Burkina Faso : Groupe parlementaire ADJ : Deux recommandations pour éviter le « braquage » constitutionnel

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assemblee nationaleLe groupe parlementaire Alternance, Démocratie et Justice (ADJ) a organisé ses premières journées de travaux de l’année en cours les 15 et 16 février 2014, dans la capitale du Liptako. Il ressort des conclusions deux recommandations pour éviter la modification de l’article 37, la mise en place du Sénat et la tenue d’un Référendum.

Les participants aux premières journées parlementaires du groupe ADJ ont rejeté l’idée d’un Référendum et la prolongation du mandat présidentiel. En outre, ils ont recommandé au Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, de mettre en place une cellule de réflexion pour l’élaboration d’une stratégie de lutte sur le plan juridique, afin de contraindre le président Blaise Compaoré à abandonner son projet de briguer un autre mandat par le truchement de la modification de l’article 37.

 

De l’avis du député du l’Union pour la renaissance/parti sankariste (UNIR /PS), Nestor Bassière, le groupe parlementaire ADJ s’est basé sur des éléments politiques et juridiques pour dire au chef de l’Etat, Blaise Compaoré, de respecter la Constitution. « Le Référendum est anticonstitutionnel et ce, conformément à l’article 168 de la loi fondamentale », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le député Bassière a précisé que son groupe parlementaire entend saisir la justice burkinabè et envisage même se tourner vers la justice internationale. Pour lui, le Burkina Faso a ratifié plusieurs conventions sur le plan international, entre autres, celles de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA) qui interdisent les coups d’Etats constitutionnels. « Nous pensons que c’est l’occasion de mettre en place une cellule de veille chargée de produire un dossier solide avec tous les arguments possibles en vue d’approcher les institutions internationales pour défendre notre cause au-delà des frontières du Burkina », a-t-il expliqué.

 

 
Selon le président du groupe parlementaire ADJ, Ibrahima Koné, les expériences du Niger, du Bénin, du Ghana et du Sénégal l’ont convaincu davantage que l’alternance n’est possible qu’à travers le jeu démocratique s’il est respecté grâce à l’abnégation du peuple. C’est dans cette optique qu’il a invité l’ensemble des partis de l’opposition à redoubler d’effort et à se procurer les conclusions de ces journées parlementaires pour rendre plus victorieuses leurs ambitions et « barrer » la route à ce « braquage » constitutionnel.
Le député du PDS/Metba, Hama Arba Diallo, a, pour sa part, déclaré, qu’au regard des militants et sympathisants qui ont assisté aux discussions, le message de l’opposition va porter. Selon lui, le fait que l’ADJ s’est déporté dans la capitale du Liptako a permis de constater que l’opposition a des répondants locaux qui s’intéressent aux débats politiques.

 

 

« L’avenir du Burkina Faso nous appartient tous, s’il y a des soucis majeurs liés à la stabilité et à la prospérité du pays, nous aimerions que les habitants de Dori aient leur mot à dire. C’est ça la démocratie », a-t-il lancé.
Quant à la médiation initiée par le président Jean-Baptiste Ouédraogo, le député du PDS/Metba, a souligné qu’il attend de voir si ce n’est pas une médiation de trop. Cependant, il a affirmé que le fait que le président Ouédraogo semble vouloir contribuer à la recherche d’une solution est louable. « L’essentiel est que nous sommes prêts et toute opportunité qu’il y a de dialoguer, notre groupe parlementaire y compris l’opposition en général, y allons, convaincus que cela peut nous aider à sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes maintenant », a indiqué M. Diallo.

 

Les premières journées parlementaires du groupe ADJ se sont tenues sur le thème « L’article 37 : l’inopportunité d’un référendum » qui a d’ailleurs fait l’objet d’une communication livrée par le Pr Séni Ouédraogo, agrégé de droit public et spécialiste des questions constitutionnelles. C’est pourquoi, Ibrahima Koné a confié que l’article 37 qui limite le nombre de mandats à deux, résulte d’un consensus depuis la Constitution de 1991 adoptée par Référendum. « Il y a eu effectivement des révisions sur cet article notamment après la crise consécutive à la mort de Nobert Zongo. En effet, il y a un consensus qui s’est dégagé à travers le rapport du Collège de sages. Pourquoi revenir encore sur cette limitation ?

 

Est-ce que ce n’est pas briser un consensus national pour imposer la volonté d’un individu », s’est-il interrogé ? Et d’ajouter que l’organisation d’un Référendum en vue de faire sauter le verrou de la limitation des mandats, serait une violation d’une part de la Constitution et d’autre part, de la Charte africaine. « Au-delà de toute considération politique et juridique, le Référendum est inutile et inopportun dans le sens que des milliards seront consacrés à son organisation au moment où les différents syndicats revendiquent un mieux-être », a dit le président du groupe parlementaire ADJ.

 Souaibou NOMBRE

snombre29@yahoo.fr

 

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