Dioncounda Traoré lors de la présentation des vœux de l’Assemblée nationale au chef de l’Etat : «Nous n’allons pas vous laisser partir sans avoir réglé les questions en suspens»

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Dans ses vœux au président de la République, à l’occasion du Nouvel an 2011, le président de l’Assemblée nationale, Pr. Dioncounda Traoré a déploré le comportement de la jeunesse d’aujourd’hui qui se complaint dans la consommation du tabac, de la drogue et de l’alcool. Il a aussi évoqué le Code des Personnes et de la Famille, en cours de traitement au niveau de l’Hémicycle, de même que l’indispensable relecture de certains textes tels le Code électoral et la Charte des partis. Tout cela avant la fin du mandat d’ATT.  C’est dire qu’il y’aura certainement une prolongation du mandat d’ATT car, pour Dioncounda «nous n’allons pas laisser (ATT) partir sans avoir réglé ces questions».

Même s’il dit n’avoir pas " de statistiques précises " sur la question, le mathématicien Dioncounda Traoré doit avoir de réels motifs d’inquiétude en ce qui concerne le comportement de notre jeunesse en cette année du cinquantenaire du Mali. En effet, selon le président de l’honorable Institution, 75% des jeunes de notre pays consomment de la cigarette, de la drogue ou de l’alcool. Plus grave encore, selon le président de l’Assemblée nationale, le phénomène en train de se développer surtout chez les jeunes filles et les jeunes femmes. Aussi, a-t-il jugé utile d’attirer l’attention du président de la République sur ces fléaux qui sont en train de mettre " notre jeunesse en très grand danger ". Raison pour laquelle, le président Dioncounda Traoré a profité de la cérémonie de présentation de vœux au président de la République pour lancer un appel pressent " à tous les éducateurs, à tous les niveaux, afin qu’ils jouent leur rôle respectif de parents, d’éducateurs, de leaders du culte, de partis politiques et de la société civile ". D’après Dioncounda Traoré, si "on se pose très souvent la question de savoir quel monde nous allons laisser demain à nos enfants, je crois que de plus en plus il faut se demander quels enfants nous sommes en train de fabriquer pour le monde de demain(?) ".  Abordant la sempiternelle question du sort réservé au Code des Personnes et de la Famille, le président Dioncounda Traoré rassure " que la Commission des Lois constitutionnelles a commencé et poursuit ses écoutes dans le respect de nos procédures et en toute sérénité ". Apparemment, le président de l’Assemblée nationale n’a pas apprécié les nombreuses interpellations faites, lors de EID, au sujet de ce lourd dossier. Toutefois, il a tenu à rassurer tous ceux qui accusent, certainement à tort, les députés de vouloir classer " sans suite à donner " ledit Code aux calendes grecques. Cela voudrait-il supposer que le Code, qui suscite tant de commentaires au sein de la société civile, sera examiné in fine lors de la session d’avril ou à la faveur d’une prochaine session extraordinaire que le gouvernement pourrait convoquer autour du document, devenu une patate chaude dans ses mains ? En tout cas, l’opinion attend de voir le dossier évoluer avant de croire en la sincérité de ceux qui ont mission de le voter. Le sentiment dominant, aujourd’hui, au sein du peuple, étant que l’Assemblée nationale veut également jouer au chat et à la souris avec le Palais de Koulouba d’où est venu le Code pour seconde lecture à l’Hémicycle. 

L’autre sujet d’actualité que le président Dioncounda Traoré a abordé, lors de la présentation de ses vœux au Chef de l’Etat, concerne le Projet de réformes politiques pour la consolidation de la démocratie au Mali (PRPCD) ou rapport de la " Commission Daba Diawara ". Pour Dioncounda Traoré, cette Commission " a fait son travail… mais jusqu’à présent ses conclusions, traduites en projets de lois, ne sont pas parvenues à l’Assemblée nationale. Cela suscite de nombreux points d’interrogation surtout qu’une première tentative avait eu lieu avant (ATT) et qui était restée sans suite". Pour le président de l’Assemblée nationale, il est " indéniable qu’après bientôt vingt ans de pratique et d’expériences, aussi bien notre Constitution que certains textes tels le Code électoral, la Charte des partis,…méritent d’être améliorés et rendus conformes à nos engagements internationaux ou sous-régionaux. Il faut ajouter à cela, dans la perspective des prochaines élections, l’établissement d’une liste électorale fiable et de cartes d’électeurs à l’épreuve de la fraude ".

Voilà des préoccupations majeures des députés, que le président de l’Assemblée nationale souhaite que le président ATT prenne en charge avant la fin de son mandat. Seront-ils entendus ? Surtout qu’on ne parle même plus du référendum sur le projet de nouvelle Constitution, pourtant annoncé par le président ATT, lui-même le 19 avril 2010, pour être organisé " courant dernier trimestre 2010 ". Sommes-nous aujourd’hui à combien de jours avant la fin du dernier trimestre 2010 ? C’est dire que le temps est désormais compté. Cela voudra t-il dire que Dioncounda Traoré pense déjà à une éventuelle prolongation  (pour 2 ou 3 ans) du mandat d’ATT ?

Mamadou FOFANA

 

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