Feuille de route de la transition: l’avis des députés Assarid Ag Imbarcawane, 2ème Vice président de l’AN: «Ma réaction ne peut être que positive»

0

Ma réaction ne peut être que positive, parce que vous avez assisté certainement aux débats. Les députés sont d’accord avec le contenu de la Feuille de route. Ils ont apporté un certain nombre de contributions, qui, certainement, vont être prises en charge par le Premier ministre. Sinon, sur le fond, je pense que tout le monde est d’accord avec la Feuille de route.

Assarid-Ag-Imbarcawane

Je fais partie de ces hommes politiques qui n’ont jamais envisagé la possibilité de négociation. Dès le départ, j’avais dit, sur le plan national et international, qu’en réalité nous avions affaire à des groupes terroristes. On nous parle de Mnla, on nous parle de Mia. Pour moi, c’est la même chose qu’Aqmi et Ansar Eddine. Je l’ai dit depuis le mois de mai, donc je ne vois pas jusqu’à présent d’ouverture qui puisse me permettre de croire en une solution politique par rapport à ce problème, ou à une négociation quelconque avec un quelconque groupe. Le Mnla revendique toujours l’indépendance et, nous, nous ne sommes pas d’accord. Il parle également d’autodétermination et, pour nous, autodétermination veut dire indépendance. Donc, je pense que les conditions ne sont pas réunies pour qu’on puisse parler de négociation.

Quant aux élections, je pense que le gouvernement nous a présenté un calendrier. Le Président de la République a annoncé en Ethiopie que cela pourrait avoir lieu d’ici le 31 juillet 2013. Mais, personnellement, j’ai la conviction que ça va être un calendrier tout à fait élastique. Cela dépendra de la récupération de l’ensemble du territoire. Ça dépendra aussi du retour de l’Administration, du retour des réfugiés, pour qu’on puisse les enrôler dans le fichier électoral. Vous savez, au Nord, toutes les infrastructures ont été détruites. Il n’ya plus rien au Nord, même pas un endroit où placer un bureau de vote. Les écoles ont été détruites. Tout est à refaire. Je pense que le calendrier est tout à fait indicatif et j’ai la conviction profonde que les élections ne seront organisées que lorsque toutes les conditions seront remplies pour le faire.

Kalifa Doumbia, député Udd de Commune VI:

«Bien préparer les élections»

Par rapport à ce qui est dit dans la Feuille de route, je ne pense pas que cela soit au-delà des capacités de réaction du gouvernement de transition. Seulement, cela fait appel à certaines remarques qui ont été faites dans la salle, notamment en ce qui concerne le timing par rapport à l’organisation des élections. Nous pensons aujourd’hui, comme l’ont dit beaucoup de gens, que ces élections devront être préparées au maximum pour nous éviter les écueils post électoraux que nous avons connus sous d’autres cieux. Sinon, nous pensons que cette Feuille de route, qui va permettre à la communauté internationale d’entrer en action par rapport au développement de notre pays et pour la stabilité de l’Etat, est une très bonne chose. Nous  avons voté cette Feuille de route, puisqu’avec les amendements que nous y avons apportés, nous pensons que nous l’avons beaucoup améliorée.

Nous pensons qu’il n’y a pas réellement d’interlocuteur en matière de négociation en ce moment. Nous ne les croyons pas du tout, mais il y a des communautés qui sont restés en place. Nous pouvons demander une table-ronde de conciliation avec ses populations pour que nous puissions rétablir une véritable base de développement socio-économique et mieux vivre avec les populations du Nord.

Me Amidou Diabaté, député Parena de Kita:                                                                    

«L’adhésion de l’ensemble des députés»

Me Hamidou Diabaté

Je commence par féliciter l’armée malienne, l’armée française, le Président François Hollande, grâce à qui nous sommes en train de reconquérir notre souveraineté nationale. Il faut donc commencer par saluer tous les efforts accomplis par la France. Ensuite, il faut dire que la Feuille de route, telle qu’elle nous a été exposée par le Premier ministre, a fait le tour des questions essentielles qui doivent occuper la transition, à savoir recouvrer l’intégrité territoriale et l’organisation des élections.

Depuis les évènements du 22 mars, ce sont ces questions-là qui sont au centre des préoccupations de tous les Maliens. Nous sommes alors heureux de constater que ce que la Feuille de route a retenu comme démarche, comme points, comme solutions, a tout à fait rencontré l’adhésion de l’ensemble des députés. Sur le point relatif au recouvrement de l’intégrité du territoire, la Feuille de route a insisté sur la nécessité de réconcilier l’armée, d’assurer sa cohésion interne, de l’équiper, de la mettre à même d’assumer ses tâches.

La Feuille de route a également mis l’accent sur la nécessité de respecter l’intégrité territoriale, en préconisant qu’on ne ferme pas la porte à la négociation. Mais la question qui est à l’ordre du jour c’est la lutte pour recouvrer cette intégrité. Une fois que nous allons recouvrer notre intégrité, nous pourrons négocier avec qui de droit. Mais il n’est pas question que les négociations soient avancées comme pour faire obstacle à la mission en cours.

Mme Ascofaré Oulématou Tamboura, députée PDES de Ténenkou:

«Tout est lié à la reconquête…»

Ce que je pense cette Feuille de route, qui vient d’être adoptée à l’unanimité par les députés présents, est une Feuille de route bien élaborée. Elle est assez claire. Les deux missions du gouvernement, à savoir le recouvrement des territoires occupés et l’organisation des élections, sont assez bien présentées, avec d’autres défis à relever, d’ordre  sécuritaire, éducationnel, de santé et autres.

Je pense que le Premier ministre a défendu avec brio le document et que les députés également ont fait part de l’ensemble de leurs préoccupations. Je pourrais dire que c’est heureux, car ça nous nous permet d’avancer. Aujourd’hui, le Mali a besoin de cela afin de faire face à tous ces grands défis et, fort heureusement, nous pouvons dire que la reconquête des régions nord de notre pays a été accélérée, puisqu’il y a eu des interventions plus tôt que prévu. Mais il y a des missions fondamentales, à savoir sécuriser les zones récupérées, assurer le retour de l’Administration, organiser le dialogue, renforcer la paix sociale.

En ce qui concerne le chronogramme des élections, je pense qu’essentiellement la biométrie a été choisie. Il y a lieu de faire encore un travail parce que ce qu’on a dit que trois mois pour établir un fichier biométrique, ce n’est pas évident. Mais il est aussi difficile à ce stade d’avoir un chronogramme plus précis, dans la mesure où tout est lié à la reconquête des zones occupées. Le gouvernement et l’Assemblée nationale ne sont pas d’accord pour que les élections soient organisées sur une partie du territoire seulement, mais bien sur l’ensemble du territoire, et qu’elles soient bien organisées pour qu’il n’y ait pas de contestations.

Propos recueillis par Youssouf Diallo

Commentaires via Facebook :