de coopération avec les PTF ; lutte contre la corruption, le népotisme et l’exclusion ; réhabilitation et amélioration des conditions de vie dans le Nord et sauvegarde la cohésion nationale sont autant de défis que gouvernement transition se propose dans sa feuille de route.
Adama DAO