La semaine dernière, des députés de l’Assemblée nationale, tant de la majorité présidentielle et que de l’opposition, ont mené une fronde contre le Président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Issaka Sidibé, jaloux de ses prérogatives constitutionnelles. Ces députés avaient demandé des explications au chef de l’institution parlementaire quant aux dépenses extrabudgétaires, prises en compte dans le Collectif budgétaire voté par l’Assemblée nationale, le lundi 20 juin dernier.
En effet, au cours des débats en séance plénière sur le Collectif budgétaire, le ministre de l’Economie et des finances a exhorté les parlementaires à plus de rigueur pour éviter des dépassements dans l’exécution du budget. A la fin de la séance plénière, des députés se sont consultés en catimini et ont mené une campagne de dénigrement contre le Président de l’Assemblée nationale pour dire qu’il est responsable de ce dépassement budgétaire. Ils ont donc formé un groupe pour lui demander des comptes. Enervé par ces accusations aux relents de complot, le Président Sidibé a refusé de les recevoir. La crise éclate.
Ils décident de ne plus participer aux séances plénières que le Président présidera. Rapidement, des bonnes volontés au sein de l’Hémicycle, à commencer par le Questeur, Mamadou Diarrassouba, son gendre, Karim Kéita et le président du groupe parlementaire ADEMA-ASMA, Issa Togo, entre autres, ont essayé de calmer le jeu. Finalement, la sérénité est revenue à l’Hémicycle. En effet, les présidents des groupes parlementaires et les Vice-présidents se sont réunis, le vendredi, aux environs de 15 heures avec le Président de l’Assemblée nationale pour clarifier la situation. Au sortir de cette rencontre, beaucoup de députés ont laissé entendre que la crise est terminée et qu’il y a eu maldonne. «Le Président s’est mal comporté. sinon, nous avons compris d’où vient le dépassement budgétaire lequel, en réalité, découle des différentes situations créées par le Gouvernement, notamment, la prise en charge de Commission ad hoc chargée d’enquêter sur les évènements du 21 mai à Kidal, celle relative à la zone aéroportuaire impliquant l’ancien ministre David Sagara et celle chargée d’étudier le dossier ATT. C’est ce qui explique le dépassement budgétaire. Nous avons compris aussi que sur les missions de l’Assemblée nationale, il y a un léger dépassement. En clair, nous sommes d’accord qu’il n’y a ni détournement ni mauvaise gestion, mais déficit de communication», nous a expliqué un député RPM. Un autre de l’opposition dira presque la même chose: «c’est terminé, les explications que le Président avait refusées de donner ont été expliquées par lui-même. Nous avons compris. Il faudrait dorénavant qu’il comprenne qu’il est là pour nous et il doit nous écouter».
En fait, avec l’éclatement de la crise, des députés RPM comme ceux de l’opposition ont vite fait d’accuser l’Honorable Sidibé de mauvaise gestion alors qu’il n’en est rien. Ils sont allés vite en besogne pour diffamer le Président Sidibé qui, faut le reconnaître, est loin d’être généreux envers eux. Puisqu’ils lui reprochent de manger seul ses fonds de souveraineté. C’est vraiment honteux de la part des élus de la nation de faire des accusations sans fondement sur leur Président, parce que simplement il refuse de partager son argent avec certains qui, de temps à autre, tentent de le faire chanter à travers de l’intox par presse interposée. Les accusations éhontées des députés sont à l’image de ceux qui votent aujourd’hui les lois. Ils oublient que leur traitement salarial (salaire, indemnités, carburant, téléphone) dépasse de plus de 14 millions de franc CFA par an et par député le traitement salarial de la précédente législature. En clair, depuis l’arrivée d’Isack Sidibé, chaque député gagne par an plus de 14 millions F CFA que les anciens députés. S’y ajoutent les centaines de millions distribués aux membres des différentes commissions ad hoc de l’Assemblée nationale. C’est ignoble d’accuser quelqu’un de détournement en précisant même un chiffre alors qu’il n’existe aucun rapport de contrôle, pas même celui de la Commission de contrôle de l’Assemblée qui est habilitée à porter une telle accusation. Qu’ils sont nombreux les députés semi-lettrés à Bagadadji qui confondent dépassement budgétaire et détournement, dépassement budgétaire et déficit budgétaire. Encore que dans ce cas-là, le dépassement est bien justifié par la création des différentes commissions ad hoc demandées par le Gouvernement.
A suivre!
Chahana Takiou et Youssouf Diallo