Les femmes de la CAFO ne sont pas prêtes de si tôt à pardonner Dioncounda Traoré après tout ce qui s’est passé à Nara à l’occasion du second tour des législatives. Il faut attendre le verdict final des neuf sages de la Cour constitutionnelle. Néanmoins dans la ruche, les pourparlers vont bon train et on travaille pour que le parti reconquiert le fauteuil perdu en 2002 au profit du RPM. A l’ADEMA, Dioncounda Traoré est l’homme qui doit prendre les rênes de l’hémicycle. Compte tenu de plusieurs considérations et d’un passé récent, nombreux sont les Maliens qui se demandent en toute franchise si réellement l’homme est apte pour assumer la présidence de l’Assemblée Nationale. A-t-il la poigne et le charisme nécessaires pour mener à bien une telle mission ?
Depuis la fin du deuxième tour des élections législatives, les acteurs politiques et les populations ont le regard orienté sur la Cour constitutionnelle qui proclamera les résultats définitifs. Mais, en attendant, il y a beaucoup de supputations dans la perspective de la composition du bureau de l’Assemblée Nationale et surtout de l’élection du président de cette institution. Avec les résultats issus des urnes, de nombreux observateurs excluent la reconduction du président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéïta. Place donc aux tractations pour la désignation d’un autre acteur politique au perchoir. Parmi les supposés prétendants au perchoir, on cite le nom de Dioncounda Traoré, président de l’ADEMA PASJ. C’est du côté de ce parti qu’on croit au fait que Dioncounda peut valablement remplacer IBK. A ce sujet, il n’y a pas l’unanimité car, pour certains, le président de l’ADEMA n’est pas la personne la mieux indiquée pour diriger les débats à l’Assemblée Nationale. Les deux partis ont leurs arguments sur la question.
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A l’ADEMA, on se réfère d’abord aux résultats des élections législatives qui donnent l’ADEMA premier à l’issue de ces compétitions oubliant que le Mouvement Citoyen réclame 20 députés sur les 55 supposés obtenus le parti de l’Abeille. On se rappelle que le RPM avait plus de députés en 2002. Consécutivement à cela, son président a eu la chance d’être élu président de l’Assemblée nationale, encore que le RPM était aussi de la mouvance présidentielle, pour avoir soutenu la candidature d’ATT au deuxième tour.
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2007 sera-t-il comme 2002 ?
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On ne peut l’affirmer avec certitude quand on sait que tout sera fonction de ce que les élus de différentes sensibilités décideront. Aussi, pour les ténors de l’ADEMA, Dioncounda Traoré a une grande capacité d’écoute.
En plus, on lui attribue des qualités qui lui permettront de défendre valablement les intérêts et idées du président de la République. Est-ce suffisant pour diriger avec dextérité l’Assemblée Nationale ? Cela nous amène aux arguments développés par ceux qui estiment que Dioncounda n’est pas l’homme de la situation. Pour ceux-ci, il manque certaines qualités à l’homme qui n’est pas réputé avoir suffisamment d’autorité. Son passage à la tête du ministère de la Défense et des anciens combattants l’atteste éloquemment avec toute la chienlit qui y régnait. C’est sous lui que la coordination des sous-officiers et hommes du rang a vu le jour, avec tout ce que cela a eu comme conséquences.
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Au-delà de cet aspect, pense-t-on que Dioncounda a la poigne nécessaire pour diriger les débats à l’Assemblée Nationale, dans le contexte de 2007, où des acteurs politiques réputés pour leur virulence verbale font leur entrée ?
Parviendra-t-il à supporter pendant la législature ces pressions des bouillants honorables ?
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Les sceptiques répondent à ces questions par la négative, car pour eux Dioncounda n’a pas les qualités d’IBK qui n’a cessé de faire parler de lui tout le long de la législature qui prendra bientôt fin. Son aptitude à assumer une telle fonction n’est pas vérifiée. Il n’est, en toute franchise pas la personne indiquée pour emboîter le pas à Ladji Bourama. Aussi pour des raisons qu’il sait et que nous savons, il doit se contenter d’un poste de président de groupe parlementaire.
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Amadou Diakité
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