Déclaration de politique générale du Premier ministre : Le quitus des députés

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Après des débats qui ont pris fin tard dans la soirée, l’Assemblée nationale a accordé sa confiance au chef du gouvernement par 108 voix pour, 35 contre et 0 abstention Après la présentation de la Déclaration de politique générale (DPG) du lundi dernier, le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga était de nouveau hier face aux députés pour la séquence consacrée aux débats. Présidée par le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka Sidibé, la séance plénière s’est déroulée en présence des membres du gouvernement et de nombreux invités de la haute administration.

Conformément aux articles 57 et 95 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les débats de la DPG sont prévus pour 6 heures équitablement réparties entre le gouvernement (3 heures) et les députés (3 heures). Les élus du groupe parlementaire RPM (Rassemblement pour le Mali) ont été les premiers à ouvrir les débats. Ils ont tenu à saluer la nomination de Abdoulaye Idrissa Maïga à la tête du gouvernement avant de louer ses qualités de travailleur, d’homme intégre et foncièrement loyal. L’honorable Moussa Diarra a souligné que la mise en œuvre de la DPG permettra de réaliser, sans doute, le bien-être des Maliens, en contribuant fortement à l’apaisement du climat social. D’autres élus RPM ont rappelé les chantiers de construction de routes, de ponts, de la nouvelle aérogare de l’aéroport, de la disponibilité à ce jour de 3 400 logements sociaux ; des succès engrangés par notre diplomatie avec en point de mire l’organisation réussie du Sommet Afrique-France. Le député Ousmane Kouyaté a voulu connaître les mesures envisagées pour la protection des Maliens de l’extérieur, confrontés à de nombreux problèmes de tracasseries administratives.
Les élus du groupe Alliance pour le Mali (APM) qui fait partie également de la majorité présidentielle, ont posé des questions sur l’opérationnalisation du mécanisme opérationnel de coordination (MOC), sur les secteurs de l’eau, l’électricité, de la santé, de l’éducation, du développement rural etc.Zoumana N’Tji Doumbia a regretté que la DPG n’ait pas retenu la question du découpage administratif. Il a aussi demandé au Premier ministre de se prononcer sur un sujet d’une actualité brulante : la mise en circulation des trains voyageurs sur l’axe Bamako-Dakar. Amadou Diepkilé du groupe parlementaire ADEMA (majorité) a proposé l’introduction d’un volet dans la DPG qui va concerner la sécurité alimentaire et qui va appuyer le Programme présidentiel d’urgences socialesLes députés du groupe parlementaire Vigilance républicaine et démocratique (VRD) de l’opposition ont essentiellement axé leurs interventions sur les questions de sécurité et de défense. Nombre d’entre eux ont voulu savoir davantage sur l’objectif de la mission de bons offices qui sera envoyée à Kidal, dans le Delta central et dans le Delta intérieur comme l’a annoncé le Premier ministre lors de la présentation du texte. Cette mission négociera-t-elle avec les djihadistes agissant au centre et au nord du pays ? se sont interrogés les députés de l’opposition. Certains ont demandé au Premier ministre de donner plus de détails sur les mesures envisagées pour ramener la sécurité dans le Delta central du Niger.Intervenant au nom du groupe ADP-Maliba (opposition), Soïba Coulibaly a relevé l’absence de la question de la révision constitutionnelle dans le document de la déclaration de politique générale. Amadou Nanko Mariko du même groupe parlementaire a interrogé le Premier ministre sur la période de l’opérationnalisation de la force du G5 Sahel (Burkina-Faso, Niger, Mauritanie, Tchad et Mali). Cela signifie-t-il le retrait de la force Barkhane de la zone Sahel ?, a-t-il demandé.

RECOLLER LE TISSU SOCIAL.

