Déjà plus d’une vingtaine de projets de loi sont déposés par le gouvernement sur la table des députés
Les élus de la nation se sont retrouvés lundi pour leur session d’avril, soit une semaine après la clôture de la session extraordinaire ouverte le 22 janvier. Pour les 90 jours à venir, les députés vont remplir pleinement leur mission d’examen et de vote des projets de loi ainsi que de contrôle de l’action gouvernementale. Comme le veut la tradition, c’est une ouverture solennelle qui a marqué cette reprise du travail de l’Assemblée nationale. Une ouverture marquée par la présence du tout nouveau Premier ministre, Moussa Mara, des membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique, des chefs d’institutions et des invités de marque. Deux présidents de parlement de pays amis étaient aussi là. Il s’agit du président de l’Assemblée nationale du Bénin, le Professeur Mathurin Coffi Nago, et du président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, l’Honorable Soungalo Apollinaire Ouattara.
Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé a d’abord adressé ses vives félicitations et ses sincères vœux de réussite à Moussa Mara, sur qui le président de la République, chef de l’Etat, a porté sa confiance en le nommant comme Premier ministre, chef du gouvernement.
Revenant à la session ordinaire d’avril, le détenteur du perchoir a rappelé qu’elle fait suite à la session extraordinaire qui a vu la mise en place des organes de direction et de travail de l’Assemblée nationale. Fait inédit dans notre pays, la session extraordinaire a enregistré la prestation de serment des membres de la Haute cour de justice, une institution de la République qui jusque là n’avait jamais été installée. Pour lui, « la tenue de cette première session ordinaire marque une étape importante dans le processus de normalisation de la vie politique, suite à la crise que nous avons connue ».
Issiaka Sidibé a fait le constat que « notre pays revient de loin », et qu’il est en train de sortir de la crise, grâce à l’accompagnement de l’ensemble des frères africains et de la communauté internationale. Le président de l’Assemblée nationale a salué l’appui et la solidarité des pays de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations unies, « qui ont permis au Mali de faire face à la plus grande crise de son histoire moderne. Oui ! Le Mali est aujourd’hui debout grâce à Dieu. Mais les défis demeurent », a-t-il dit.
« Au-delà de ces constats, la situation vécue par le Mali pose la problématique de la sécurité de nos Etats, de la capacité de nos armées à défendre notre souveraineté et la sécurité de nos populations », a estimé Issiaka Sidibé. Cette situation souligne aussi l’importance des regroupements régionaux. Plus que jamais, le problème de l’intégration africaine se pose avec acuité. La solidarité et l’hospitalité des pays voisins ont allégé la souffrance de nos compatriotes réfugiés, a soutenu le président de l’Assemblée nationale, qui a remercié la CEDEAO pour son implication qui a beaucoup pesé dans la résolution de la crise malienne.
Issiaka Sidibé a aussi rappelé que la session extraordinaire a vu l’adoption d’un texte phare, le projet de loi portant création de la Commission Justice, vérité et réconciliation qui permettra de consolider tout ce qui a été entrepris pour réconcilier les cœurs et les esprits, et ressouder le tissu social affecté dans certaines localités au nord du pays.
RESTAURER LA CONFIANCE. Le président a considéré que « le retour des refugiés dans leur foyer reste un défi majeur pour le pays. Le gouvernement doit s’y atteler, dans le respect de la dignité humaine ». Il a annoncé que la représentation nationale jouera toute sa partition, aux fins de contribuer à la résolution définitive de la crise dans le Nord du pays, et à l’édification des bases d’une véritable réconciliation nationale.
Le président de l’Assemblée nationale a eu des mots de compassion pour les victimes des incendies de marché à répétition que le pays vient de connaître.
Dans le cadre de la diplomatie parlementaire, l’Assemblée nationale a participé en février dernier à Téhéran en Iran, aux assises de l’Union des parlements de l’Organisation de la conférence islamique (UPCI) dont la prochaine session se tiendra dans notre pays courant 2015, a indiqué le président Issiaka Sidibé. D’ailleurs, une commission sera bientôt mise en place pour œuvrer à la réussite de ce rendez-vous, a t-il dit.
L’Assemblée nationale a pris part à la 6e Conférence des présidents d’Assemblée et de section de la Région Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), qui a marqué le retour de notre pays dans cette Organisation et permettra de retrouver la place qui a toujours été la nôtre dans les instances de la francophonie.
En revenant à la session qui vient de commencer, Issiaka Sidibé a expliqué que plus d’une vingtaine de projets de lois sont déjà déposés par le gouvernement sur le bureau de l’Assemblée nationale. Parmi les textes figure notamment la loi sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière dont l’adoption contribuera, de l’avis du président, à restaurer la confiance entre le peuple et le gouvernement ainsi qu’entre les gouvernants et les partenaires techniques et financiers .
Il a prévenu d’ores et déjà les élus dont 80% sont à leur première expérience parlementaire que la tâche qui les attend s’avèrera difficile. L’assiduité et la disponibilité permettront de créer les meilleures conditions pour la réussite de la mission commune.
Après cette allocution, le président Isssiaka Sidibé a donné la parole à ses invités. Le Professeur Mathurin Coffi Nago, président de l’Assemblée nationale du Bénin et Soungalo Apollinaire Ouattara, président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso ont loué la diplomatie parlementaire et salué le retour de la paix et de la sécurité dans notre pays.
Auparavant, le président de l’Assemblée nationale avait fait observer une minute de silence à la mémoire de l’honorable Nock Ag Attia, ancien député à l’Assemblée nationale et notable à Diré, décédé la veille.
A. LAM