L’Assemblée nationale fait peau neuve. Au siège de l’institution, à Bagadadji, jardiniers et autres peintres s’activaient hier encore, à notre passage, à donner un coup de neuf aux locaux. Est-ce le signe d’une volonté d’impulser une nouvelle dynamique à cette institution qui avait été décriée comme étant une véritable chambre d’enregistrement du pouvoir déchu du président Amadou Toumani Touré ? On peut le penser. Même si la plupart des députés en lice pour un nouveau mandat sont très peu visibles à l’Hémicycle (déjà en précampagne), ceux qui sont présents affirment leur désir de jouer pleinement et autrement, le cas échéant, leur rôle de représentant du peuple
Ils avaient été accusés par les populations de n’avoir pas joué correctement leur rôle de contrôleur de l’action gouvernementale. Les futurs députés sauront-ils relever le défi du changement ?’Assemblée nationale fait peau neuve. Au siège de l’institution, à Bagadadji, jardiniers et autres peintres s’activaient hier encore, à notre passage, à donner un coup de neuf aux locaux. Est-ce le signe d’une volonté d’impulser une nouvelle dynamique à cette institution qui avait été décriée comme étant une véritable chambre d’enregistrement du pouvoir déchu du président Amadou Toumani Touré ? On peut le penser. Même si la plupart des députés en lice pour un nouveau mandat sont très peu visibles à l’Hémicycle (déjà en précampagne), ceux qui sont présents affirment leur désir de jouer pleinement et autrement, le cas échéant, leur rôle de représentant du peuple.
Pour Madani Traoré, Conseiller administratif du président de l’Assemblée nationale et candidat de l’URD dans la circonscription électorale de Ségou, la volonté de changer est plus qu’évidente chez les candidats au scrutin du 24 novembre et 15 décembre. “Il doit exister au sein de l’Assemblée nationale une opposition parlementaire responsable pour éviter, en ces temps incertains, d’amener le débat dans la rue”, a-t-il déclaré.
Repartir sur de nouvelles bases
Selon un candidat du RPM, qui a requis l’anonymat, même si l’exécutif a le droit d’exécuter le programme sur lequel le président de la République a été élu, cela n’empêche pas les députés de transmettre au pouvoir les attentes réelles du bas-peuple. C’est, a-t-il indiqué, ce qui a manqué à l’ancien régime.
“Le président de la République doit savoir par exemple à travers les débats parlementaires que le peuple est mécontent. Quand ça ne va pas, il faut que les députés qui sont les représentants du peuple le disent clairement aux membres du gouvernement“, a expliqué un fonctionnaire de l’Assemblée nationale.
La représentation nationale a donc tiré les leçons de la crise institutionnelle provoquée par le coup d’Etat du 22 mars 2012. C’est en vue de repartir sur de bonnes bases que le président intérimaire de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré, a opéré des réformes dans le fonctionnement même de l’institution.
A travers la radio parlementaire et la revue trimestrielle “Jamaa” qui seront opérationnelles bientôt, les députés auront l’espace nécessaire pour mieux expliquer aux populations les textes de lois qu’ils votent et leurs autres missions de contrôleurs voire de censeurs du gouvernement. Ce sera, explique l’assistant parlementaire Issa Dabo, un renouveau pour l’Hémicycle.
Par ailleurs, quand on voit la qualité des candidats en lice pour les prochaines législatives, on ne peut douter de l’intensité des joutes oratoires à venir à l’Hémicycle. Parmi ces candidats, on note huit candidats malheureux à la dernière élection présidentielle. Il s’agit de Soumaïla Cissé de l’URD, le challenger d’IBK au second tour, en lice à Niafunké, Dr Oumar Mariko de SADI à Kolondiéba, Me Mountaga Tall du CNID et Dramane Dembélé de l’ADEMA à Ségou, Housséini Amion Guindo dit Poulo de la CODEM à Sikasso, Konimba Sidibé du MODEC à Dioïla, Yéah Samaké du PACP à Kati et Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato de l’Um-RDA à Bourem.
Nouveau règlement administratif
En outre, depuis la nomination, en novembre 2012, du Dr Madou Diallo au poste de Secrétaire Général de l’institution, un nouveau règlement administratif de l’Assemblée nationale, suivant Décision n°019 P/AN-RM du 22 février 2013, a été adopté. Ce nouveau règlement complétant le Règlement intérieur de l’Hémicycle, a été adopté par le Bureau. Trois directions ont été créées et sont opérationnelles avec des missions spécifiques pour permettre à l’administration parlementaire d’atteindre les objectifs fixés : la Direction des services législatifs, la Direction de la Communication, de la Documentation et de l’Information et la Direction des Services Administratifs et Financiers. “Dans le but d’une meilleure répartition du travail et pour plus d’efficacité, chacune de ces trois directions sera dotée de divisions et sections avec des missions spécifiques”, a expliqué le Secrétaire général de l’institution, Dr Madou Diallo.
Fonction publique parlementaire
Une autre grande réforme introduite par le président de l’Hémicycle est l’adoption de nouveaux statuts pour le personnel et la création d’une Fonction publique parlementaire, comme c’est le cas dans des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso, le Maroc, la France etc. Cela permettra d’asseoir un plan de carrière pour le personnel, avec une réelle perspective d’évolution à l’interne. Une évolution qui devra alors avoir un effet d’entraînement sur le processus démocratique malien. Et éviter au pays de sombrer dans la grave crise qu’il a connue en 2012.
Bruno D SEGBEDJI