En réponse, le Premier ministre a tout d’abord remercié les députés pour l’intérêt qu’ils ont manifesté à l’endroit de la DPG. « Ce jour est un grand jour », a-t-il déclaré. S’agissant de la situation sécuritaire au centre du pays, Abdoulaye Idrissa Maïga a estimé que celle-ci n’est pas dissociable de celle qui prévaut dans la partie septentrionale du pays. Le Premier ministre a estimé que cette crise est alimentée par les terroristes et autres insurgés qui pratiquent les trafics de la drogue et de la cigarette.

Justifiant l’absence de la question de la révision constitutionnelle dans le document présenté, il dira que l’Assemblée nationale avait déjà adopté cette loi avant qu’il ne présente la DPG. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas été mentionnée.
S’agissant toujours du référendum constitutionnel, le Premier ministre a affirmé : « il reste que les acteurs politiques s’approprient le projet et que les citoyens maliens puissent se l’approprier à leur tour dans la sincérité et dans la transparence. Majorité et opposition, chacun mènera la campagne avec ses arguments ». Il a par ailleurs assuré que le ministère de l’Administration territoriale travaille d’arrache-pied pour la tenue et la réussite du referendum. Il a aussi assuré que l’opération sera sécurisée par les effectifs issus de la police, de la gendarmerie, de la garde nationale et l’armée.

Sur la question de la mission de bons offices qui sera bientôt envoyée à Kidal, dans la Delta central et dans le Delta intérieur, le chef du gouvernement a noté que cette mission tentera de recoller le tissu social sans les armes. «Ce sont des chefferies traditionnelles qui sont concernées.

C’est une approche nationale», a-t-il précisé. S’exprimant sur la dotation de l’armée en moyens, notamment aériens, le Premier ministre a reconnu que privilégier le vecteur aérien est un engagement difficile, compte tenu de la modicité des ressources financières de l’Etat. Il a toutefois annoncé que des dispositions sont prises pour la livraison d’avions en ce qui concerne les contrats russes, chinois et autres. Toujours sur le registre sécuritaire, Abdoulaye Idrissa Maiga a admis que le déploiement de la force du G 5 Sahel n’attend que l’adoption du mandat par les Nations unies. « La force du G5 Sahel aura la capacité d’être beaucoup plus mobile. Elle cohabitera avec la MINUSMA et la force Barkhane. Il s’agit bien de nouvelles unités combattantes, différentes de celles de la MINUSMA », a-t-il détaillé.

En ce qui concerne le sujet ayant trait à la suite réservée à l’affaire des engrais frelatés qui a défrayé la chronique il y a quelques temps, le chef du gouvernement a révélé qu’une enquête préliminaire est en cours au niveau du Pôle économique et financier. A ce propos, il s’est dit confiant en la justice malienne.

Le chef du gouvernement a aussi assuré que dans un délai de 6 à 7 mois, le gouvernement fera démarrer les trains voyageurs sur l’axe Bamako-Dakar. Il s’est aussi réjoui de la récente adoption par l’Hémicycle du régime de la propriété intellectuelle et artistique. Il a également salué les progrès enregistrés au niveau des infrastructures routières, sanitaires, hospitalières, éducatives.

Sans oublier le développement industriel, la question de la formation professionnelle où 71 filières porteuses ont déjà été identifiées. Par ailleurs, le Premier ministre a souligné que la signature d’accords bilatéraux et multilatéraux permettra de mettre fin aux tracasseries dont seraient victimes les Maliens de l’extérieur. Enfin, il a déclaré que le programme de logements sociaux se poursuivra, annonçant que plus de 2300 sont prêts et plus de 9000 sont en cours de réalisation.

L’honorable Moussa Timbiné du RPM a, au nom des députés de la majorité présidentielle, renouvelé sa confiance au Premier ministre pour réaliser le bonheur du peuple malien. Il a assuré le gouvernement du soutien et de l’accompagnement des députés de la majorité pour la résolution de la crise sécuritaire, dans la lutte contre le terrorisme et pour la présence de l’Etat dans l’ensemble du territoire national. Le député Mamadou Diarassouba qui est également du RPM, a poussé la même chansonnette, tout en invitant le chef du gouvernement à dépasser les limites pour relever les différents défis auxquels le pays fait face.

Massa SIDIBÉ

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