La loi des finances a été élaborée dans un environnement international marqué par la crise de la dette dans les pays développés, alors qu’au plan national, le niveau de la croissance restera tributaire des résultats de la campagne agricole.
C’est un moment très important dans le travail parlementaire : l’examen du budget d’Etat. Les députés ont entamé hier l’examen du projet de loi portant loi de finances pour l’exercice 2012. Le vote sur le texte devait intervenir en début de soirée. Selon le projet initialement soumis aux députés, les recettes prévues par la loi des finances pour 2012 se chiffrent à 1 339,075 milliards contre 1 275,775 milliards dans le budget rectifié 2011, soit une augmentation de 63,300 milliards ou un taux de progression de 4,96%. Toutefois les députés ont adopté un amendement qui corrige une erreur de certains partenaires. Il s’agit de l’inscription par erreur, par ces partenaires (Danemark et Suède), qui en voulant notifier 2 435 010 000 Fcfa, au titre du financement du Programme d’appui au secteur eau et assainissement avaient indiqué 2 435 010 Fcfa au titre de ce programme. Avec cet amendement, le budget d’Etat 2012 est arrêté en ressources à 1 341 508 174 000 au lieu de 1 339 075 599Fcfa et en dépenses à 1 483 495 407 000 Fcfa au lieu de 1 481 062 232 000 Fcfa. Etant entendu que le déficit reste inchangé.
Ce budget s’inscrit dans le cadre de la poursuite des efforts déployés par le gouvernement pour la maîtrise de la gestion des finances publiques. Il tient compte de la conjoncture internationale, sous régionale et nationale ainsi que des grandes orientations de la politique du développement économique, social et culturel axées sur la réduction de la pauvreté et la croissance économique. Dans l’environnement international, les prévisions tablent sur un taux de croissance du PIB réel mondial de 4,3 %. On attend un taux de 2,8% en 2011 et 3% en 2012 aux Etats-Unis, 1,75 % en 2011 et 2% en 2012 dans la zone Euro. En Afrique subsaharienne, on mise sur 5,5% en 2011 et 6% en 2012. Dans le même temps l’inflation sera de 8,1 % en 2011 et de 6,7 % en 2012. Au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l’activité économique a connu un taux de croissance de 4,5 % en 2010 du fait essentiellement de la production agricole, de l’exploitation minière et de la bonne tenue des BTP. Le taux d’inflation a été de 1,4 % en 2010. En 2011, le taux de croissance pourrait se situer autour de 1%, conséquence de la crise ivoirienne. L’inflation pourrait dépasser 3% en 2011.
En matière de convergence, les résultats restent mitigés en 2010. Au total, trois pays, (Benin, Mali Niger) ont respecté les quatre critères de premier rang. Les perspectives pour 2012 sont prometteuses. Selon les projections du FMI, la croissance réelle du PIB pourrait s’établir à 6,2 % en 2012. Au plan national, cette croissance qui était de 5,8 % en 2010 pourrait se situer à 5,3 % en 2011. Le budget 2012 est élaboré dans un contexte de reprise économique au plan international qui reste fragile en raison du risque de crise de la dette souveraine dans les pays développés. Au plan national, le niveau de la croissance restera tributaire des résultats de la campagne agricole. D’où une politique budgétaire prudente qui tient compte de la lettre de cadrage du 3 mai 2011 du président de la République et de la Déclaration de politique générale du premier ministre du 24 juin 2011, portant notamment sur la poursuite de la mise en œuvre de l’exécution et le prolongement des chantiers déjà ouverts. Ce budget 2012 est bâti autour de certains objectifs comme la réalisation d’un taux de croissance réel du PIB de 5,5 % en progression de 0,2 % par rapport à 2011. Il vise également le respect des critères de convergence convenus dans le cadre de l’UEMOA. Il est prévu d’augmenter les ressources internes, de maîtriser les dépenses et d’améliorer l’allocation des ressources. Nous reviendrons sur la suite de l’examen du budget 2012 dans notre prochaine livraison.