Choix du successeur d’IBK : La guerre de tranchées

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La classe politique nationale est en continuel repositionnement à la veille, pendant et après toutes les élections générales. Il y a des étapes dans ce processus. Cette dynamique s’explique par le fait que les partis politiques ont vocation à conquérir le pouvoir. Le contexte politique actuel est tel que les données ne font que changer. En effet, la composition de l’Assemblée Nationale, à l’issue des élections législatives a changé pour 80 pour cent environ, ce qui explique que beaucoup d’anciens députés n’ont pas été réélus.

En plus, l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Ibrahim Boubacar Kéïta, selon toutes les probabilités ne se succédera pas à lui même, pour la simple raison que son parti, le RPM a eu des résultats en deçà des attentes, soit environ onze députés en tout contre 47 en 2002. Alors, en déhors de la candidature du RPM, ce sont les deux partis qui ont eu le plus de députés, en l’occurrence l’Adéma et l’URD qui sont en pole position pour prétendre au perchoir.

L’ADEMA ET L’URD, MAITRES DU JEU

Pendant que l’Adéma a 55 députés, l’URD a 36 et malgré le fait qu’il y a beaucoup de prétendants au perchoir dans les coulisses, c’est entre ces deux poids lourds de l’échiquier politique que tout se jouera. Vont-ils aller au coude à coude en trouvant une approche consensuelle en ce qui concerne la mise en oeuvre du bureau de l’Assemblée Nationale, ou en rangs dispercés? C’est cette question qui préoccupe en ce moment au sein de l’opinion publique nationale. La réponse ne doit pas tarder à tomber après la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle.

DES SUPPUTATIONS

Mais d’ici là, que de supputations sur le compte des prétendants; Ceux qu’on présentent aujourd’hui sont-ils tous réellement des prétendants? Quelles sont leur chance dans cette compétition s’annonce rude? En effet, en 2007 comme pendant toutes les années électorales, le perchoir suscite beaucoup de remous au sein de la classe politique.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) est le regroupement dont les membres tiennent le haut du pavé en cette circonstance. Et logiquement il doivent tout mettre en oeuvre pou s’entendre et donner ainsi un sens à leur déclaration, selon laquelle, après avoir travaillé à la réélection d’ATT, ils mettront tout en oeuvre pour lui offrir une majorité confortable à ATT à l’Assemblée Nationale.

QUI SUCCEDERA A IBK?

Nous sommes à un moment ultime du choix de celui qui doit succéder à IBK au perchoir, mais aussi de la formation du bureau de l’Assemblée Nationale. Dans cette mouvance, il doit y avoir une gestion interne de l’ADP tant dans l’intérêt des membres de ce regroupement que de celui du président de la République.

En fait, l’ADP aura tout l’avantage de trancher la problématique du choix du successeur d’IBK qui, probablement serait appelé à d’autres fonctions non moins importantes, à en croire certaines indiscrétions. Ce qu’il ne faudra pas perdre de vue, c’est qu’il faut tout mettre en oeuvre pour trouver un président de l’Assemblée Nationale à la hauteur de l’importance de l’institution pour la consolidation de notre processus démocratique.

DES DEBATS HOULEUX EN PERSPECTIVE

Cela est aussi particulièrement important, étant donné la qualité des hommes et des femmes qui ont été désignés pour parler au nom du peuple tout entier. Penser que ATT a tout à perdre au cas où ils ne s’entendaient pas n’est-il pas en réalité une erreur? En tout cas, ATT est déjà réélu; créer pour lui les conditions d’une gouvernance apaisée est dans l’intérêt de tous. Ceux qui ne l’auront pas compris pourraient ête considérés comme des aventurieux. Mais en politique cela n’est pas interdit.

Mais, au sein de l’opinion publique natioale, on s’attend à ce que les débats soient très houleux pendant cette législature. Quoi de plus normal quand on sait que parmi les futurs députés il y a des cadres et acteurs politiques qui ne seront pas prêts de faire de cadeaux au pouvoir. Cela est de bonne guerre pour l’approfondissement de notre processus démocratique. Ainsi, il nous faut un président de l’Assemblée qui réunit plusieurs qualités, avec une grande capacité d’écoute. Sans cela, l’Hémicycle pourrait être le théâtre de polémiques acerbe, inutiles, contrairement à ce à quoi on s’attend.

Moussa SOW
3 Août 2007

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