Lors de l’examen du projet de loi portant financement du projet d’accroissement de la productivité agricole, l’opposition PARENA – SADI est montée au créneau à travers les députés Oumar Mariko et Konimba Sidibé pour dénoncer une mainmise du PDES sur la gestion des affaires publiques. Ils ont désapprouvé des projets du monde paysan placés sous la tutelle du patron de l’APCAM, Bakary Togola, un haut responsable du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) et le fait que Jeamille Bittar, 1er vice-président du même parti qui ambitionne d’hériter du pouvoir ATT, continue à gérer la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Un mélange de genres qui leur parait indécent et insupportable.
Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) devrait s’attendre à une certaine adversité au sein de la classe politique malienne. On lui reproche souvent de tirer la couverture sur lui concernant les actions de la gouvernance ATT. Gouvernance à laquelle plusieurs partis (de la majorité) ont participé.
L’opposition, elle, ne se fait pas prier pour tempérer les ardeurs du PDES, dans ses préparatifs des échéances électorales de 2012. C’est dans ce contexte que, lors de la plénière du jeudi dernier à l’Hémicycle, les députés PARENA-SADI Oumar Mariko et Konimba Sidibé (ce dernier semble aujourd’hui plus proche de SADI que du PARENA) ont dénoncé le fait que l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) soit gérée de façon patrimoniale, avec la complicité de l’Etat, par un responsable de premier plan du PDES.
Pour l’honorable Konimba Sidibé, élu à Dioïla, il n’est pas normal que l’Etat transfère ses compétences à une structure regroupant des paysans surtout lorsqu’elle a à sa tête un responsable politique de premier plan comme Bakary Togola. Comment le patron de l’APCAM, 4 ème vice-président du PDES, " peut-il gérer efficacement l’argent public affecté à la gestion du projet d’accroissement de la productivité agricole ? ", s’était interrogé l’honorable Sidibé.
Il n’a pas manqué de dénoncer " un partage de gâteau " entre l’Etat et le PDES. Pour ce député, il est malsain que l’argent public injecté dans la gestion du Programme d’Appui Sectoriel aux Organisations Paysannes (PASAOP) et le Programme d’Appui à la Productivité Agricole au Mali (PAPAM) soit géré, "comme on pourrait l’imaginer " par ce responsable politique.
Pour sa part, le député SADI élu à Kolondiéba, Dr Oumar Mariko a enfoncé le clou en s’insurgeant contre "l’appropriation des terres par des opérateurs économiques qui ont transformé les paysans en ouvriers agricoles. Des opérateurs économiques qui ont à leur tête un autre responsable politique… ".
Par ces mots, le 9 ème vice-président de l’Assemblée nationale lançait une pique au président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) et non moins 1er vice-président du PDES.
Il dénoncé le fait que des parts importantes de marchés des intrants agricoles et de pesticides soient gérées de façon calamiteuse par les deux responsables du PDES que sont Bakary Togola de l’APCAM et Jeamille Bittar de la CCIM.
Finalement, après avoir dénoncé l’attribution anarchique des terres aménagées ou à aménager " à des copains du PDES comme les Abou Sow, Bakary Togola, Sidi Kunta, GDCM, etc ", Oumar Mariko, d’ajouter: " On se demande si nos terres ne sont pas aménagées pour le Projet ou le parti pour la destruction économique et sociale (PDES)", a-t-il martelé.
Face à toutes ses dénonciations, le ministre Agatham Ag Alhassane a opposé une fin de non recevoir. "Tout le monde est politique dans ce pays. Bakary Togola et tous ceux dont vous parlez travaillent bien à la tête de ces structures. C’est le président de l’APCAM qui a introduit la moissonneuse-batteuse dans les techniques culturales… C’est quelqu’un qui travaille bien ", a-t-il conclu.
Bruno D SEGBEDJI