Sous la présidence de l’Honorable Issiaka Sidibé, président de l’Assemblée Nationale, les députés de la majorité et de l’opposition se sont retrouvés pour débattre de la motion de censure deposée par les membres du groupe parlementaire Vrd, réclamant la démission du Premier ministre Moussa Mara. L’exercice était inédit car il aura permis aux adversaires politiques en face de se dire les quatre vérités sur un certain nombre de préoccupations d’ordre national. Il aura aussi permis au Premier ministre Moussa Mara d’être convaincu du soutien sans faille de la majorité présidentielle.
“Vous avez notre entière confiance, cette motion de censure ne passera pas”, a déclaré un député du Rpm dont les propos seront confortés par un député de l’Adema qui voit d’un mauvais oeil le depôt de la motion de censure, visant le Chef de l’exécutif.
Un député a enfoncé le clou pour soutenir les allégations de la majorité restée en bloc derrière le Premier ministre Moussa Mara. “La réussite du Président de la République et du Premier ministre signe indubitablement la fin de la carrière politique de certains”, a déclaré un autre membre de la majorité qui se refuse d’être tendre avec le chef de file de l’opposition.
Aussi certains députés sont-ils allés loin jusqu’à affirmer que l’action de l’opposition est destinée à torpiller le Président de la République dans ses efforts de reconstruction du pays.
“Nous sommes de l’opposition et nous le revendiquons, nous en sommes fiers que nul ne se méprenne sur le sens de notre démarche”, a répondu Soumaïla Cissé en réaction aux attaques personnelles.
En tous les cas, cet exercice démocratique, auquel députés de la majorité comme ceux de l’opposition se sont livrés, aura permis à Moussa Mara, accusé de tous les pechés d’Israel, de se défendre. Il s’est expliqué sur son voyage de Kidal et de ses péripéties. Le Premier ministre s’est blanchi de toutes les récriminations formulées contre lui et son équipe dont les errements alimentent de plus en plus les causeries de certains salons.
“Je ne démissionnerais pas”, c’est en substance ce que le Premier ministre Mara, dont la tête est reclamée pour justifier cette motion de censure, a déclaré, lors d’un passage pour répondre des accusations dressées contre lui.
Aux arguments développés par l’opposition, qui insiste sur les errements du gouvernement, le Premier ministre a repondu : “C’est plutôt l’opposition qui ne sait pas où donner de la tête”. Une attaque directe du Chef de l’exécutif qui, on le voit, nargue le groupe parlementaire Vrd qui révendique sa tête.
Mieux, le leader du parti Yèlèma, que certains de ses détracteurs disent peu porté par les députés de la famille politique du président de la République, est désormais rassuré, car au terme du vote qui s’est déroulé au bulletin secret, ladite motion a échoué. Puisqu’elle a été purement et simplement rejetée par la majorité des députés présents à l’Assemblée.
En effet, seuls 24 députés ont voté favorablement cette motion de censure initiée par l’opposition parlementaire. C’est du moins ce que le décompte des voix a donné comme résultat. Nous y reviendrons !
LAYA DIARRA
