Le coup d’Etat du 22 mars 2012 a été comme un électrochoc pour les maliens. Et, depuis, tous ont pris conscience de la nécessité d’un profond changement dans la gestion des Affaires publiques mais aussi d’une plus grande implication de la société civile dans la vie politique. Le fort taux de participation à la présidentielle du 28 juillet dernier a été la première manifestation de cette prise de conscience. Même son de cloche pour les législatives à l’issue desquelles l’Assemblée Nationale devrait jouer pleinement son rôle.
Au temps de la démocratie consensuelle, l’Assemblée Nationale ne jouait son rôle que très peu. La présence même des groupes parlementaires au sein de l’hémicycle dû au quota fixé par le pouvoir en place, il était difficile pour la majorité des députés de critiquer valablement les décisions de l’exécutif. Le Code des personnes et de la Famille, la situation sécuritaire au Nord et la détérioration de la vie sociale sont autant de dossiers où les députés ont brillé par leur mutisme. Les maliens espèrent qu’à l’issue de ces législatives, la représentation nationale contrôlera réellement l’action gouvernementale.
Certes, le changement tant espéré par le peuple malien tarde à venir. Mais, il faut quand même reconnaître que la situation de crise actuelle, qui est la somme de plusieurs années de mal gouvernance, ne peut se résoudre en quelques semaines. Qu’à cela ne tienne, les maliens sont bien déterminés à amorcer le profond changement entamé par eux lors de la présidentielle.
Parmi les candidats, ceux qui jouissent d’une plus grande notoriété par rapport aux autres mais aussi de plus d’expérience, se soucieront, s’ils arrivent à accéder à l’hémicycle, de donner une meilleure image d’eux-mêmes au sein de l’opinion publique. Il s’agit de Soumaïla Cissé de l’URD, Dramane Dembélé de l’ADEMA-PASJ, Dr Oumar Mariko de SADI, Me Mountaga Tall du CNID-Faso Yiriwa Ton, Housseinou Amion Guindo dit Poulo de la CODEM, Konimba Sidibé du MODEC, Madani Tall de l’ADM, ajoutés à des têtes brûlées comme Djiguiba Kéita dit PPR du PARENA, Baba Haïdara dit Sandy de l’Um-RDA, Moussa Tembiné du RPM.
Par ailleurs, le parti présidentiel et ses alliés entendent donner au président IBK une majorité assez confortable pour lui permettre une mise en oeuvre facile de ses différentes décisions.
Des partis comme l’ASMA-CFP de Soumeylou Boubèye Maiga, Yelema de Moussa Mara, l’UDD de Tièman Hubert Coulibaly ou encore de la CODEM de Poulo, se battront de toutes leurs forces pour arriver à constituer chacun un groupe parlementaire.
En définitive, la nouvelle Assemblée Nationale devrait se montrer à la hauteur des attentes du peuple malien dont elle en est l’émanation. Il faut, à tout prix, sortir de ce mutisme qui l’a longtemps caractérisée.
Ahmed M. Thiam