Bonne gouvernance et lutte contre la corruption : Le Réseau des parlementaires fait le bilan

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Amadou Bouaré, député à l’Assemblée nationale et président du Réseau des parlementaires maliens sur la gouvernance et la lutte contre la corruption, Apnac-Mali, a fait le bilan de ses activités au cours des quatre dernières années et présenté les perspectives de son organisme.

 

Lundi 25 juin, à la Maison de la presse, le député élu à Macina, Amadou Bouaré, président du Réseau des parlementaires maliens sur la gouvernance et la lutte contre la corruption a présenté aux médias le bilan des activités du Réseau, de 2008 à 2012, et les perspectives envisagées. Mais avant de faire le bilan proprement dit, le conférencier a expliqué la corruption dans ses définitions, formes et manifestations.  Ainsi, la définition communément admise est que la corruption est l’abus de la part d’un individu qui profite de sa situation dans un système donné en vue de réaliser un profit personnel. Elle suppose un rapport entre deux individus : le corrupteur et le corrompu. Au Mali on rencontre aussi bien la petite corruption, fait de petits agents talonnés par des questions de survie quotidienne, que la grande corruption dans laquelle excelle une certaine élite.

Selon le conférencier, la corruption se caractérise par trois traits généraux. A savoir, ses capacités d’érosion de la confiance au sein de la communauté nationale ; d’altération des règles éthiques, comportementales, morales et légales ; de distribution de privilèges et de la généralisation de l’inégalité en droit entre les citoyens d’un même pays.

C’est en raison de la généralisation de ce que certains appellent gangrène et d’autres, cancer, que des députés ont eu l’idée de mettre en place et d’animer cet instrument.

Depuis juin 2008, Apnac-Mali a adopté un plan d’action qui lui a permis de mener de nombreuses activités (études, ateliers de restitution d’études et de formation, conférences, fora, échanges d’expériences,…) au Mali, en Afrique et dans le reste du monde. Ces différentes activités ont entre autres permis aux membres du Réseau de s’imprégner davantage des instruments internationaux de lutte contre la corruption, institués par les Nations unies, l’Union africaine ou la Cédéao.

En termes de perspectives et de recommandations pour les années à venir, le Réseau envisage de préparer l’Assemblée générale annuelle d’Apnac prévue pour le mois prochain à Kampala (Ouganda), d’élaborer le rapport de suivi de Gopac qui sera présenté en septembre 2012, d’organiser un atelier de formation sur les outils d’autoévaluation  de la corruption par les parlementaires, de partager les réalisations d’Apnac-Mali avec toutes régions administratives du Mali à travers des conférences de presse.

Mais déjà, pour permettre aux institutions de la République de repartir sur des bases plus saines et plus crédibles, pour une gestion plus transparente de la transition, pour améliorer la gouvernance publique et privée de façon irréversible, Apnac-Mali recommande au gouvernement de procéder à l’audit de la gestion de toutes les institutions de la République y compris l’Assemblée nationale, de procéder aussi à l’audit de la gestion de certaines sociétés et entreprises d’Etat comme Huicoma, Office du Niger, Comatex, Adn, Anict, et de faciliter des conférence de presse sur le même thème (gouvernance et corruption) dans chacune des régions administratives du Mali.

Présent, le député élu à Sikasso, Housséni Amion Guindo dit Poulô, a avoué ne pas comprendre que les députés rebelles et islamistes ont continué à percevoir leurs indemnités jusqu’à très récemment, c’est-à-dire longtemps après qu’ils ont rejoint les groupes armés. A noter que ces députés rebelles et islamistes, plus d’une demi-douzaine, sont de fervents cadres de l’Adema-Pasj, le parti qui depuis 1992 a eu la brillante idée de recruter tous ceux qui pouvaient l’aider et s’accaparer du pouvoir.

Cheick Tandina

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