Avec une démarche cohérente empreinte de beaucoup d’humilité, le Premier ministre Diango Cissoko n’a pas laissé les députes indifférents, en défendant le mardi dernier la Feuille de route de la transition. Après 8 heures de débats, le document a été voté à l’unanimité des députes présents: 139 voix pour, 0 contre, 0 abstention.
Il faut surtout retenir que lors des débats, les députés ont fortement marqué leur intérêt par des remarques et contributions allant dans le sens de l’enrichissement du document. Après la validation de l’unique ordre du jour «examen de la Feuille de route de la transition», le document a été présenté par le Premier ministre, Diango Cissoko. Rappelons que les éléments de la Feuille de Route du Gouvernement découlent de la mission assignée au Gouvernement de transition par l’accord cadre du 06 avril 2012, à savoir: le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays par la reconquête du Nord et l’organisation d’élections générales transparentes et crédibles.
La présente Feuille de route indique les objectifs poursuivis et le calendrier des activités que le Gouvernement entend mener. Nous vous proposons la réaction de certains députés après le vote.
Honorable Assarid Ag Imbarcawane, 2è vice président de l’Assemblée nationale:
Ma réaction ne peut être que positive, parce que vous avez assisté certainement aux débats. Les députés sont d’accord avec le contenu de la Feuille de route. Ils ont apporté un certain nombre de contributions qui, certainement, vont être prises en charge par le Premier ministre. Sinon, dans le fond, je pense que tout le monde est d’accord avec la Feuille de route.
Je fais partie de ces hommes politiques qui n’ont jamais envisagé la possibilité de négociation. Dès le départ, j’avais dit non seulement sur le plan national et international, qu’en réalité nous avons à faire à des groupes terroristes. On nous parle de Mnla, on nous parle de Mia. Pour moi, c’est la même chose qu’Aqmi et Ansar Eddine. Je l’ai dit depuis le mois de mai donc je ne vois pas jusqu’à présent une ouverture qui puisse me permettre de croire en une solution politique par rapport à ce problème où à une négociation quelconque, avec un quelconque groupe. Le Mnla revendique toujours l’indépendance et nous, nous ne sommes pas d’accord avec l’indépendance. Il parle également de l’autodétermination et pour nous, l’autodétermination veut dire indépendance. Donc, je pense que les conditions ne sont réunies pour qu’on puisse parler de négociation.
Quant aux élections, je pense que le gouvernement nous a présenté un calendrier, le Président de la république a annoncé en Ethiopie que ça pourrait avoir lieu d’ici le 31 juillet 2013. Mais personnellement, j’ai la conviction que ça va être un calendrier tout à fait élastique. Cela dépend de la récupération de l’ensemble du territoire. Ça dépend aussi du retour de l’Administration, du retour des refugiés pour qu’on puisse les enrôler dans le fichier électoral. Vous savez, au Nord, toutes les infrastructures ont été détruites. Il n’ya plus rien au nord, même pas un endroit où on peut placer un bureau de vote. Les écoles ont été détruites et tout cela est à refaire. Je pense que le calendrier est tout à fait indicatif et j’ai la conviction profonde que les élections ne seront organisées que lorsque toutes les conditions seront remplies pour le faire.
Kalifa Doumbia, député Udd élu en Commune VI
Par rapport à ce qui est dit dans la Feuille de route, je ne pense pas que cela soit au-delà des capacités de réaction du gouvernement pour la transition. Seulement, ça fait appel à certaines remarques qui ont été faites dans la salle, notamment en ce qui concerne le timing par rapport à l’organisation des élections. Nous pensons aujourd’hui, comme l’ont dit beaucoup de gens, que ces élections soient préparées au maximum et cela va nous éviter des écueils post électoraux que nous avons connus sous d’autres cieux. Sinon, nous pensons que cette Feuille de route, qui va permettre à la communauté internationale d’entrer en action par rapport au développement de notre pays et pour la stabilité de l’état, est une très bonne chose. Nous avons voté cette Feuille de route puisqu’avec les amendements que nous y avons apportés, nous pensons que nous l’avons beaucoup améliorée.
Nous pensons qu’il n’y a pas réellement d’interlocuteur en matière de négociation en ce moment. Nous ne les croyons pas du tout, mais seulement, il y a des communautés qui sont restés en place, nous pouvons demander une table-ronde de conciliation avec ses populations pour que nous puissions établir une véritable base de développement socio-économique et de mieux vivre avec les populations du nord.
Me Amidou Diabaté
Je commence par féliciter l’armée malienne, l’armée française, le Président François Hollande grâce à qui nous sommes en train de reconquérir notre souveraineté nationale. Il faut donc commencer par saluer tous les efforts accomplis par la France. Ensuite, il faut dire que la Feuille de route, telle qu’elle nous a été exposée par le Premier ministre, a fait le tour des questions essentielles qui doivent occuper la transition, à savoir recouvrer l’intégrité territoriale et l’organisation des élections.
