Droit de reponse de l’Hon Yaya Sangaré : « J’assume mon texte et mes relations »

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Droit de reponse

A la suite d’un article paru dans votre journal InfoSept numéro 107 du 22 Avril 2016, intitulé: L’honorable Yaya Sangaré, de plus en plus méconnaissable sur les réseaux sociaux : « Mon Président a pris de l’âge. Ce qu’il fait aujourd’hui, il aurait pu le faire si on l’avait élu en 2002, si l’ordre d’arrivée au second tour de la présidentielle n’avait pas été inversé », l’honorable Sangaré nous a adressé un droit de réponse. Dans une diatribe qui en dit long sur la qualité de nos élus, l’honorable Sangaré s’est livré à un réquisitoire virulent contre le journaliste auteur de l’article Youssouf Sissoko. Pour vous permettre d’apprécier par vous-même la disproportionnalité de sa réplique, nous vous proposons en premier lieu, le texte intégral qui a suscité sa réaction, puis, son droit de réponse.

 

Monsieur le Directeur,

Je suis surpris que vous prenez un texte humoristique, publié sur une page Facebook dont on sait que le style s’y prête, pour le sortir de son contexte et en faire une tonne.

Cependant, laissez moi vous dire : Je ne suis ni un gueux ni un lâche. J’ai un héritage familiale qui ne me permet ni certains comportements, ni certains propos. Au Mali, on sait qui est qui. Je suis constant dans ma trajectoire.

J’ai beaucoup hésité avant de répondre aux délations, insinuations, calomnies de mon ancien camarade du parti, aujourd’hui animateur du respectable journal “Inf@Sept” sur un texte que j’ai publié sur mon mur facebook. J’aurai pu garder le silence, j’aurais pu me taire. Mais la couleuvre qu’on veut m’obliger à avaler est trop grosse. Car je n’accepterai pas qu’on livre ma dignité et mon honneur aux chiens. Je n’ai pas un parcours sulfureux, je ne suis pas un sans foi ni loi, je ne suis pas doué en calomnie et aux intrigues de tous ordres.

La diffamation dont je fais l’objet, est immorale, amorale, indigne et non vertueuse. Encourager un tel comportement est une honte pour la démocratie et la République au Mali. “Le banal assassinat ne tue qu’une fois, mais la diffamation tue tous les jours” a dit Terry Pratchette. En quoi, faire allusion à IBK dérange-t-il autant M. Cissoko au point d’être aussi virulente dans sa réaction ? Méconnaissable, il m’a traité mais je l’invite à être plus profond dans ses lectures et moins allergique à IBK, élu au suffrage universel direct contrairement à lui qui ne peut affronter aucun suffrage.

Malheureusement, je ne défends pas un camp contre un autre. Il n’y a pas un camp contre un autre, à mon avis, avant que lui ne me l’apprenne. Je ne suis pas à la recherche d’une clientèle politique moutonnée. Ceux qui m’ont élu par deux fois savent qui je suis. Je refuse aussi de défendre tous les camps, en prenant un peu de chaque côté, en faisant en sorte de plaire à chacun pour la recherche hypothétique d’un équilibre, comme ceux qui se réfugient dans le journalisme pour distiller leur aigreur.

Ma démarche, la vraie, consiste à proposer des alternatives à l’immobilisme, au consensus plat, à défendre autant que je peux, les intérêts vitaux des sans voix. Cette démarche a toujours été combattue férocement par les clientélistes politiques.

Et comme je refuse les pratiques de ces derniers, c’est-à-dire la diabolisation de l’autre, l’invective, la critique systématique, les rumeurs et les dénigrements sans fondement, je suis pris à partie.

Combien de fois ne m’a-t-on pas demandé d’être plus conciliant, accommodant, moins tranchant ? Combien de fois s’est-on étonné de me voir approuver les positions soutenues par l’opposition bien que je sois de la majorité ? Je donne du tournis à certains car je refuse la manipulation, le parrainage. On ne me fait pas écrire ; j’écris parce que j’y crois, j’en suis convaincu. Et dans mon style qui m’est propre.

Continuez les dénigrements, les insultes, les diffamations, je tiendrais bon, je ne me découragerai pas car la bonne voie pour orienter les populations est bien ce juste équilibre et la construction de compromis dynamiques quand cela est possible et nécessaire.

Dans un pays où les libertés fondamentales ont été acquises de haute lutte, la vigilance doit être de mise chaque fois que les valeurs communes à la démocratie républicaine sont menacées. C’est pourquoi la satyre est acceptée dans la presse ; l’humour, la dérision. C’est la seule alternative à la violence des mots, des actes et des arrière-pensées.

Si l’intention de M. Cissoko est de travestir mes propos pour exciter des SOTS, que Dieu me garde de ne pas mentir sur lui car il est connu, assez connu des jeunes de l’Adema-PASJ.

