Candidature à la présidence de l’Assemblée Nationale : Maître Tapo est-il un plaisantin ?

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En 2002, sa candidature avait illuminé le firmament politique malien. Dès qu’elle est arrivée à l’hémicycle, elle s’est révélée être un vrai feu follet. Le temps d’une bagarre très inégale entre lui et le président du Rpm, Ibrahim Boubacar Kéïta, auréolé d’une percée spectaculaire à l’Assemblée, damant de loin le pion au parti Adéma.

S’il y a un homme qui a cru pouvoir tirer profit des déconvenues de l’ex-parti majoritaire, ce fut Kassoum Tapo et pour cause. Au-delà de l’Acc, groupement politique au nom duquel il s’était présenté, Me Kassoum Tapo avait cru pouvoir infiltrer les rangs de l’Adéma. Ce qu’il réussit d’ailleurs. Parce qu’en effet, nul doute que, pour avoir osé se présenter, l’avocat avait eu des promesses de soutien au sein d’un parti Adéma qui verrait d’un très mauvais œil la venue d’IBK au perchoir. Au nom d’un consensus naissant à l’époque, l’Adéma et le Rpm se sont vite réconciliés. Mais sur le dos de la candidature de Me Kassoum Tapo, un parvenu politique. Le président IBK avait tout compris, même lorsque Me Tapo, humilié était subitement revenu tresser des lauriers à sa gloire.

Ce n’était là qu’un rappel. Mais un rappel qui vaut pour le présent. En effet, à l’occasion de cette rentrée parlementaire prévue pour le 3 septembre 2007, Me Kassoum Tapo remet ça. Il annonce, tonitruant, sa candidature pour le perchoir.

Ancien bâtonnier, figure de prou de la société civile malienne et ancien président de la Ceni, le célèbre avocat ne manque d’arguments personnels à faire valoir pour le poste. Mais seulement voilà : il est le seul élu national de son parti, le Rnd. Un homme de droit qui feint d’ignorer les pertinentes dispositions du règlement de l’Assemblée nationale du Mali. Un politicien frondeur, déterminé à fouler au pied la règle élémentaire de toute démocratie, celle de la majorité et de la minorité. Un iconoclaste qui signera l’arrivée d’un singleton aux plus hautes marches de l’une des plus hautes institutions de la République.

 Bien sûr qu’il se réclame d’un groupement politique, l’Adp qui compte près de 130 députés sur les 147 de l’Assemblée. Un groupement dont son parti, le Rnd- donc pas lui personnellement- serait l’un des initiateurs. C’est pour soutenir et accompagner, dans son nouveau mandat de 5 ans, le président ATT. Oui, lui aussi est un soutien à ATT. Autant que les autres, sinon plus. Etant entendu qu’il vient de la même région que lui. Qu’ils sont parents et frères. Voici donc un homme qui fait résolument, depuis 2002, de son voisinage une rampe de lancement au sommet de l’Etat. Sinon, sur qui autres que les amis d’ATT Me Tapo peut compter ? Dites-le moi si vous êtes véridiques.

Abdoulaye Diarra et Belco Tamboura

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