Conformément à l’article 78 de la constitution de 1992 en vigueur, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, trois mois après sa nomination à la Primature, a présenté devant l’Assemblée nationale sa déclaration de politique générale (DPG). Cet exercice trace les lignes conductrices de l’action du Gouvernement.
Le document de 33 pages exposé aux élus, fixe les orientations majeures de l’action gouvernementale au cours des mois à venir. Déjà soumise à l’approbation de 147députés élus, ladite déclaration fera l’objet de débats en plénière dès ce matin. Cela augure de belles empoignades en perspective entre les députés de l’opposition, de la majorité et le Gouvernement.
A l’entame de son exposé, le chef du gouvernement a renouvelé sa reconnaissance au Président de la République pour la confiance placée en sa personne pour conduire l’action gouvernementale. Abdoulaye Idrissa Maïga a sollicité la franche collaboration des députés dans l’accomplissement de sa mission.
Minutieusement, le Patron de la Primature a développé tout au long de son exposé le programme ambitieux auquel son équipe va désormais s’atteler pour traduire en actions concrètes la vision du président. Cette vision englobe quatre axes majeurs qui portent sur le parachèvement accéléré de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ; l’apaisement du climat social ; la satisfaction des besoins se rapportant au Programme présidentiel d’urgences sociales et l’adaptation de la diplomatie malienne aux ambitions du Mali en relation avec les questions aussi bien régionales, sous régionales qu’internationales. Aux dires du chef du gouvernement, l’axe n°1 est la mère de toutes les priorités nationales. Il s’agira alors de la sécurisation des personnes et de leurs biens pour envisager le développement. Pour illustrer ses propos, le PM a annoncé que d’ici le 30 juin une mission de bons offices se rendra dans les régions de Kidal, de la boucle du Niger et du delta intérieur pour « rendre effective la présence de l’Etat à Kidal ».
Pour ce qui est de la nécessité de promouvoir le dialogue social, Abdoulaye Idrissa Maïga a mis l’accent sur l’adaptation du code de travail en vigueur à l’évolution socioéconomique et la création d’un conseil national de dialogue.
En ce qui concerne le Programme présidentiel d’urgences sociales, le patron de la primature a fait comprendre que des actions seront menées pour réduire les inégalités sociales comme l’eau, les soins de santé, l’énergie, les pistes rurales. A ce niveau, il notera que le gouvernement se propose de porter en 2018 le taux d’accès à l’électricité en milieu urbain à 89% et pour le milieu rural à 31,23%. Pour l’amélioration de la santé des populations, il mettra l’accent sur la construction de six centres de santé de référence, de centres d’hémodialyse et un centre de prise en charge de la drépanocytose à Kayes et à Mopti. Pour ce qui est du foncier, Abdoulaye Idrissa de maintenir que le gouvernement procédera à la relecture du code domanial et foncier. A ce titre, il entreprendra toute action allant dans le sens de la maitrise de la gestion foncière en vue d’assurer un accès équitable et sécurisé de tous les citoyens à la terre.
Enfin, s’agissant la politique nationale en matière relations internationales, il a parlé des retombées de la récente visite du président de la république au Royaume d’Arabie Saoudite. De ces retombées, il est question de construction d’un aéroport à Kidal ; d’un quatrième pont à Bamako ; d’infrastructures routières et un hôpital ultra-moderne et la mise en circulation des trains voyageurs sur la voie ferrée Bamako-Kayes. Pour la concrétisation de ce vaste programme, le premier ministre a annoncé la mobilisation d’un ensemble de dotations budgétaires d’un montant de 2201,164 milliards soit une augmentation de 500 milliards par rapport de l’exercice 2017.
Pour finir, il a adressé un message tant à l’endroit de l’opposition que de la majorité présidentielle. Il s’agit d’un appel à l’entente vertueuse et à l’indispensable sursaut national ; un appel à la mobilisation pour stabiliser le Mali dans une approche inclusive ; et un message pour le confort de la démocratie.
Jean Goïta