Au cours d’un huis-clos entre le gouvernement et les députés autour du document de synthèse proposé par la médiation dans les négociations inter-maliennes, les élus de la nation ont, selon nos sources, émis des inquiétudes sur plusieurs points du document en question.
En effet, le lundi 17 novembre 2014, le Premier ministre Moussa Mara, accompagné des ministres en charge de l’Action humanitaire, des Affaires étrangères et de la Décentralisation, ont été reçus à la Place de la nation. Avec les députés, la délégation gouvernementale a, de 15h à 21h, planché sur le document proposé par la médiation en vue d’un préaccord entre les différentes parties aux négociations, en l’occurrence l’Etat malien et les groupes armés. Il nous revient de sources proches de l’hémicycle qu’au cours de débats francs, les deux parties ont examiné le document dans les moindres détails. Ainsi, les députés l’ont rejeté en plusieurs points, notamment la notion de régions intégrées, le droit pour les régions de choisir leur appellation; l’octroi de quota à des communautés pour leur représentation dans certaines institutions de la République; l’implication des collectivités territoriales dans les questions de défense et de sécurité et le droit de pétition, entre autres. Le gouvernement, qui dit partager les points de vue de ses interlocuteurs du jour, aurait rassuré avoir déposé, le 20 octobre dernier, un mémorandum sur la table de la médiation. Médiation qui prendrait en compte les préoccupations évoquées par les députés. Mieux, les services techniques auraient déjà été engagés par le gouvernement pour analyser le document de la médiation que les députés jugeraient déséquilibré. Au terme des échanges, chacune des parties a, semble-t-il, exprimé sa satisfaction, mais surtout sa volonté de contribuer à la signature du meilleur accord possible pour le Mali.
Bakary SOGODOGO