Depuis les évènements du 22 mars, ce sont ces questions-là, qui sont au centre des préoccupations de tous les Maliens. Nous sommes alors heureux de constater que ce que la Feuille de route a retenu comme démarche, comme points, comme solutions, a tout à fait rencontré l’adhésion de l’ensemble des députés. Sur le point relatif au recouvrement de l’intégrité du territoire, la Feuille de route a insisté sur la nécessité de réconcilier l’armée, d’assurer la cohésion interne de l’armée, d’équiper l’armée, de la mettre à même d’assumer ses taches.
La Feuille de route a également mis l’accent sur la nécessité de respecter l’intégrité territoriale en préconisant qu’on ne ferme pas la porte à la négociation, mais la question qui est à l’ordre du jour, c’est la lutte pour recouvrer l’intégrité. Une fois que nous allons recouvrer l’intégrité, c’est en ce moment là que nous pourrions négocier avec qui de droit. Mais, il n’est pas question que les négociations soient avancées comme pour faire obstacle à la mission qui est en cours.
Mme Askofaré Oulématou Tamboura
Ce que je pense sur cette Feuille de route, qui vient d’être adoptée à l’unanimité par les députés présents, est que c’est une Feuille de route bien élaborée. Elle est assez claire. Les deux missions du gouvernement, à savoir le recouvrement des territoires occupés et l’organisation des élections, sont assez bien présentées et avec d’autres défis à relever d’ordre sécuritaire, éducationnel, de santé et d’autres.
Je pense que le Premier ministre a défendu avec brio le document et les députés également ont fait part de l’ensemble de leurs préoccupations et je pourrais dire que c’est heureux car ça nous nous permet d’avancer. Aujourd’hui, le Mali a besoin de cela afin de faire face à tous ces grands défis et fort heureusement, nous pouvons dire que la reconquête des régions nord de notre pays a été accélérée puisqu’il y a eu des interventions plutôt que prévu. Mais, il y a des missions fondamentales, à savoir sécuriser les zones récupérées, assurer le retour de l’Administration, organiser le dialogue, renforcer la paix sociale.
En ce qui concerne le chronogramme des élections, je pense qu’essentiellement la biométrie a été utilisée, il y a lieu de faire encore un travail parce que ce qu’on a dit que trois mois pour faire un fichier biométrique, ce n’est pas évident. Mais il est aussi difficile à ce stade d’avoir un chronogramme plus précis, dans la mesure où tout est lié à la reconquête des zones occupées. Le gouvernement et l’Assemblée nationale ne sont pas d’accord pour que les élections soient organisées sur une partie du territoire, mais sur l’ensemble du territoire et qu’elles soient bien organisées pour qu’il n’y ait pas de contestation.
Propos recueillis par
Nouhoum Dicko
Que faire avec une classe politique débilitée qui s’en prend à toute expression patriotique. Ici en Europe toute la presse bruisse de la « question touareg ». Elle fait les titres des journaux devant le silence des Maliens face à cette mythologie sur les Touaregs, les « hommes bleus », ces esclaves des « hommes blancs du Sahara ». L’affaire rapporte gros à la presse, aux agences de tourisme, aux politiques toutes tendances confondues. Tous brodent sur cette mythologie, toutes sortes de niaiseries ethnicistes, rétrogrades, sans réaction malienne. Les Touaregs seraient des victimes ; aussi à la fête de l’HUMA cette année on les a montré sans référence au Mali représenté par des vendeuses de riz gras. Or nous savons tous que la faillite de l’Etat néocolonial au Mali, n’est pas une question ethnique. C’est une ruine économique imposée par la dette, le FMI et la corruption. Une ruine dont souffrent toutes les régions et ethnies du pays.Pas seulement les ethno-sécessionnistes Touaregs.
*Au gouvernement de respecter sa datte fixée du 31/07/2013 pour les élections,au risque de perdre sa crédibilité.
*Les déplacés peuvent voter en leurs lieux d’acceuil
*Les isoloirs peuvent se placer même à l’air libre
*La recupération du territoire et sa sécurisation sont sujets à long terme et ne doivent être un alibi pour retarder ses élections.
* Il faut profiter de la présence des forces étrangères pour organiser ses élections le plus tôt possible.
* Chers honorables allés vite aux élections du 31/7/2013.
*Les élections ont été et le serons toujours contestés dans ce pays et tous y ont consenti.
Qu’Allah nous assiste,salam
Du folklore, que du folklore dans ce pays
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