Le mardi dernier, en marge de quelques réserves, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la feuille de route de la Transition proposée par le Premier ministre Diango Cissoko et son gouvernement. Mieux, la représentation nationale s’est déclarée favorable à aider le gouvernement dans l’accomplissement de ses missions.
Ce document de référence pour l’action gouvernementale durant la période de transition a été voté par les élus de la Nation à 139 voix «oui», zéro «contre» et zéro abstention. Avec cette feuille de route, la Transition malienne pourrait reprendre la coopération avec les partenaires techniques et financiers ayant cessé leur collaboration avec le Mali depuis les évènements du 22 mars dernier. Cette feuille de route était d’ailleurs l’une des conditions posées par les partenaires pour la reprise des coopérations bilatérales et multilatérales entre eux et notre pays. Ce qui permettra au gouvernement malien de faire face à la crise. Cette feuille de route présentée par Diango Cissoko prévoit la mise en place, en février prochain, d’une Commission de dialogue et de conciliation : une manière de tenir les concertations nationales. Par ailleurs, des réformes politiques sont prévues pour assurer la transparence des élections et garantir la liberté de presse. Par la voix du Premier ministre, le gouvernement promet de remédier aux arrestations extrajudiciaires et d’accélérer la restauration de l’autorité de l’Etat. Aussi, le Président par intérim de l’Assemblée nationale, le Pr Younoussi Touré, a déclaré qu’en plus du vote favorable, les députés continueront à aider le Premier ministre et son gouvernement pour relever les défis.
Toutefois, les députés ont lancé leurs messages. Selon l’honorable Me Tapo, c’est le moment ou jamais pour le Premier ministre de mettre fin à la censure à l’ORTM. D’autres députés ont blâmé les acteurs politiques qui mettaient en cause l’adoption de la feuille de route par l’Assemblée nationale au profit des concertations nationales. «Les concertations nationales, qui devaient élaborer la feuille de route, n’ont pas pu se tenir parce qu’on n’a pas pu s’entendre. Le Président de la République par intérim a expliqué la manière dont la feuille de route a été extirpée des concertations nationales. Tous les regroupements politiques ont reçu le projet de feuille de route, mais on ne peut pas obliger quelqu’un à participer à un débat. Ceux qui ont voulu faire des recommandations l’ont fait et ces recommandations ont été prises en compte», a déclaré l’honorable Me Mountaga Tall. Concernant la situation sécuritaire, beaucoup de députés ont demandé au gouvernement de n’entamer aucune négociation avec le MNLA. «Le MNLA se fout du peuple malien en demandant de libérer le pays avec les forces françaises», a souligné l’honorable Abdramane Sylla. Rappelons enfin que, la France a reçu une mention spéciale du Premier ministre et de l’Assemblée nationale pour l’intervention rapide de ses troupes au Mali. « Je suggère d’établir une base militaire de la France dans le Nord du Mali », a donc proposé l’honorable Me Tapo. Une proposition à laquelle pensent aujourd’hui les Maliens.
Oumar Diakité