En voulant prendre la tête d’un mouvement, on risque de perdre la sienne. Moi je conserve mon courage et ma tête. Et comme l’a si bien dit Kipling, je suis et resterai un homme, car j’ai une vision, j’ai un destin qui s’accompliront, Inch´Allah. Imperturbable et serein, je le suis. Car la force de vaincre réside dans ma volonté de réussir. Si nous avons foi en ce que nous faisons, si nous croyons en nous mêmes, demain nous réussira. Telle est et demeure ma devise. Les croc-en-jambe n’empêchent point le bonheur de se réaliser car toutes les vicissitudes constituent des expériences qui sont des épreuves dans la vie d’un garçon. Je ne serai le portefaix de personne. J’ai foi en Dieu. Seul Il est Grand et capable. J’ai toujours confiance en moi même, je demande à M. Cissoko d’éviter le mensonge, la délation, d’être simplement objectif et honnête dans tout ce qu’il fait, comme le demande ce noble métier qu’il veut embrasser. Car on est toujours rattrapé par nos faits et gestes.

C’est pourquoi j’invite les uns et les autres à bien lire mon texte jusqu’à la fin. Pour comprendre sa forme, son contenu et son sens. La mauvaise foi de M. Cissoko est évidente. D’AOK à IBK, en passant par ATT et Dioncounda, tous nos présidents de la République, sans exception, ont eu du respect pour ma personne et je leur ai rendu pareil sans me vider de ma personnalité, qui forge d’ailleurs leur respect. Jamais, je ne serais pris à défaut sur ce terrain. N’en déplaise à mes détracteurs et aux aigris.

Merci à lui pour ses dérives verbales auxquelles mon corps reste imperméable. La vie continue…. parce que j’ai décidé de faire de la politique, et m’exposer ainsi au jugement populaire. Continuez toujours les dénigrements, les insultes, les diffamations, je tiendrai bon, je ne me découragerai pas car la bonne manière d’être tranquille avec sa conscience, c’est de s’assumer et d’assumer ses actes, tous ses actes, en dehors de tout calcul ou autres marchandages dans l’ombre. J’assume mon texte et toutes mes relations et les revendique. Comprenne qui pourra.

Je voudrais tout simplement rappeler au jeune Cissoko qu’un texte est composé d’une forme, d’un contenu et d’un sens. Les gens ordinaires s’arrêtent à la forme. Les gens intelligents comprennent le contenu. Et les Sages en saisissent le sens. Malheureusement il échappe aux deux dernières catégories.

Hon Yaya Sangaré

Député à l’Assemblée nationale

Bamako

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Commentaire de la Rédaction

Dans notre parution N°97 du Lundi 14 Mars 2016, nous titrions à juste raison que le site web de l’Assemblée Nationale : www.assemblee-nationale.ml était une cyber catastrophe autant certains de nos députés apparaissent aujourd’hui comme de grands analphabètes numériques. Mais sachons raison gardée, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude a dit le juriste. Quand l’honorable Yaya Sangaré sort de son honneur pour déverser son venin sur un journaliste dont le seul tort n’aura été que de commenter un Posting qu’il a lui-même volontairement publié sur son mur facebook, c’est décidément le summum du ridicule. Le droit de réponse de l’honorable Sangaré sort totalement du contexte de l’article. Son texte, une diatribe virulente, manque d’humilité, de hauteur et de sagesse. S’agissant de son texte dont il nous refuse la liberté d’expression de commenter, il ne nous a pas semblé digne d’un député de la trempe de l’honorable Sangaré, un ami et un vieux camarde de la Rédaction que nous estimions pourtant si bien. L’honorable affirme s’être amusé, mais quelle aberration, quand un élu national dans le contexte d’un pays en crise aigüe et éclaboussé par des scandales à répétition, réveille les vieux démons du passé en tenant les propos du genre : « mon Président a pris de l’âge. Ce qu’il fait aujourd’hui, il aurait pu le faire si on l’avait élu en 2002, si l’ordre d’arrivée au second tour de la présidentielle n’avait pas été inversé, parce que les résultats ont été tripatouillés à l’avantage d’un soldat démocratisé ». Cela ne nous semble être un facteur de paix et de réconciliation nationale.

 

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Honorable Sangaré, le lecteur lambda ne peut comprendre une réaction pareille de la part d’un élu.Si vous êtes aussi irascible, autant abandonner la politique

  2. La rédaction n’a pas peut être décortiquer le texte de Hon SANGARE car ce n’est un droit de réponse mais plutôt un monologue qui permet à l’honorable de nous livrer son sentiment ou si vous voulez de faire son mea culpa après son poste sur Facebook. En lecteur , jugez en vous même : le ton et le rythme font comme une calèche sur les routes de Sangha et le fond et la forme pêchent dans le temps et le choix des mots et expression. A mon avis il veut juste jauger ses vécus universitaires en conformités avec le Mali d’aujourd’hui. Il doit revoir sa copie et être plus direct et léger dans la formulation …. En tant que homme du peuple , il devait plutôt argumenter son choix car il a joué le rôle de la cellule de communication de la présidence. Ces propos sont comme un couteau à double tranchant car il peut d’une part donner une raison compréhensible pour la population sinon l’effet contraire car tous les arguments proposés ne sont plausible . Salut Hon SANGARE et j’admire votre courage.

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