Budget 2010 : Présidence: + 450 millions; Primature: – 138 millions; Assemblée Nationale: + 13 millions

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Il aura fallu deux jours d’intenses débats à l’Assemblée pour que le Budget 2010, défendu à la fois par le ministre des Finances, Sanoussi Touré et le président de la Commission des Finances, Waly Diawara, puisse être adopté par les élus de la Nation, le vendredi 17 décembre dans la salle Modibo Keïta, aux environs de 13h30. Ce sont 116 députés qui ont voté pour le budget, contre 19 de l’Opposition.

Selon le rapport de la Commission des Finances, lu par le rapporteur général, Sounkoutou Sissoko, et approuvé par les élus de la Nation, le budget 2010 est arrêté à 1 097,775 milliards de FCFA en termes de recettes et à 1 192,300 milliards en dépenses. Il en résulte donc un déficit budgétaire de 94,525 milliards de FCFA, contre 127,304 milliards de nos francs dans le budget précédent.

Défendant son Budget, le grand argentier du Mali a soutenu que son document s’appuyait sur trois mots clés: la transparence, le réalisme et le volontarisme.

"Le volontarisme s’explique par notre engagement à faire du Mali une puissance économique, à travers la subvention accordée dans le domaine des engrais pour toutes les cultures, notamment les céréales et le coton. Notre volontarisme, c’est également l’institution d’une assurance maladie. J’ai dit que le budget est réaliste. Il l’est, parce que nous avons réussi, à travers nos prévisions, à réduire le déficit de 127 milliards à 94 milliards de nos francs. Le budget est, enfin, transparent, parce qu’il prend en compte la mise en œuvre de la décentralisation et permet d’aller vers une déconcentration budgétaire progressive, en donnant plus de moyens pour assurer la tutelle" a développé le ministre des Finances.
Cette analyse n’est pas du tout partagée par Konimba Sidibé de l’Opposition, qui trouve le "Budget opaque, illisible  et dépourvu de toute transparence".

L’élu du PARENA estime que la "procédure d’élaboration du Budget est basée sur un outil très vieux, vétuste et sa nomenclature difficile à cerner. A  travers cette manière de procéder, on remarque tout de suite que le budget est illisible, parce qu’il est difficile de savoir la part réservée à l’éducation, à la santé et à d’autres secteurs. On passe l’essentiel du temps à chercher à comprendre, pour lire et analyser le Budget. Monsieur le ministre, le Budget n’est non plus volontariste, parce qu’il ne prend pas en compte les 180 milliards issus de la vente de la Sotelma et qu’il n’y a aucune trace des 9 milliards restants de la BIM-SA.  On met cet argent de côté et on parle de volontarisme? Que non! Le volontarisme suppose qu’on prenne l’argent et qu’on l’injecte dans l’économie. Sarkozy et Obama peuvent parler de volontarisme, mais pas vous. L’absence de volontarisme et l’illisibilité suffisent pour prouver le manque de transparence du Budget, qui n’est non plus exhaustif, parce qu’il ne prend pas en compte les dépenses fiscales, notamment les exonérations, les gros investissements chinois et autres…". Voilà l’essentiel du débat qui a eu lieu à l’Hémicycle (Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions).

Maintenant, ce qu’il faut savoir, c’est que le budget de la Présidence de la République est arrêté à 11.960.098 000 FCFA, contre 11.509.975.000 FCFA en 2009, soit une augmentation de 450.123.000 FCFA. Le Budget, qui était de plus de 12 milliards en 2008, a connu une réduction en 2009, due à la fin des travaux d’investissement et à la restructuration des services de la Présidence. En 2010, une légère augmentation par rapport à l’année qui s’achève est à relever. Elle est d’environ 4% et est liée aux travaux de construction du siège de la Grande Chancellerie et de celui de la CASCA et à la prise en charge du Cabinet de l’ancien Président Konaré et de celui de la Première Dame.

Ce qu’il faut savoir également, c’est que le budget de la Primature est arrêté en 2010 à 6.195.391.000 FCFA, contre 6.334.146.000 FCFA en 2009 soit une diminution de 138.75500. En effet, il y a trois ans que, d’année en année, le budget de la Primature régresse.  De 8,3 milliards en 2008, cette enveloppe a régulièrement diminué. Cette situation s’explique par la fin de projets importants dont les crédits étaient logés dans le budget de la Primature, notamment le Sommet Afrique-France, la Mission de Restructuration du Secteur Coton, qui en est à sa dernière phase, le retrait du budget de l’Ecole Nationale d’Administration de celui de la Primature, l’absence d’investissements majeurs et la réduction des crédits au chapitre des besoins nouveaux des services.  Pour sa part, le budget de l’Assemblée Nationale augmente d’année en année. De 9.476.434.000 FCFA en 2009, il est arrêté en 2010 à 9.489.837.000 FCFA, soit une légère majoration de 13.403.000 FCFA.
Cette évolution du budget de l’institution que dirige Dioncounda Traoré se justifie par la prise en charge des dépenses en personnel, des indemnités de sessions, le recrutement d’agents, la prise en charge des dépenses liées à la tenue des deux sessions ordinaires du Parlement National des Jeunes, les travaux de réparation sur le bâtiment principal de l’Hémicycle et certains investissements. A suivre.
Chahana Takiou

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